David Paich (piano, claviers, chant) & Joseph Williams (chant) de Toto

Dans le panthéon des artistes de légende, impossible de passer à côté des messieurs de Toto. Légendaires non seulement pour leur contribution à cette entité singulière signifiant « tout » en latin (ce qui a le mérite d’en dire long sur les limites que les Californiens se sont imparties artistiquement !), forte de 35 millions de disques vendus de par le monde ; mais également pour leur apport à la musique de leur contemporains (tous les Toto sont et ont été musiciens de session, arrangeurs et producteurs pour environ 8000 artistes cumulés, de Michael Jackson & the Jacksons, Diana Ross, Earth Wind & Fire, à Sir Elton John, Paul MacCartney, Bryan Adams, voire même notre Lara Fabian nationale) et leur affiliation à la génétique de la musicologie (car eux-mêmes fils de musiciens responsables des chefs d’œuvre de - en vrac - Ray Charles, Frank Sinatra, Aretha Franklin, Sarah Vaughan, Star Wars, Indiana Jones, etc … pour ne citer qu’une poignée de noms qui font rêver).

C’est avec émotion, et honneur, que votre serviteur s’est entretenu en backstage du Zénith, le soir d’un concert parisien magnifique, avec messieurs David Paich (piano, claviers, chant) et Joseph Williams (chant). Ils nous ont livré quelques petits secrets, mais aussi le fond de leur coeur, en toute honnêté et humilité.

 

David Paich

 

Je suis ravie de vous rencontrer, Monsieur Paich ! Vous venez de sortir un nouvel album, cette année, intitulé XIV. Quelles sont vos impressions immédiates ; et si je vous demandais de ne me citer qu’une chanson de cet album, laquelle choisiriez-vous ?

Je suis ravi de te rencontrer également, et j’adore ton prénom ! Tu sais que j’ai écrit une chanson pour toi ? (ndlr : « Carmen » sur l’album Isolation, 1984) J’aime beaucoup notre nouvel album, il a un caractère très personnel pour moi, mais contient néanmoins tout ce qu’un disque de Toto devrait contenir, à mon sens. Il est plutôt simple, et va droit au but. J’aime le fait que nous ayons prêté une plus grande attention à nos paroles, sur ce coup. Il est davantage orienté vers la narration d’histoires. Ces dernières années, je suis plus que jamais branché « paroles », et l’album va dans ce sens. Le son en est très actuel, très contemporain. Maintenant, retenir une chanson ? Dur dur … « Burn » est une très belle chanson. « Orphan » a une place spéciale dans mon cœur : je l’ai écrite pour un jeune homme nommé Kenan, originaire de Somalie, que j’ai rencontré aux Nations Unies. Il a évoqué ses vicissitudes, des expériences de vie très dures… Mais il demeurait néanmoins très optimiste, très positif dans la vie, à tel point que je ne pouvais pas m’imaginer ce qu’il avait pu vivre ; ce qui m’a impressionné. Lorsque j’ai perdu ma sœur, il y a quelques temps, je n’avais déjà plus de parents, et ma belle-mère (la mère de ma femme) m’a dit : « tu es un orphelin, à présent ; mais quand bien même, tu auras toujours quelqu’un autour de toi », et elle m’a fait pensé à toutes les autres personnes que j’avais la chance d’avoir autour de moi, et ça m’a fait positiver. Tu sais, tu n’as pas besoin d’être né orphelin pour te sentir seul au monde ; mais tu n’es pourtant jamais seul ! C’est là le message.
 


David Paich sur la scène du Zénith ce soir-là (Photographie : Marjorie Coulin)

C’est le message que j’ai dégagé de cette chanson, également. Chacun y trouve quelque chose de différent, c’est ce qui fait la beauté d’une chanson. Pour moi, nous passons à travers des épisodes douloureux, dans notre vie, et nous nous disons parfois que la filiation de sang ne veut pas toujours dire quelque chose. Et puis nous naissons tous seuls, vivons seuls et mourrons seuls, de toute façon.

Absolument. Et puis, dis-toi qu’il y a toujours quelqu’un qui pense à toi, sans que tu le saches. Je pense à des gens, parfois, et puis il m’arrive de les croiser dans un coin du monde reculé. Tu n’es jamais seul, même si tu es persuadé que tu l’es.

