Aggressive Agricultor au Motocultor 2011
Interview avec :
Stef (chanteur)
Nico (batteur)
Par Thomas Orlanth
Après avoir assisté à une excellente prestation d’Aggressive Agricultor sur la scène du Motocultor, j’ai eu le plaisir de discuter longuement avec deux sympathiques agriculteurs du sud-ouest en visite en Bretagne. Et ils avaient visiblement des trucs à dire. On sentait encore l’émotion du concert et tous les souvenirs que cela avait réveillé…
Thomas : Pour commencer l’interview, ça me parait être le meilleur moment pour trinquer. Donc santé ! Vous avez fait une méga pause au niveau concert, puisque ça s’est arrêté en 2004.
Stef : Oui, ça c’est arrêté fin 97, jusqu’en 2004, exact. Le temps de faire des bébés. Que les mamans ne s’énervent pas parce qu’on partait en concert.
Thomas : C’est de la gestion familiale en quelque sorte ?
Stef : Il y a un peu de ça. Aggressive, c’est un groupe très familial dans la mesure où on est des gens qui n’ont jamais joué ensemble pour un moment donné espérer arriver à un niveau. C’est pour le fun. Moi, je suis rentré dans Aggressive, j’avais 16 ans, j’étais le plus jeune. Mon premier concert avec Aggressive Agricultor, c’était en 86. Evidemment, à 16 ans, t’as plein d’espoir, tu te vois déjà jouer au Zénith, etc. Mais plus ça avance, plus tu es avec tes potes et tu te dis c’est cool, on continue pour le plaisir de continuer. Et puis finalement, si on continue à chanter des conneries, que ça ne nous rapporte rien, mais qu’on puisse le faire le plus longtemps possible. Et à un moment donné, t’arrive à la limite, c’était en 97.
Tout simplement, chacun se construit et quand t’as 16 ans et que tu chantes "J’ai un beau tracteur", "Longue vie au bétail" ou je vomis, je vomis, je vomis… Et que tu arrives en 97, donc onze ans après, à un moment donné tu te dis je vais me poser un peu. Et pour les autres, c’était pareil. On a fait un break, pas d’engueulades, on a rigolé, si ça repart un jour ça repart, si ça repart pas, tant mieux, on en aura bien profité.
Thomas : Comme un cycle dans la vie ?
Stef : Voilà. Et c’est reparti parce que je n’ai jamais arrêté la musique. Je n’arrêterai jamais la musique. Et là, je me suis rendu compte à un moment donné, que de ne pas faire de concert tous les mois, au moins tous les deux mois, c’était compliqué. Donc je suis reparti dans les groupes punks, parce que je suis quand même assez punk dans l’esprit, sur Bordeaux, avec des vieux briscars, les mecs de Camera Silens , etc. Et chaque fois que j’allais faire un concert quelque part avec eux, on me disait « t’es le chanteur d’Aggressive, quand est-ce que vous revenez ? ». On s’est rendu compte de notre notoriété dans des situations comme ça. Et on s’est revu avec les autres membres du groupe, et je leur ai dis vous ne vous rendez pas compte comment on peut m’en parler ! Ils me disaient « ouais, tu parles…. ». Alors on a commencé à créer un blog, un site, et voilà. On a sortie la compil en 2006. La compil, c’était "Les années vache folle", avec des morceaux issus des trois albums. On a commencé à répéter avec notre ancien batteur qui a arrêté. Et là, on s’est dit mais putain qu’est-ce qu’on fait ? Est-ce qu’on arrête ? Le truc ça a été de dire à Dédé, toi qui est un bon technicien de l’informatique, tu vas nous programmer tout ça, tu vas nous programmer tous nos morceaux. Et on est reparti de 2006 à 2011, on a tout joué avec la programmation derrière. Ce qui a un peu dérangé les gens, ceux qui connaissaient Aggressive, et nous, ça a commencé à nous déranger. Et on dit, il nous faut un batteur. Je ne me voyais pas continuer dans ce truc là. Et puis voilà, on s’est rencontré avec Nico, parce qu’il jouait dans un groupe sur Bordeaux, enfin sur St André, et puis voilà, ça l’a fait.
Nico : Humainement, musicalement.
Stef : On est les gens les plus heureux, là aujourd’hui !
Thomas : En fait, cette longévité du groupe, on peut l’expliquer par… ?
Stef : L’amitié.
Thomas : Et aussi l’absorption de gibolin ?
Stef : Aussi !
Nico : La bière aussi, ça m’a bien aidé !
