Vader – Welcome to the Morbid Reich

 

Date de sortie prévue : 12 Août 2011
Label : Nuclear Blast Records

   Vader a failli tuer tout un public récemment au Hellfest, dans un concert sur lequel tous les fans de longue date s'accordent à dire qu'il doit être inscrit dans l'Histoire. L'impact continue avec le neuvième album intitulé Welcome to the Morbid ReichVader frappe fort. Très fort.

  Un album à sortir chez Nuclear Blast le 12 août. Largement promu, notamment sur la chaîne du label, puisque nous pouvions suivre le groupe en studio dès le mois d'avril, Welcome to the Morbid Reich est LE disque à posséder en 2011.

   Après l'étalage de crânes dans leur Necropolis qui était déjà une superbe réussite et qui n'en finit pas de tourner dans ma platine, après les abysses de leur album mythique De Profundis, la compagnie Vader vous offre un aller-simple dans le «Morbid Reich». Le groupe a soigneusement caché un clin d'oeil à ce chef d'oeuvre du passé : écoutez simplement le bruit des abysses sur le final de «Don't Rip the Beast's Heart Out» et vous vous retrouvez 15 ans en arrière... Il reprend en outre le très ancien "Decapitated Saints" que l'on redécouvre complètement.

   En ce moment la guerre fait vendre : citons par exemple l'excellent EP de Marduk, Iron Dawn, sorti chez Regain Records. Les blasts les plus rapides mais aussi l'apologie de la puissance, comme chez Wagner, Prokofiev ou Frankel, ont un jour ou l'autre trouvé leur écho dans cette thématique. Ici, outre la pochette de l'album conçue par Zbigniew Bielak, aux trois couleurs « rouge », on nous fait entrer sans complexe dans un régime Vaderien, un «Reich» disons le clairement par le titre introductif «Ultima Thule». La musique classique est omniprésente tout au long des douze titres de l'album, bien plus que sur les précédents opus du groupe. Mais je vous rassure, ce classicisme ne fait qu'accentuer la puissance de cet album, et n'en fait pas partie intégrante comme sur le dernier Septic Flesh, The Great Mass par exemple.

 

Vader

   Ce que je peux vous dire c'est que l'album est si bien construit, que plus vous avancerez dans les titres, plus vous aurez le sentiment de vous approcher de ce «Reich» morbide et impitoyable.

   L'apologie de la puissance en est le fil rouge, comme sur «Come and See my Sacrifice», qui n'en finit plus de vous crucifier tant ses riffs sont accrocheurs. Vous rappelez vous de ce que vous ressentiez en écoutant  De Profundis pour la première fois ? Et bien voilà.

   La voix de Piotr Wiwczarek est des plus massives. Comme un bon cru, elle se béatifie avec l'âge. Elle atteint son apogée sur des titres comme «Return to the Morbid Reich», le Thrashy «Lord of Thorns» et je découvre que Piotr arrive encore à faire du scat avec sa voix sur la reprise très, très speed de «Decapitated Saints»... Hallucinant.

   La production de l'album est bonne, mais le mixage a clairement mis l'accent sur la voix et la batterie, ce qui donne aux guitares rythmiques un côté très étouffé. Heureusement, sur les soli, parfois très classiques de ce que l'on retrouve habituellement chez Vader («The Black Eye»), on est complètement emportés.

   L'intro de «Come and See my Sacrifice» va vous faire le même effet. Le titre est extrêmement blasté, poussé à l'extrême, mais il a de la substance, de la profondeur. Je n'ai qu'une hâte c'est de l'entendre en live, car ce titre est une épreuve. Les coups de batterie, les changements de rythme allant du mid-temp au blasts de fou, il n'y a que Vader pour le maîtriser comme ça. C'est un véritable carnage pour moi et hélas, on en est qu'au quatrième morceau...sur douze.

   Le moment où vous commencez à entendre les premières notes de «I am who feasts upon your Souls», vous savez que vous êtes aux portes du Reich et que vous n'en sortirez pas. Ce titre placé au coeur de l'album en marque un véritable tournant. Les riffs extrêment lourds vous entraînent déjà en dedans, le solo de Spider vous donnera les larmes aux yeux. Ce n'est pas un titre qualifiable de brutal non, c'est un chef d'oeuvre.
 

Vader


   Parlons un peu des soli d'ailleurs. Véritable enjeu de l'album, car Spider et Piotr Wiwczarek savaient qu'ils étaient essentiels pour redonner de la force («Don't Rip the Beast's Heart Out») ou de la splendeur aux compositions («Black Velvet and Skulls of Steel», ou encore «I had a dream» sur lequel je repleure). J'ai mentionné tout à l'heure le fait que les guitares rythmiques sonnent mal dans l'album. Cela est vrai, mais le travail réalisé sur les riffs et la manière dont les guitares se rejoignent dans une harmonie superbe en début du titre «I had a dream» me font changer d'avis. Spider a redonné de la musicalité à Vader, un soliste amoureux de son art qui donne une touche de splendeur à chaque titre de cet album. En concert, c'est ce même perfectionnisme que l'on retrouve, et son plaisir est bien visible. Son travail ? Doser à la perfection solis efficaces qui accompagnent la lourdeur de certaines compos et solis empreints de trémolos et vibratos, qui donnent à cet album un vrai côté heavy, aérien et de la rondeur. D'après les vidéos studio publiées par Nuclear Blast, il a mis des plombes à trouver la guitare qui convient et a mintieusement travaillé la construction des partitions de guitare. Résultat : même si la batterie frappe un grand coup, ce sont les guitares qui s'enroulent autour de ce squelette robuste comme de véritables nerfs.

   L'album ne comporte pas que de bonnes surprises : on peut lui reprocher de ressembler à son prédecesseur, Necropolis, mais on doit l'avouer, Welcome to the Morbid Reich c'est une étape ultime de leur art. On peut également reprocher à certains passages de «Don't Rip the Beast's Heart Out» de plaggier «Never Say my Name»... mais qu'est-ce que c'est bon !


   Mais dès que vous entenderez les choeurs de «They are Coming», vous savez que vous n'êtes désormais plus seul...

   Aller-simple vers l'enfer les amis. Les riffs les plus lourds et les plus glauques sont sur le dernier titre, «Black Velvet and Skulls of Steel», le mélange velours-acier, et les acclamations « Hell!  Hell! Hell! Hell! » qui concluent l'album un peu brutalement sont là pour vous rappeler que Vader n'est pas là pour faire du bal musette.

   Paraît-il qu'une oeuvre majeure d'un artiste est appelée chef d'oeuvre.

   Un album sponsorisé par Kleenex.

Katarz

Tracklist :

1 : Ultima Thule                               
2 : Return to the Morbid Reich       
3 : The Black Eye           
4 : Come and See My Sacrifice
5 : Only Hell Knows
6 : I Am Who Feasts Upon Your Soul
7 : Don't Rip the Beast's Heart Out
8 : I Had a Dream...
9 : Lord of Thorns
10 : Decapitated Saints
11 : They Are Coming...
12 : Black Velvet and Skulls of Steel

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NOTE DE L'AUTEUR : 10 / 10



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