J’ai aussi compris que les gens nous aiment souvent plus que nous ne pourrions jamais l’imaginer. C’est juste qu’ils ne le disent pas toujours forcément.

J’en suis persuadé également. Et je pense que nous sommes tous connectés. Aujourd’hui, avec la technologie et l’effet papillon, on a plus que jamais l’opportunité de sentir notre connexion à tous. C’est une bonne chose, car, crois-moi : le sentiment de solitude est l’un des pires qu’un être humain puisse jamais ressentir…

Parfois, l'on peut être très entouré, et se sentir, paradoxalement, extrêmement seul au monde…

Oh oui ! C’est pour ça, j’aime cette chanson car elle est positive, et rappelle tout cela.

 

De gauche à droite : Steve Porcaro, Steve Lukather, Bobby Kimball, David Hungate, David Paich, Jeff Porcaro

Vous venez de parler de technologie, c’est justement une question que j’aimerais vous poser. Dans votre vie, en tant que musicien, vous avez réalisé des choses fabuleuses, collaboré avec énormément d’artistes, et possèdez un background plutôt unique (ndlr : son père, Marty Paich, était un chef d’orchestre réputé, qui a travaillé – et a été vénéré – par des personnalités telles que Ray Charles, Frank Sinatra, Michael Jackson …). Quelles sont vos impressions sur votre apport au monde musical ? Et quelles seraient vos prédictions sur le futur de la musique ?

Je pense que je ne suis que le produit de l’influence de mes prédécesseurs. Et en même temps, il est drôle de penser que j’aurais à mon tour influencé de très bons musiciens bercés dans les années 70-80, qui, à leur tour, m’affectent et me touchent à l’heure actuelle avec leur musique ! J’écoute Sir Elton John, ou plus récemment Adèle, Coldplay, et j’adore ! Nous nous nourrissons tous les uns des autres, et finalement nous nous tenons tous sur les épaules de géants, comme on dit. Comme le dit Quincy Jones : « c’est notre devoir d’aider les jeunes bacheliers de la musique, tout comme nous avons été aidés nous aussi ». Mon sentiment est que nous partageons tous un savoir commun. Partager la musique est le meilleur sentiment possible.

C’est le meilleur patrimoine que nous puissions léguer.

Résolument. Et c’est une force conductrice positive et créatrice.

Vous citez beaucoup Quincy Jones. Je suis tombée récemment sur un article dans lequel vous le citiez lorsque vous disiez que tous les artistes devaient être un peu comme des rayons de lumière.

Oui, il a dit : « il y a beaucoup d’obscurité et de mauvaises pensées en ce monde, nous devons nous efforcer d’être des rayons de lumière pour percer à travers cela ». Pour moi, cela a une signification primordiale. Il y a des gens présents ce soir, dans notre public, qui ont traîné leurs problèmes toute la semaine ; si nous parvenons à leur faire oublier un peu cela avec notre spectacle, je m’estimerais heureux. C’est un bon médicament.

La musique procède sur un niveau émotionnel différent, et l'on peut prononcer certains mots très simples, mais en musique ils auront un impact énorme sur le cœur et l’âme des gens.

C’est très vrai, tu n’as pas besoin d’être complexe pour toucher les gens, ni d’avoir une super voix, d’ailleurs. Comme l’a dit Brian Wilson (The Beach Boys), un jour : « tu dois juste avoir une voix intéressante, et prononcer les mots justes ». Je suis la preuve vivante de cela : je ne suis pas un grand chanteur, mais lorsque j’ai chanté sur notre chanson « Africa », par exemple, et bien ça a fonctionné et touché des gens.

Oh vous êtes un très bon chanteur, avec une belle voix de basse ! Beaucoup de mes amis musiciens vous adorent et me disent que vous êtes leur chanteur de Toto préféré ! Car nous avons tous un chanteur de Toto préféré.

Oh mon Dieu ! Dis-leur que je les aime, du fond du cœur.
 


Une vie en studio
 


Vous avez aidé de nombreux artistes à étayer leur propos artistique, et figurez ainsi sur environ 3000 disques ; si je vous demandais de ne m’en citer que deux, avec qui vous avez particulièrement aimé collaborer, et dont vous êtes le plus fier, qui citeriez-vous ?