Stef : Attention, là il faudrait qu’il y ait Xabi, parce que le gibolin, il en boit depuis un bon moment. Il y a des gros problèmes, parce qu’il y a quand même des effets…
Nico : Secondaires, et tertiaires…
Stef : Il a arrêté quand même entre 97 et 2004. Il a arrêté complètement, et en 2011, il a toujours des problèmes… C’est marrant que tu partes comme ça sur des trucs un peu comiques comme ça, parce que l’interview d’avant, c’était un peu plus sur le groupe, et c’est pas mal de partir sur des trucs comme ça.
Thomas : C’est un petit peu vous, des trucs comme ça, non ?
Stef : C’est nous ! En même temps, ce qui est intéressant aussi pour le côté public, c’est de se dire que les mecs ils peuvent nous faire rire sur scène mais d’un autre côté nous expliquer pourquoi ils ont commencé comme ça, qu’est-ce qu’ils ont fait pendant 25 ans. Moi je suis assez fan de ça. Quand j’achète un Rock&Folk, et quand je lis une biographie des groupes, c’est parce que sur vingt ans, on va me retracer le truc où ils m’ont fait kiffer à un moment donné, mais à la fin, ils me faisaient chier, et pourquoi ils m’ont fait chier. C’est des trucs aussi intéressants. Et jouer tout le temps le deuxième, troisième, quatrième degré, c’est bien. Je trouve ça de mieux en mieux sur scène, mais en dehors, c’est bien de déconner, mais aussi d’expliquer les choses. Et je trouve vachement bizarre qu’il n’y ait plus de mecs qui nous disent mais comment vous faites pour exploiter la ferme, etc. Je me rappelle, au début d’Aggressive, quand on commençait à être connu, qu’Hard Rock magazine nous faisait passer en boucle, on recevait des lettres d’agriculteurs fan d’Aggressive, qui nous envoyaient des photos de leurs champs. Moi j’en ai ! Ils disaient « moi aussi je suis agriculteur, vous nous faites rêver, etc ». Et c’est pas de la moquerie, j’ai du respect, mais c’était hallucinant. Nous on pensait que c’était du dixième degré et en fait, il y a des gens qui se retrouvaient là-dedans, en se disant, ils nous font rires, ils sont sympas et ils parlent de valeurs qu’on connait, pourquoi ils ne seraient pas agriculteurs ?
Thomas : Donc quelque part, c’est une moitié de mythe qui s’écroule quand vous dites que vous n’êtes pas agriculteurs ?
Stef : Ah si je suis agriculteur. Je suis agriculteur une fois par mois quand je coupe mes tomates. Mais il y a un truc qui est sûr, c’est que tous, on est issu du milieu agricole. On est tous du pays Basque, Xabi est de la Gironde. Tous on vient du milieu agricole, les oncles, les tantes, etc. Mon oncle était éleveur de poulets à St-Sevet dans les Landes. Il avait mille poulets, j’y ai travaillé tous les étés pendant les vacances. Dédé et Jojo sont deux frères, ils viennent de la région du pays Basque la plus reculée, qui est la seule région qui est louée par la France à l’Espagne depuis Napoléon.
Thomas : J’apprends des trucs sur la géographie !
Stef : Toute la famille, ce sont des éleveurs de moutons, etc. On vient tous de là. Le pays Basque c’est quelque chose de rural, de festif. Nous, à 15 ans, on allait faire des fêtes. On écoutait Slayer, « Aggressive Perfector », alors on a dit Aggressive Agricultor.
Thomas : Aujourd’hui, au Motocultor, qu’avez-vous vraiment pensé du concert que vous venez de faire. Quel est votre ressenti ?
Stef : D’abord humainement, c’est le premier concert avec Nico, je considère que c’est le premier vraiment, je ne parle pas de celui d’avant. C’est très fort. On a très peu répété, c’est une pression quand-même, pour lui, pour nous aussi. C’est une grosse scène quand même. Et l’impression qu’il a toujours fait parti du truc. Moi je suis redescendu de scène, j’ai mis du temps à redescendre, on s’est tous un peu embrassé en disant que c’était génial. Et j’ai pleuré. Je dis pas ça, c’est pas du chiqué. J’ai pleuré. J’ai pleuré parce que je me suis dis, voilà, 25 ans après, là on est quatre à être toujours là, toujours les mêmes potes.
Thomas : … Et avec tout un tas de gens qui connaissaient les paroles.
Stef : Ca c’est impressionnant.
