Kevin Starrs, guitariste-chanteur d’Uncle Acid and The Deadbeats

« L'auditeur doit trouver lui-même qui est vraiment The Night Creeper. »


Fort d'une tournée en 2013 en première partie de Black Sabbath, Uncle Acid est de retour cette année avec The Night Creeper, un album sombre au caractère affirmé. Kevin Starrs a.k.a Uncle Acid revient ici sur la conception de ce tout nouvel album, sa signification, ainsi que son impatience de remonter sur scène.

Bonjour Kevin, merci de nous accorder cette interview. Comment vas-tu ?
Kevin : Bonjour ! Ça va... Je suis un peu fatigué, mais ça va.

Comment s'est passé l'enregistrement de The Night Creeper ? Qu'est-ce qui était différent des précédents albums ?
Kevin : Je pense que la principale différence vient du fait que tout a été fait bien plus rapidement cette fois-ci. L'enregistrement a seulement duré trois jours. On était en studio, on a joué live. Ensuite, j'ai pris tous les enregistrements, je les ai ramenés chez moi. Pour le précédent album, on était en studio pour deux semaines, on a travaillé non-stop et c'était vraiment trop intense. Du coup, c'était vraiment bien de le faire différemment !

Il n'y a que toi qui compose dans le groupe ?
Kevin : Oui, mais il y a une exception sur cet album pour un des morceaux. Le morceau « The Night Creeper » a en fait été co-écrit par avec le bassiste. Il est arrivé un jour avec l'idée, et m'a dit d'y ajouter ce que je voulais.

Et quelle a été la contribution des autres membres du groupe ? Ça vous arrive de jammer ?
Kevin : Ça arrive parfois qu'on travaille vraiment ensemble, pour les harmonies à la guitare par exemple, on fait des essais, chacun fait ses propositions. Ou lorsque quelqu'un a une idée pour un arrangement... Mais la plupart du temps, c'est une dictature (rires).

Peux-tu nous parler un peu du contenu de The Night Creeper, et de ce que cela signifie pour toi ?
Kevin : C'est un album créé autour d'un concept, à propos d'un serial killer. Mais le serial killer n'est pas réellement celui auquel on s'attend, c'est une couverture... En fait je pense que c'est une histoire assez complexe et que c'est une bonne chose dans le sens où l'auditeur doit trouver lui-même qui est vraiment The Night Creeper.

En ce qui concerne l'atmosphère de l'album et les paroles, quelles ont été tes influences ?
Kevin : J'ai regardé beaucoup de films noirs, beaucoup de gialli aussi. Ça vient de choses assez visuelles qui me traversaient l'esprit au moment de composer et qui se retranscrivaient dans l'ambiance de l'album ensuite.

Uncle acid, the night creeper, 2015

Il y a des films qui t'ont particulièrement influencés ?
Kevin : Pas réellement, parce que je regarde beaucoup de films. C'est vraiment les genres en eux-mêmes qui m'inspirent. Les sentiments qu'on peut avoir en regardant des films noirs, les ombres qu'on aperçoit, les twists, toutes ces choses-là. L'inspiration ne me vient pas d'un film en particulier mais vraiment du genre.

Et musicalement, quelles sont tes influences ?
Kevin : C'est tellement divers, c'est dur à expliquer. Black Sabbath, Neil Young, Fleetwood Mac... Tous ces groupes...

Uncle Acid & The Deadbeats a un son très vintage, mais y a t-il des groupes récents que tu aimes écouter et qui sont susceptibles de t'inspirer ?
Kevin : Oui, tout à fait ! Blood Ceremony, ils ont ce son particulier un peu similaire au notre... Danavar aussi, qui eux viennent des États-Unis, ils sont vraiment bons. Il y a aussi Bohren & der Club of Gore. Ils sont un peu plus anciens, ils ont au moins 20 ans de carrière mais pour moi c'est toujours un groupe d'aujourd'hui.

Ça fait partie des groupes avec lesquels tu souhaites tourner ?
Kevin : Oui, surtout Blood Ceremony ! C'est un groupe avec lequel on voudrait vraiment jouer à l'avenir. On a déjà joué avec Danavar en Amérique et c'était bien, parce qu'on aime réellement leur musique, c'était une bonne expérience.

