Sulphur Aeon – The Gateway to the Antisphere

Sulphur Aeon est un trio allemand, formé en 2010 et qui s’articule autour de Martin "M" Hellion au chant, de Torsten "T" Horstmann à la guitare et à la basse et de Daniel "D" Dickmann derrière les fûts. Après une démo (Sulphur Psalms) en 2011 et un Ep (Deep Deep Down They Sleep) en 2012, le trident germanique avait marqué au fer rouge le microcosme de death metal avec la sortie du monumental Swallowed By The Ocean’s Tide, album tentaculaire inspiré du Cthulhu de l’œuvre de Lovecraft, qui avait conquis les deathters de tout bord.

Comme on ne change pas une équipe qui gagne, les allemands ont donc conservé le producteur Simon Wernes qui avait fait merveille sur Swallowed The Ocean’s Tide et leur illustrateur Ola Larsson (The Primordial, King Of Asgard) qui accouche, pour cette dernière livraison intitulée Gateway To The Antisphere, d’un artwork magistral, fourmillant d’une multitude de détails.

...To The Drown This World et ses incantations plantent complètement le décor et nous immergent dans les profondeurs abyssales de ses eaux troubles où est tapie la bête, mais l’explosion sonore débute réellement avec Devotion To The Cosmic Chaos qui ouvre l’opus tambour battant et, si vous êtes aguerris à l’art musical développé par Sulphur Aeon, vous ne serez certainement pas en territoire inconnu puisqu’il s’inscrit dans la droite lignée de son prédécesseur.

Le riff y est appuyé, la rythmique échevelée, rehaussé d’une mélodie sous-jacente, le tout faisant penser au monstre polonais qu’est Behemoth. Et la majeure partie de Gateway To The Antisphere est du même acabit, impossible de faire ressortir un morceau plus qu’un autre de ce bloc compact et homogène.

Là où Swallowed The Ocean’s Tide proposait une alternance entre morceaux lourds et titres alambiqués, ici, les nuances se font plutôt dans l’agencement même des compositions passant d’une rythmique frénétique à une cadence pachydermique, donnant beaucoup de « vie » à leur death-metal, Devotion To The Cosmic Chaos, Abysshex, Seventy Steps ou le furieux Into The Courts Of Azathoth en sont les parfaits exemples.

Même si le producteur reste le même, l’évolution notable entre Swallowed The Ocean’s Tide et Gateway to The Antisphere réside belle et bien dans l’élément sonore de la chose. Le son est en tout point parfait, conservant néanmoins un côté bouillonnant, il est à la fois clair, puissant et massif, chaque instrument est parfaitement audible. Côté interprétation, rien à redire non plus, les musiciens sont au diapason et délivrent une performance de haute volée.

Cependant, même si ce dernier opus est d’une qualité élevée, force est de constater que l’effet de surprise, initié par son prédécesseur n’est plus présent, la multiplicité des écoutes sera nécessaire afin de pouvoir pénétrer cette masse compacte. Aussi, quelques titres sont qualitativement un peu dessous l’ensemble, comme le générique Titans, et, He Is The Gate et Onwards...Towards Kadath qui peinent véritablement à décoller. Pour finir, s’il en fait une des qualités primordiales de cet album, le son, bien plus clair et précis, amenuise la facette obscure et l’aura noire qui émanaient de son prédécesseur.

Gateway To The Antisphere se hisse à la hauteur, sans pour autant le surpasser, de Swallowed The Ocean’s Tide qui, il faut bien en convenir, avait fait plus que poser les fondations de la musique de Sulphur Aeon, malgré une mise en son ultra massive et des compositions à la structure variée. Gateway To The Antisphere aurait pu postuler au titre très convoité d’album de l’année mais quelques morceaux dispensables viendront freiner l’ardeur de l’auditeur.

Ma note: 7.5/10

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NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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