Je dirais Don Henley et la chanson “New York Minute” sur l’album End Of Innocence (1990). Et bien évidemment Michael Jackson. J’ai adoré ce qu’ont fait mes boys dessus (les frères Porcaro) avec la chanson “Human Nature” notamment, sur Thriller (1983 / petite note de la rédaction : il faut savoir que le King Of Pop était grand fan de Toto, mais aussi de Marty Paich, le père de David donc, et avait délibérément sorti son Thriller en 1983 - et non en 1982 comme c’était originellement prévu – car il savait pertinemment que Toto raflerait l’attention populaire et tous les prix tels que les Grammy Awards cette année-là, avec leurs tubes « Rosanna » et « Africa » entre autres. Devant pareille concurrence, il aura préféré attendre de frapper un grand coup au bon moment, et surtout : se sera alloué les services de ces messieurs, en en faisant ainsi des alliés ! L’avenir lui aura donné entièrement raison). Et puis, un peu plus tard, j’ai adoré arranger et enregistrer le titre « Earth Song » (History, 1995), grandiose. Egalement « Stranger In Moscow » (History), il y avait un bon feeling dans cette chanson. Pour finir : « Heal The World » (Dangerous, 1991) évidemment. 

 


Joseph Williams
 


Bonjour Mr Williams ! Vous venez de sortir un nouvel album, XIV, et c’est votre premier album avec Toto (en tant que chanteur lead) depuis 1988. Quelles sont vos impressions ?

C’est un excellent feeling … Cependant, je vais te parler en toute franchise : l’élément déclencheur de ce disque fut d’abord le procès intenté par notre maison de disque. Steve Lukather (guitare, voix) fit splitter le groupe, à un moment. Puis, la maison qui nous avait permis de sortir Falling In Between (2006, ndlr : sur lequel Mr Williams y fait du guesting vocal sur deux titres) nous a alors poursuivit en justice car nous lui devions encore un album (conformément au contrat initial). Enfin, en 2013, lorsque nous avons sorti notre DVD Live In Poland, nous nous sommes tous dit : « pourquoi ne pas leur faire un disque, après tout ? Plutôt que d’assister à ce bal inutile d’avocats… » Une fois en studio, la création a commencé à prendre une tournure de plus en plus personnelle, et les choses ont commencé à devenir de plus en plus excitantes.

Je présume que vous aviez de nombreuses chansons, ou bribes, sous le coude ? Chacun de vous.

Même pas ! Nous avons surtout privilégié le fait de créer ensemble. Il n’y a qu’un titre qui existait déjà tel quel, et c’était « Chinatown », que David Paich a écrit dans les années 70 ! Il existait une version initiale, avec Jeff Porcaro (ndlr : batteur originel - et légendaire - du groupe, décédé en 1992), mais sans vocaux, en revanche.
 


"I give you the son of John ! " comme dirait Steve Lukather (Photographie : Marjorie Coulin)

C’est un fait avéré, que si la vente de disques ou la popularité de Toto ont pu varier au fil des ans et des décennies, la qualité de la production musicale du collectif n’aura, elle, jamais varié. Elle sera toujours restée au top, fidèle à sa charte initiale. Si je vous demande de regarder en arrière, et de me donner un album favori, de toute la discographie : quel serait-il ?

Ouh la … Il me serait dur de ne citer qu’un album… Tu sais, on parle de gars que je connais depuis toute ma vie. Nous étions amis avant même d’être en groupe ensemble. Lorsque leurs premiers albums sont sortis, je n’étais même pas dans le groupe. Si vraiment je devais piocher, alors je prendrais une chanson de chaque album. Et si je devais te donner deux titres comme ça, alors ok : « Caught In The Balance » sur l’album Mindfields (1999), que Bobby Kimball chante. J’adore cette chanson ! Un des groupes que j’écoutais en grandissant était Yes, et cette chanson possède cette vibe, à mon sens. Egalement : « Rosanna » (IV, 1984). Quand cette chanson est sortie, j’en étais fou ! Et principalement du solo de synthé. Je trouve qu’il a littéralement changé la donne et à tout jamais changé la façon dont la musique était produite. C’est aussi la première fois qu’on entendait la stéréo opérer. Bon, bien-sûr, je suis fan des chansons que j’ai écrit avec Toto, également, mais c’est inutile de le préciser. C’est inapproprié et vaniteux…

Vous êtes vous-même un compositeur hors-pair, avez réalisé de nombreux albums, bandes originales de films, musiques pour la télévision, etc … Sur XIV par exemple, la chanson « Fortune » (que j’adore) est de votre composition exclusive.