Thomas : Et pas que des vieux !
Stef : Et on a un gars qui est là (Nico), qui rentre dedans, qui fait comme s’il avait toujours été là. Sa femme est venue aujourd’hui, on l’a rencontré hier, avec le petit. Voilà, la famille s’agrandit, on est parti pour 20 ans !
Thomas : Alors justement, est-ce que vous avez des projets ?
Stef : Un vinyle en fin d’année. On va ressortir ça (NDLR: le dernier CD « Pig’s not dead »). On va ressortir un truc avec des couleurs différentes. Dedans, il y a quelques reprises ou anciens morceaux d’Aggressive, on va les enlever et on va enregistrer quatre nouveaux morceaux inédits avec Nico, avec des photos différentes, etc. Un côté collector, et puis un vinyle, je trouve ça un produit intéressant, on en a jamais sorti avec Aggressive, donc on sort ça en fin d’année.
Thomas : Mais vraiment en vinyle ? Parce que c’est courageux quand même !
Stef : Mais non, parce que la maison de disque nous suit. Il ne faut pas oublier un truc, c’est que nous, on met du pognon dedans. Mass Prod, c’est quand même un label de Rennes, nous on Motocultor Prod et tu as Tomahawk Prod de Bordeaux. On s’associe, on fait des trucs. Et l’album (NDLR : sorti en avril 2011) part vachement bien, donc Mass Prod a dit qu’il faudrait le sortir en vinyle. Et nous on dit « ouais ça kiffe ! ». Et au moment où Nico arrive ! Donc on dit, quitte à sortir un vinyle, on ne va pas ressortir la même chose. On enlève les anciens morceaux qu’on a repris et ré-enregistré, et on va faire quatre nouveaux inédits avec lui. Donc un produit différent.
Nico : Le même, mais pas pareil !
Stef : Ca c’est notre projet de fin d’année, et on veut continuer à faire des concerts. On veut revenir en Bretagne avec Nico, on veut aller un peu en Belgique. On a un projet de Québec qui va prendre un peu plus de temps.
Thomas : Donc vous êtes reparti vraiment, à fond dedans !
Stef : Oui, je crois. Mais on ne sera jamais un groupe qui fera cinquante dates par année. Il ne faut pas y penser. Par contre, tant qu’on prend du plaisir, on ira. On ira, pour être en contact avec tout le monde. Là, on était au merch tout à l’heure, on a des tee-shirts, des CD, les mecs ils viennent. C’est pas important de vendre des trucs, mais c’est important qu’il y a des mecs qui viennent te voir. Il ya eu un truc hallucinant, il y a quand même le bassiste-chanteur de Nomed, c’était un de mes groupes préférés en 88. On a joué avec eux au Massive Mosh Festival à Paris avec Loudblast et Aggressor. Et Nomed, c’était un putain de truc. Et on tombe là sur lui qui vient nous voir en nous demandant de signer un truc. Et quand je lui ai dis, mais t’es le mec de Nomed, il avait envie de chialer et moi aussi, parce que c’est des mecs bons ! Et voilà, et ça, ça permet ce genre de truc.
Thomas : Je pense que vous avez énormément de public. Je ne vais pas généraliser, mais je pense qu’il y a beaucoup de gens qui vous connaissaient ados, qui ne vous ont jamais vu en plus, parce que vous n’avez pas tourné tant que ça.
Stef : Tout à fait.
Thomas : Et qui vous connaissent, qui ont fait des fêtes, des soirées en écoutant vos albums. Quand on parle de vous, ils disent « ah ouais… !!!! ». C’est quand même une sorte de mythe.
Stef : On m’a toujours expliqué ça en disant qu’Aggressive est un groupe culte. C’est le terme qu’ils mettaient dessus. C’est gros.
Thomas : « Culte », il y a un petit côté prétentieux.
Stef : Sauf que c’est pas nous qui le disions. Parce que jamais j’aurais dis ça. Et il y a encore des gars qui me disent ça. Alors, il y a un petit mythe, une petite légende. C'est-à-dire que tout le monde a envie d’avoir vu Aggressive Agricultor à un moment donné. Je connais plein de gens qui m’ont dit « moi je t’ai vu à tel endroit ». Sauf que je leur dis, mais moi, j’y ai jamais été ! Bon, j’avoue qu’il y a des endroits dont je ne me rappelle pas, mais il y en a d’autres, j’en suis sûr. Le gens trouvent ça sympa, parce qu’on est un groupe sympathique. Alors, justement ta question m’intéresse. Demande à Nico, parce qu’il me parle pas à moi, en arrivant maintenant, trois mois après, demande lui sa vision d’Aggressive avant d’intégrer le groupe.
