Exodus (+ Voight-Kampff et Arcania) au Divan du Monde (18.05.2015)

Environ un an après l'annonce du départ de Rob Dukes et le retour de Steve « Zetro » Souza, les thrasheurs d'Exodus reviennent dans la capitale française. Malgré l'absence de Gary Holt, occupé avec Slayer et remplacé par Kragen Lum (Heathen), cette date était très attendue par les fans de la formation, qui souhaitaient pouvoir juger de la prestation live du vocaliste. Ajoutons à cela un excellent dernier album, Blood in Blood out, sorti en fin d’année dernière et vous comprendrez pourquoi le Divan du Monde était complet ce lundi soir.


Arcania

La soirée étant placée sous le signe du thrash, ce sont deux formations françaises officiant dans ce style qui ont la lourde tache de d'ouvrir pour les Américains. Alors que la fosse est encore clairsemée, Arcania entre en scène pour nous présenter son thrash moderne, somme toute fort plaisant.

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Malheureusement, comme souvent avec les groupes d'ouverture, le son n’est pas toujours optimal et ici ce sont les leads de Niko qui en pâtissent puisque les fréquences graves sont particulièrement mises en avant. Mais Arcania  se donne malgré tout à fond et parviendra à déclencher le premier pogo de la soirée sur le titre « No end». Si le public fait preuve de timidité pendant le set, les applaudissements nourris entre les titres révèlent toutefois le choix pertinent de cette formation comme groupe de première partie.

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Le quatuor privilégie l'efficacité et ne s’encombre pas d'un long discours entre les morceaux, préférant laisser parler les riffs de guitare et les rythmiques thrashisantes. La demi-heure accordée à Arcania semble au final être passée très vite, ce qui en dit long sur l'efficacité des compositions. Une bien belle découverte à creuser sur album.

Setlist 

Rise and Never Fall
Watch us dying
Dreams are dead
Face in the mirror
No end

Voight-Kampff

C'est une deuxième formation prometteuse qui succède à Arcania sur les planches du Divan. Officiant dans un techno-thrash rappelant tour à tour Voivod ou Atheist, le groupe amateur de science-fiction et de l'univers de Philipp K. Dick entre en scène alors qu'un film est chargé de plonger les spectateurs dans une ambiance à la Blade Runner. Cet écran sur lequel seront projetées de nombreuses animations tout au long du set n’est pas à considérer comme de la poudre aux yeux.

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Les compositions du combo sont en effet solides et fort bien exécutées. Le public semble toutefois un peu déboussolé par la musique moins directe et plus technique des Bretons, et privilégie l’écoute attentive aux moshpits endiablés. La relative longueur des titres, tout comme les nombreuses cassures rythmiques y sont peut-être également pour quelque chose.

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Néanmoins, Voight-Kampff parvient à merveille à saisir l'essence du techno-thrash de la fin des années 80. On regrettera toutefois une communication un peu pataude entre les morceaux, de la part de Ramon le chanteur, mais sa timidité disparait immédiatement pendant son interprétation. Qui plus est, les musiciens parviennent à nous entrainer dans leur univers bien particulier avec un set solide. Comme Arcania, cette formation aura marqué des points ce soir bien que son style soit éloigné de celui de la tête d'affiche.

Setlist 

Cityscape horizon
Form destroyer
Genetic genesis
Substance Reve
Robotic Warfare
Fire of orc

Exodus

Pendant l'entracte, les discussions vont bon train dans le public. On entend tour à tour certains spectateurs regretter l'absence de Gary Holt, celle de Testament (qui tourne avec Exodus sur d’autres dates) ou encore le départ de Rob Dukes. Mais dès que les lumières s’éteignent et que le riff de « Black 13 » retenti, plus personne ne se plaint. C'est une fosse qui hurle d'une seule et même voix et qui est bien décidée à faire un accueil chaleureux aux thrasheurs américains. Sur scène, l’énergie est également là. En effet, deux minutes après le début du concert, Steve Souza est déjà ruisselant, tandis que Lee Altus et Kragen Lum prennent possession de la salle. Le son est assez fort mais bien équilibré. Personne ne s’économise, surtout pas le public qui enchaîne les moshpits : c'est simple, dans la fosse c'est la bagarre !

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Tom Hunting (batterie), désormais le plus ancien membre du groupe sur la scène,  n’hésite pas à monter debout sur son tabouret pour chauffer une salle, qui n’en a clairement pas besoin. Lee Altus, lui, arbore fièrement un t-shirt à l’image de la couverture du Charlie Hebdo post-attentat.

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En l'absence de Holt, c'est Souza qui recueille toute l'attention du public. Si le vocaliste n'a pas la puissance vocale de Dukes, il montre à tous qu'il est un excellent frontman, haranguant la foule sans oublier les spectateurs au balcon. Par ailleurs, il semble également à l’aise sur les titres chantés par son prédécesseur (ou successeur, question de point de vue), comme « Iconoclasm » ou « Children of a Worthless God », les deux extraits d’Atrocity Exhibition: Exhibit A.

La setlist fait la part belle au dernier album de la formation puisque pas moins de quatre extraits en sont interprétés. L’enthousiasme du public ne diminue d'ailleurs pas sur ces titres, ce qui montre une fois de plus la qualité et l’efficacité des morceaux de Blood in Blood out. On retiendra notamment « Body Harvest », interprété par Exodus pour la première fois, et sur lequel les chœurs de Jack Gibson (basse) sont totalement recouverts par ceux du public, qui ne s’économise pas. 

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Pour le reste, c’est un set best of qui est présenté au public, Exodus n’oubliant pas de jouer ses classiques ("A Lesson in Violence", "War is my Sherpherd", "Bonded by blood", "Pirahna", "Toxic Waltz"), devant un public parisien aux anges. Rapidement, les brûlots envoyés par le groupe font monter la température et le Divan du Monde prend des airs de cocotte-minute. Les slammers s’en donnent également à cœur joie ce qui semble amuser le groupe. D’ailleurs, Lee Altus confiera même sa guitare à un jeune fan monté sur scène en toute fin de set, sur « Strike of the Beast ». Pas de doute, c’est un groupe d’une générosité hors norme qui se produit ce soir à Paris et qui est remercié chaleureusement pas les spectateurs. Ces derniers ovationnent particulièrement le vocaliste et scandent son nom entre deux morceaux.

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Après un dernier wall of death réclammé par Souza en fin de set, les musiciens quittent la scène, conscients qu’il viennent de donner un excellent concert. L’absence de Gary Holt est le seul point négatif de la soirée, mais la prestation pleine d’énergie d’Exodus est de bonne augure pour le concert prévu au Hellfest un mois plus tard. Le 21 juin prochain, vous savez ce qu’il vous reste à faire !

Setlist Exodus

Black 13
Blood in Blood out
Iconoclasm
Children of a Worthless God
Piranha
Salt the Wound
Pleasures of the Flesh
Body Harvest
Metal Command
The Last Act of Defiance
Blacklist
A lesson in Violence
Bonded by Blood
War is my Shepherd
The Toxic Waltz
Strike of the Beast

Merci à Garmonbozia
Photos : ©2015 Fanny Storck.
Toute reproduction interdite sans autorisation écrite du photographe.

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