C’est extrêmement rare que l’un de nous arrive, présente aux autres membres une chanson de sa composition, et que personne n’ai envie de retoucher quoi que ce soit. Ca s’est pourtant produit avec ce titre, c’est fou ! J’ai présenté « Fortune », et tout le monde a aimé et l’a conservée telle quelle. Je me suis senti honoré, et suis ainsi particulièrement fier de cette chanson.
 


Papa & maman : John Williams & Barbara Ruick

A l’instar de vos confrères, vous possédez un background artistique plutôt unique : votre père n’est ni plus ni moins que le compositeur maestro John Williams (à qui l’on doit tous les Star Wars, Indiana Jones, et presque tous les films de Steven Spielberg). C’est assez impressionnant ! D’autant que vous avez vous aussi ajouté votre griffe à quelques épisodes de Star Wars : « Le Retour du Jedi » et « L’Attaque des Clones ».

« La Menace Fantôme » aussi. J’ai composé la musique de la parade de fin. Tu sais, il s’agit de mon père, mais pourtant je suis grand fan de son œuvre artistique. Mon frère, ma soeur, et moi (je suis le plus jeune) nous sommes tous fanas de papa, et sommes incroyablement fiers de lui, de ce qu’il a fait de sa vie. Il a 83 ans à présent, est en très bonne santé, et prépare le prochain Star Wars ! Il est fascinant … Je lui suis très reconnaissant, car il m’a donné quelques opportunités, alors que je grandissais, et il n’en était pourtant vraiment pas obligé. Mon premier job professionnel fut sur le film The Fury : il m’a donné l’occasion de composer une musique que l’on allait utiliser pour l’arrière-fond sonore d’une scène sur la plage – on appelle cela de la « source music ». C’est ainsi que je suis entré à The Union, puis à The Screen Actor’s Guild, et je n’avais que quinze ans. Ce furent mes débuts.

Certes. Mais vous n’avez jamais été fainéant non plus, vous l’avez roulée votre bosse...

Peut-être. Tu sais, je suis un énorme fan de mon père, mais il faut savoir que ma mère (Barbara Ruick, 1930-1974) aussi était assez extra en son genre : elle était actrice, chanteuse et femme de scène (écoutez-la ici). Quand j’étais petit, je l’ai vu sur scène et fut en admiration. J’ai vite compris que j’avais cette même vocation, que de me produire devant des gens. Et puis, quand je suis devenu père, les choses ont changé : je ne voulais pas quitter la ville, je voulais rester avec mes bébés. J’ai deux filles, et une belle-fille aussi. En 1998, je suis reparti sur les routes avec Toto, pour le vingtième anniversaire du groupe (et l’album XX) et je chantais aux côtés de Bobby Kimball. Ma plus jeune fille avait alors 1 an (elle en a 18 à présent), et l’autre avait 4 ans. J’étais sur les routes, mais je me sentais misérable… J’avais envie d’être à la maison avec ma famille. Alors, j’ai commencé à bosser dans la musique pour la télévision et le cinéma. Pendant qu’elles grandissaient. A présent, elles ont 35 ans, 20 ans et 18 ans. La famille a toujours été plus importante que tout, pour moi. Mais je ne te cache pas que ce fut dur… Passer 14-15 heures devant un ordinateur, à composer, manger et grossir. Mais ça m’a permis d’être à la maison avec mes enfants. Et puis ça payait bien.
 


Une vie dans la musique de films. Simba, c'est lui !

Il y a beaucoup de chanteurs & chanteuses qui vont nous lire ; dites-moi, comment se déroule une journée typique pour le contre-ténor Joseph Williams ? Quelle est votre routine, et comment parvenez-vous à conserver une voix aussi impressionnante à 54 ans, et tant de dates à votre actif ?