Pour en revenir à l'album, The Night Creeper fait réellement partie d'un univers nocturne, avec notamment des morceaux comme « Yellow Moon », « Murder Night »... Pourquoi ce choix ?
Kevin : Oui la nuit c'est ce moment où les gens peuvent agir sans être vus, ou pensent ne pas être vus. C'est à ce moment qu'on peut devenir une ombre et se faufiler. Je pense que la nuit est un moment particulièrement propice aux crimes.

J'ai aussi trouvé que votre musique devenait plus sombre avec cet album.
Kevin : Je ne suis pas sûr... Enfin, The Night Creeper est effectivement plus sombre que notre album précédent. Mais je vois plutôt ça comme une progression naturelle en fait.

C'était ton état d'esprit au moment de composer, ou une consigne que tu t'étais imposée ?
Kevin : Non c'est vraiment venu tout seul et très naturellement. Evidemment j'avais déjà l'idée du concept, ce qui a forcément joué un rôle mais sinon je ne saurais pas l'expliquer.

Il y un morceau instrumental sur cet album, « Yellow Moon ». Qu'est-ce que tu as voulu dire à travers ce morceau ?
Kevin : Je le vois un peu comme un thème. Dans le sens où, si on était dans un film, ce serait le thème du film. Ça sépare l'album en deux parties, il y a un premier acte et un second. La première partie permet de construire l'histoire, et ensuite il y a ce moment instrumental où on peut s'imaginer ce qu'il va se passer ensuite. Dans la seconde partie, c'est là qu'arrivent les meurtres.

Y a t-il des morceaux que tu affectionnes tout particulièrement sur cet album ?
Kevin :  « Melody Lane », « Murder Nights » et « Slow Death ». Ce sont mes morceaux préférés.

Pourquoi ces morceaux précisément ?
Kevin : Juste parce que c'était... inattendu. L'idée que j'avais au départ n'était pas si intéressante. C'était même ennuyeux, en réalité. Mais plus j'ai travaillé afin de construire quelque chose, plus ces morceaux-là ont évolués vers quelque chose de meilleur. J'aime également la façon qu'ont ces morceaux de monter crescendo en intensité, puis de redescendre et de laisser place au silence.

Uncle Acid & The Deadbeats est un groupe assez singulier qui n'est jamais défini de la même façon. Comment toi, définirais-tu ton projet ?
Kevin : Rock. Psycho-rock. C'est compliqué à expliquer en fait. C'est facile pour les gens de faire en sorte que ça sonne aussi obscur que possible genre... retro-psychédelico-doom metal. Mais au final ça rebute tout le monde parce que personne ne veut entendre de la musique comme ça. Donc appelez juste ça du rock... (rires)

Vous allez commencer votre plus grosse tournée après la sortie de The Night Creeper. Comment vous vous y préparez ?
Kevin : Eh bien, bonne question ! Je n'en sais rien ! On a jamais rien fait d'aussi gros avant. On ne sait pas du tout à quoi s'attendre. Mais on n'a pas fait de concerts depuis octobre dernier, donc on est vraiment excité à l'idée d'entamer cette tournée.

Vous avez prévu de passer par la France ?
Kevin : Oui, on a quatre concerts prévus en France, à Paris et Bordeaux notamment. Je ne suis pas trop doués avec les dates et les noms de salles mais... On sera là.

Il y a des morceaux que tu aimes particulièrement jouer sur scène, ou qui selon toi sonnent mieux en live ?
Kevin : En ce qui concerne le nouvel album je ne sais pas encore, mais je pense que les morceaux auront un très bon rendu live. Sinon, je crois que « Mt. Abraxas » sonne bien mieux en live que sur l'enregistrement, en partie grâce aux moments d'improvisation.

Nos lecteurs sont impatients d'écouter The Night Creeper. Tu as un dernier message pour eux ?
Kevin : J'espère que vous allez aimer l'album et venir nous voir ! On aime beaucoup le public français, il nous a toujours beaucoup soutenu, donc ça va être bien de revenir jouer pour vous.
 

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