Nami – Fragile Alignments

NAMI est un jeune groupe originaire de la principauté d'Andorre, qui n'est donc pas uniquement un paradis fiscal mais aussi peut-être un futur vivier de jeunes formations prometteuses. Repéré par Klonosphere, voilà donc le combo qui nous propose son premier effort, Fragile Alignments. "Mixé et masterisé par Jens Bogren" peut-on voir annoncé fièrement. Il n'est dès lors pas si étonnant de voir NAMI évoluer dans les contrées sombres et mélancoliques, parfois agressives, du death progressif. Genre éminamment casse-gueule puisqu'extrêmement exigeant, à l'instar du progressif en général d'ailleurs. On pense parfois à OPETH, parfois à CYNIC, mais malheureusement, si l'ambition est là, le résultat ne parvient jamais à se hisser à leur hauteur. On ne demande bien sûr pas à un premier jet d'atteindre le niveau des maîtres pré-cités. Pourtant il serait hypocrite d'ignorer que nos oreilles se sont habituées au très haut niveau dans ce domaine et que les frontières du genre ont été largement repoussées par les efforts de formations comme celles pré-citées.

 

 

 

Le problème de NAMI est de ne rien proposer de suffisamment fort pour parvenir à accrocher l'auditeur. Après une intro sympathique qui laisse voir un joli travail sur le touché des guitares, les choses sérieuses commencent avec "The Inner Man : Materia", construction hasardeuse de riffs sans intérêt empilés les uns derrière les autres sans grande originalité, dont le principal point faible réside dans la voix de Roger Andreu, chanteur de la formation. Ses growls sont en effet d'une banalité effarante et plombent une chanson à la musicalité quasi-inexistante. Il s'agit sans conteste du syndrôme d'un jeune groupe qui a bien appris sa leçon, trop bien même, et qui se contente la plupart du temps de reproduire des succédanés des gimmicks de ses influences, la classe en moins. Le début de "The Growing Earth" illustre bien le fond de ma pensée, mix bâtard entre OPETH et KATATONIA. Les références sont flatteuses, mais si la voix claire passe bien mieux que les growls, elle n'en demeure pas moins insuffisante pour nous envoûter. Sans compter que toute la partie agressive qui succède est une fois de plus étonnamment inintéressante.

 
 

Etonnamment car instrumentalement ces jeunes gens savent jouer, c'est indéniable. Par contre, leurs riffs, leurs constructions, les enchaînements entre les différentes parties (on parle de prog'), rien ne fonctionne. Tous les riffs se ressemblent, et il est rare qu’une certaine puissance ou éclair mélodique ne se détache de l'ensemble. On oscille entre le correct et le grotesque. Difficile de ne pas se demander où le combo veut en venir avec un titre comme "Oppression and Understanding : the Fire". Après ce début d'album calamiteux, NAMI redresse légèrement la barre, mais sans pour autant sortir de la banalité. Les titres les plus mélodiques, une fois de plus, s'en sortent mieux, mais se contentent d'effleurer les cimes qu'ils cherchent à tutoyer.

 

 

 

Quelques titres sortent du lot, notamment "Cosmical Beginning", plutôt réussi, avec ses riffs pachydermiques qui oublient enfin leurs complexes pour balancer la purée. Bien plus expressifs dès qu'il se lâche, le combo ne parvient pour autant pas à s'envoler totalement, de sorte qu'il convient de parler de "passages réussis" plutôt que de morceaux dans leur intégralité. La fin d'album est toute en douceur. Avec cette construction particulière et des titres à rallonge, les musiciens semblent s'être embarqués dans un concept trop ambitieux dont ils ne parviennent pas à se dépêtrer. Comme indiqué précédemment, si ces passages plus doux surclassent allègrement les parties les plus dures, elles ne possèdent pas l'originalité requise pour imposer NAMI comme autre chose qu'un élève appliqué mais encore terriblement naïf. Et même pour un premier jet, malgré des intentions louables, les fautes de goût s'accumulent et les défauts l'emportent très largement sur les qualités. On se demande franchement ce qui a poussé la Klonosphere à signer cet album. Sans compter que si le mixage et le mastering ont été réalisés par Jens Bogren, le son en lui-même est tout aussi inodore que l'écriture. En bref, il va falloir que le groupe se surpasse pour parvenir à redresser la barre et ne pas finir rapidement aux oubliettes.

 
 

 

 

Ma note : 5,5/10

 

 

 

Sortie le 12 mai chez Klonosphere/Season of Mist

 

Déjà disponible chez Klonosphere/Season of Mist

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