Thomas : Ben ok ! Alors Nico ?
Nico : C’est un peu ce que j’arrive à leur dire aussi, leur dire la vision que moi j’avais du groupe. Tel morceau il marche super bien, alors qu’eux ils y pensaient même pas, parce qu’ils sont baignés dans le truc.
Thomas : C’est des vieux trucs pour eux…
Nico : Voilà, alors que moi quand j’allais les voir, j’avais envie d’entendre ces morceaux. Et eux ne pensent pas forcément que ce sont des morceaux qui marchent et que les gens ont retenus.
Thomas : On en a eu la preuve, les gens ont retenus. Pendant le concert, ils n’arrêtaient pas de gueuler.
Stef : Hier, on a dit, on joue « L’amour rural ». Il n’était pas sur la liste. On a bataillé et heureusement qu’on l’a faite. C’était primordial de la faire. Et là Nico nous apporte énormément. Il nous apporte le côté « je connais Aggressive et j’aime bien ça » et du coup, maintenant, c’est lui qui va faire les listes.
Nico : Hahaha !
Stef : Mais non, c’est cool !
Thomas : Il y a clairement une demande. Un moment donné, tu as dis pendant le concert, quand les gens criaient des noms de morceaux qu'ils voulaient entendre, « oui mais on n’est pas à l’usine » en plaisantant, mais c’est vrai que le public a envie d’écouter sur scène tout ce qu’ils n’ont jamais pu voir !
Nico : Il y en a un qui m’a dit qu’on n’avait pas joué « Léon le gros porc »
Thomas : Et il y en a plein. Bon, après un concert, ça dure pas 3 albums !
Stef : Je crois qu’il va falloir qu’on joue énormément de morceaux. Pour nous ça sera bien, pour Nico ça sera bien, et pour le public aussi. On sait qu’on a maintenant quatre albums. On doit avoir à peu près 60 morceaux et il va falloir qu’on fasse tourner des trucs.
Nico : C’est vrai qu’on s’est concentré sur le festival, sur une liste, on bosse vraiment tels morceaux.
Stef : Ben 40 minutes, c’est pas non plus dingue. Mais en même temps, de plus en plus, ça me fait chier des concerts longs. 45 minutes, c’est top. Efficace. Bing ! Bing ! Bing ! T’en prends plein la gueule.
Nico : Le mec qui en veut, il revient la fois d’après !
Stef : 1h20, tu te dis, bon je vais aller boire un coup au bar.
Thomas : Au niveau musical, maintenant qu’il y a une deuxième série de vingt années qui est prévue…
Stef : Oui, minimum !
Thomas : Est-ce que vous pensez évoluer vers autre chose, ou vous voulez rester dans l’Aggressive Agricultor « classique » : « mon cochon, c’est mon copain », des choses comme ça.
Nico : Oui, il faut rester bon enfant.
Stef : Tu parles d’évolution, musicalement ?
Thomas : Oui.
Stef : Je pense qu’on a vachement évolué. Il faut écouter le dernier album, il a vachement évolué par rapport aux trois précédents
.
Thomas : Moi, j’avoue que je me suis arrêté aux trois premiers, comme beaucoup de gens. Mais ne t’inquiète pas, maintenant que j’ai le dernier, je vais l’écouter !
Stef : Il y a une chose qui change beaucoup sur cet album, c’est que c’est Ded, le guitariste, qui a tout composé : paroles et musique. Sur les albums précédents, je composais, j’écrivais jamais les paroles, mais je composais. Du coup, ça fait un nouvel album uniforme. Ded, c’est un dingue de Carnivore, de Poison Idea, de Slayer, etc. Donc t’as un côté metal mais en même temps hard core qu’on avait depuis le départ. Sauf que là, il a ce côté gros son qui est énorme. Je pense que ce qui va arriver, c’est Nico qui va nous l’apporter. C’est un super batteur, mais un bon guitariste, il est guitariste à la base. Donc il va nous apporter aussi des compos, autre chose, des trucs plus colorés, plus metal, plus ceci. C’est évident que les paroles resteront toujours des ramassis de conneries, même si, sur le dernier album, il faut écouter un petit peu. Il y a le côté campagne, mais il a le côté sérieux sur des trucs un peu plus revendicatifs. « OGM Lacrymogène », c’est pas très rigolo de dire qu’on caillasse les armures, qu’on casse du CRS, ou « Sur la paille », qu’il y a des paysans qui se pendent, on trouve pas ça très rigolo. Mais c’est fait sur un ton, qui reste le ton d’Aggressive. Mais tout n’est pas forcément « déconnant ». Je pense qu’Aggressive, où les gens voient un groupe qui était rigolo, a évolué aussi. Je vais avoir 42 ans, quand je chante « Longue vie au bétail » ou « J’ai un beau tracteur », je le chante depuis que j’ai 16 ans. Ca ne me gêne pas, aucunement. Sauf qu’il y a des moments où t’es content aussi d’avoir des choses qui soient un peu plus posées, avec des trucs où tu rentres sur des nouveaux sons, avec des paroles qui sont revendicatives, qui sont de la campagne, etc. C’est vachement important. Je pense qu’on ne fait qu’évoluer.