Je possède un set complet d’exercices qui englobent cinq années de travail avec mon professeur de chant, et en fonction de comment je me sens, j’opte pour un set ou l’autre. Je fais, d’ordinaire, mes vocalises un peu plus tard dans la journée (jamais le matin). Mon professeur m’a également appris à ne jamais chuchoter ; c’est très mauvais pour les cordes vocales (ndrl : cela gratte littéralement les cordes, un peu comme une râpe), et il vaut carrément mieux parler en essayant de placer sa voix. Je bois énormément d’eau, j’essaye de manger protéiné dans la matinée, je me fais des nettoyages de sinus tous les matins. Tout mon style vocal réside dans l’utilisation des sinus, aussi ils vibrent perpétuellement quand je chante, et j’essaye ainsi de les garder clean et de conserver la bonne respiration. Mon sport préféré est la randonnée. Là où nous demeurons, ma famille & moi, nous avons des montagnes et collines, et je m’y attelle quotidiennement sur 6 ou 7 miles (ndlr : environ une dizaine de kilomètres, quand même !). Pour préparer cette tournée, par exemple, j’ai mis notre nouvel album dans mon lecteur mp3, puis, casque aux oreilles, je tentais de chanter tout l’album en faisant ma randonnée ! Tu sais, tout est une question d’économie du souffle, et de placer tes notes astucieusement, sur scène, afin de ne pas fatiguer ta voix. S’il y a un jour où je me sens plus faible, alors je substitue certaines notes par des placements de voix de tête (ndlr : afin d’avoir le moins de pression possible dans le larynx, et ainsi s’économiser), ou alors je feinte à la tierce en-dessous. Particulièrement avec les chansons de Bobby Kimball. Il monte beaucoup ! Dans la gamme attribuée aux ténors, il chante autour du si mais peut attraper le ré voire le mi, pas moi. Je m’arrête au do. Mais tout est une question de petites combines. Et puis, je vais toujours voir mon professeur. Régulièrement. Je lui pose des questions sur tout, et il m’aide à mieux comprendre ce que je fais quand je chante. Ma voix sonne un peu comme une trompette, à mon sens, plutôt que comme un violon. Je m’identifierais bien à la catégorie des cuivres !

Votre professeur, c’est Seth Riggs ? (le coach des stars, de Ray Charles à Michael Jackson et Madonna, voire Josh Groban)

Non, c’est Joe White ! Un chanteur très populaire, et très prisé dans la région de Los Angeles, particulièrement pour le cinéma ou la télévision. Mais il me semble qu’il a travaillé avec Seth Riggs, ou pour lui, je ne me souviens plus très bien. Plus jeune, j’ai été chez Seth Riggs, mais j’étais bête et pensais tout savoir en ce temps. J’allais au cours, mais ne pratiquais pas ses exercices après coup. A présent, j’ai compris qu’il fallait obéir et travailler. Je ne connais que trop bien les enjeux, et les conséquences aussi. Sinon, mon petit secret est que je mange du gingembre brut. C’est très énergétique.
 


Dans une récente vidéo où l’on voyait Toto en studio, vous déclariez : « tout le monde est un lead singer dans ce groupe ! » Une de mes amies, coach vocale, a, un jour, attiré mon attention sur le cas spécifique de James Labrie de Dream Theater. Elle m’a dit : « ce chanteur est vraiment louable… Il est dans un groupe où, clairement, ça n’est pas lui la star. Lorsque John Myung fait son solo de basse, par exemple : en gros, lui doit s’éclipser. Cela nécessite un ego particulièrement bas pour parvenir à évoluer dans cette dynamique ». Or, dans Toto, c’est un peu le même régime, finalement. Quelles sont vos impressions sur ça ?

En effet. Souvent, les gens se réfèrent à moi en disant « Joe, le lead singer de Toto », et je dois leur rappeler que pas du tout. Steve Lukather a probablement chanté bien plus de chansons que moi dans Toto, déjà. Et puis un hit comme « Africa », ça n’est pas moi, mais David Paich. Si quelqu’un devrait être considéré comme la « star » du groupe, alors ce serait résolument un de ces deux messieurs. Lukather est une vraie star, pour moi. Sa personnalité, son charisme, et puis il est très « entertaining ». En revanche, quand je chanterais mes parties suraigües, tout à l’heure, sur scène, alors ok : je pourrais être la star, mais pour la seule et bonne raison que mes notes surplomberont celles des autres ! Et ce, le temps de quelques petits passages ! Après, je retournerais derrière, et reviendrais à mon rôle de choriste. Les choses sont comme ça.

C’est une bonne manière de conserver votre créativité intacte.

Amen. Et pour être parfaitement honnête avec toi : cela me retire un peu de pression des épaules. Si je ne me considère pas comme une star, alors je n’ai pas à me comporter comme telle. J’aime les choses simples.

Liens Utiles :

Le site officiel de Toto

Merci à Elodie et Julien de H.I.M. Media 
 

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