Recueil Morbide – Morbid Collection

Bien qu’actif depuis plus de 15 ans, Recueil Morbide, formation franc-comtoise, jouissant jusqu’à lors d’un relatif anonymat malgré la publication d’albums honnêtes mais souffrant d’un line-up assez fluctuant. Quatre ans après un Only Hate Left plutôt réussi et bien ficelé, Recueil Morbide vient à nouveau chatouiller notre sens olfactif de cette odeur putride de viande avarié, avec, une fois n’est pas coutume, aucun changement de personnel.

« Ritual Time » ouvre les hostilités, sans présentations d’usage. En guise de bienvenue, Recueil Morbide a choisi d’attraper l’auditeur à la gorge pour ne le relâcher qu’au dernier coup fatal de hachoir, car, il faut en convenir, Morbid Collection porte assurément bien son patronyme et s’avère être une véritable boucherie. Le propos, globalement concis (hormis « Unconciously » et « Travel To See ») du groupe, est doué d’une redoutable efficacité, doublé d’une folie furieuse, l’artwork reflète parfaitement le contenu de la galette. La rythmique répond parfaitement aux canons du style avec des blasts majoritaires, mais entrecoupés de breaks fracassants qui laisseront vos nuques endolories, jetez dinc une oreille à « Belated Revenge », la paire de « Chronicle » ou « The Suffering Remains » pour vous en convaincre.

La Grosse Radio Métal - Recueil Morbide - Morbid Collection

Non content de faire mouche (verte, forcément) en terme de brutalité et de violence, Recueil Morbide se permet même le luxe de ralentir le tempo (toute proportion gardée, bien sûr) et de proposer deux morceaux excédent les cinq minutes avec « Unconciously » et « Travel To See », une première pour la formation et, là encore, force est de constater que les bougres tappent encore dans le mille, amenant par la même occasion, de la nuance et de la variété à l’ensemble (même si les multiples changements de rythme s’en chargeaient déjà). Nous noterons également l’apport de vocaux clairs sur « With His Fate », un vrai risque payant pour les francs-comtois.

Hormis la brutalité malsaine qui émane de l’ensemble de l’opus, l’incorporation de nombreux leads et de mélodies guitaristiques, amènent une sorte de lumière et une certaine « légèreté » à ce bloc colossal, faisant office de respiration salvatrice à l’auditeur, annihilant toute forme de lassitude.

Si Morbid Collection est qualitativement élevé, la production n’y est certainement pas étrangère. En effet, jamais Recueil Morbide n’aura bénéficié d’un aussi gros son, chaque instrument possède une place de choix, avec une basse bien mise en avant, donnant de la rondeur au rendu sonore, qui est d’une puissance phénoménale, la « deutsche qualitat » a encore frappée puisque le combo a décidé de laisser la production de sa dernière bavette entre les feuilles de boucher de Kolhe au Kolhekeller Studio. L’interprétation des musiciens est à l’avenant et chaque membre s’exécute comme si leur vie en dépendait, avec une mention spéciale à Sylvain Chambard, batteur de très grand talent, qui alterne les tempis avec une facilité déconcertante et, à Jérôme Merckle qui éructe toutes tripailles dehors, allant d’un growl glaireux et profond, en passant par des cris hystériques de détraqué mental, le tout émaillé de chant porcin assez cradingue. Le fantôme de Julien Truchan (Benighted), qui jadis, fit partie du groupe, plane au-dessus des vociférations de ce dernier, même si celles du père Jérôme sont moins empreintes de hardcore.

La Grosse Radio Métal - Recueil Morbide - Morbid Collection

Il est impossible de sortir une composition plus qu’une autre tant Morbid Collection est d’une qualité intrinsèque élevée mais comme votre serviteur aime se mouiller, il dira que « Ritual Time », « Untolerance To Frustration », « Belated Revenge » et « We Harvest What We Saw » se dégagent de l’ensemble en multipliant les écoutes. Aussi, je trouve que les réminiscences Benighted, avancés par beaucoup, s’estompent au profit d’un combo comme Severe Torture mais il est à souligner que Recueil Morbide a trouvé sa voix, sa personnalité et possède désormais, une identité propre.

Pas grand-chose à jeter sur ce Morbid Collection qui ne souffre d’aucune faute de goût. Puissant, massif, violent, malsain sont autant de qualificatifs adéquates pour décrire la musique développée sur ce disque. Morbid Collection est assurément le meilleur album du groupe à ce jour, sûrement l’un des tous meilleurs du style cette année (je ne vois pas pourrait lui faire une concurrence sérieuse), qui propulsera Recueil Morbide sur le devant de la scène extrême hexagonale et européenne aux côtés de Benighted et Aborted.

Attention, disque à fort pouvoir addictif !!

Ma note : 9.5/10

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NOTE DE L'AUTEUR : 9 / 10



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