Ulver – Wars of the Roses

ULVER... Voilà un groupe mystérieux qui porte magnifiquement bien son nom ("loups" en norvégien). Bien qu'il a passé la majeure partie de sa carrière à évoluer dans les sphères de l'atmosphérique/ambiant expérimental inclassable, le combo a démarré en pratiquant du black metal, et reste plus ou moins affilié à la scène. Pas musicalement, mais la majeure partie de leur public étant issu de la scène métal/goth, c'est tout naturellement que les médias métal s'intéressent encore parfois à eux. Le groupe a récemment bouleversé ses habitudes en effectuant ses tous premiers concerts, puis sa première tournée (entre 2009 et 2010) après pratiquement 20 ans de carrière studio, et publie enfin un nouvel album, le premier depuis Shadow of the Sun qui remonte l'air de rien à 2007.

La première chose qui frappe sur Wars of the Roses, c'est l'atmosphère plus légère qui y règne. Ou pour être précis, moins lourde, ce qui ne revient pas tout à fait au même. "February MMX" est une ouverture étonnante, les mélodies sont caractéristiques mais l'ambiance générale est presque plus pop, un peu new-wave peut-être... Quand on sait que c'est John Fryer (COCTEAU TWINS, DEPECHE MODE) qui a produit l'album, on est quand même curieux d'entendre la suite. Voyage étrange dans des contrées musicales hantées par des sons de machines indéfinissables, barrées de passages free-jazz genre LOST HIGHWAY, ensemble baroque d'où surgissent sans crier gare des moments de beauté magnifique, l'approche mélodique si particulière d'ULVER est indéniablement présente. Sa puissance également, qui s'impose à l'auditeur qui a le malheur de faire l'effort d'écouter. Par "puissance" comprenez bien la force expressive de la musique, comme déjà précisé, pas de blast-beats ni de growls à l'horizon, mais des atmosphères une fois de plus à couper au couteau.

L'atmosphère générale et le son s'avèrent moins lourds, les loups sont sortis de leur tannière et ça s'entend. Se retrouver au contact de leur public pour la première fois a dû être une expérience intéressante puisqu'à part ça, et malgré la dimension expérimentale du combo, on ne voit pas ce qui aurait pu autant influencer leur approche. Cela étant précisé, inutile de brandir les boucliers devant l'aspect plus accessible de cette galette, car une fois de plus on peut rendre les armes. Le voyage est plus facile d'accès, mais il n'en est pas moins riche. En conservant son approche, en poursuivant son processus d'expressivité naturellement, ULVER a trouvé un parfait équilibre pour parvenir à rafraîchir son univers sans l'atrophier. Expérience soliptique qui mérite une certaine attention, plonger dans cet album est une aventure intérieure passionnante pour peu qu'on accepte de jouer le jeu.

Les côtés les plus barrés ne font que renforcer l'impact émotionnel des purs moments d'émerveillement que sont "Providence" et "England", des instants de plénitude que sont l'ouverture de "September IV" et le planant "Island"... Sans compter un gros finish sur "Stone Angels, poème déclamé dans une ambiance religieuse résolument ambiante de 15 minutes. En bref, les fans peuvent y aller les yeux fermés, c'est un très bon cru de la part des norvégiens, qui nous surprennent une fois de plus, et peut-être de la manière dont on s'y attendait le moins. Pour les autres, Wars of the Roses constitue une excellente entrée en matière pour découvrir l'univers de ce groupe si particulier, et de façon plus générale peut se révéler être une expérience fascinante... Pour peu que le descriptif sommaire présenté dans cette chronique ne vous effraie pas !

Ma note : 8,5/10

Sortie le 2 mai chez Jester Records

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NOTE DE L'AUTEUR : 9 / 10



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