Thomas : Un nouveau membre va forcément apporter sa touche.
Stef (s’adressant à Nico) : Voilà, je vais dormir, tu peux parler. De toute façon, je parle trop !
Thomas : Non, c’est jamais trop ! Bon, je vais te donner trois styles, tu peux me dire que ce sont des comparaisons à la con, même si j’ai une petite idée quand même. De quoi, vous sentiriez-vous le plus proche : Bérurier Noir, Didier Super ou Motörhead ? C’est une question con, j’avais prévenu, et difficile, mais c’est volontaire.
Nico : Les Bérus, c’est quand même une boite à rythmes. Si Aggressive a choisi un batteur plutôt qu’une boite à rythme, c’est un peu pour s’en éloigner ! Didier Super, bon esprit de déconne qui rentre très bien dans le truc.
Stef : Et vingtième degré, c’est énorme !
Nico : Mais Motörhead, c’est incomparable.
Stef : Pour moi, Didier Super pour le vingtième degré et Bérurier Noir pour la revendication.
Nico : Et Motörhead, pour l’aspect rock’n’roll. Voilà, tout à fond et en avant, faut que ça roule.
Stef : Et surtout, c’est un style qui nous plait bien.
Thomas : Cette question, je l’avais écrite avant que vous ne jouiez en morceau de fin « Ace of Spades ».
Stef : Mais on ne voulait pas la jouer. Ca s’est fait.
Thomas : En tout cas, c’est toujours bien pour terminer ! Bon, on je vais arrêter mes questions, parce qu’il faut boire aussi. Simplement, comment vous vous voyez dans dix ans.
Nico : Moi comme maintenant, mais plus vieux ! Si ça peut continuer avec Aggressive, tant mieux, oui je pense que dans dix ans, on y sera encore et comme je serai encore avec mon autre groupe, Dead Brains, je fais la promo quand même ! C’est le même style de groupe, on est tous potes depuis hyper longtemps, où tout le monde s’entend bien, où on fait ça pour le plaisir de faire de la musique ensemble. Je crois que c’est ça qui fait durer les groupes. Faire du professionnalisme et se prendre la tête sur des trucs, non. Des mecs comme nous, ça marcherait pas. C’est vraiment basé sur la camaraderie, la déconne et le fait de se faire plaisir. C’est que du bonus par rapport à la vie qu’on a.
Stef : Hier j’ai vu les Buzzcocks, je suis hyper heureux de les avoir vus. Parce que pour moi, c’est un des groupes, en mélodie, en harmonie, qui est le plus fort, de cette époque là en tout cas. Je me dis qu’à 65 piges tu peux encore faire ça. Ils ont commencé en 76 à être vraiment connus, ça fait 35 ans. Nous, on a commencé en 89, Nico rentre, on reprend au minimum 10 ans. Mais je dis ça, je m’en fous.
Nico : C’est tant qu’on prend du plaisir à le faire, pourquoi s’en priver ?
Stef : Et on continuera.
Thomas : En tout cas, je vous laisse le mot de la fin.
Nico : Vas-y toi, t’es hyper fort pour ça toi.
Stef : Tu m’étonnes.
Thomas : J’ai des questions à la con, non ?
Hahaha !
Stef : Le mot de la fin, ça sera toujours qu’il y ait pas de fin. Si tu mets un mot de la fin, c’est qu’il y a une fin. Alors j’ai pas envie d’en mettre. On sait que le renouveau qui commence là au Motocultor, ça va nous ouvrir plein de portes. Et on est reparti !
Thomas : C’est ce que je vous souhaite, franchement !
Merci !
Thomas Orlanth