Skinless – Only The Ruthless Remains


Plus c’est long, plus c’est bon ! Si cet adage se vérifie, le dernier bout de bidoche faisandé proposé par les américains de Skinless doit être excellent. En effet, huit longues années séparent Only The Ruthless Remains de Trample The Week, Hurdle The Dead qui était loin d’être un chef d’œuvre. Après un split de deux ans, la formation revient dans sa forme originel, avec la réintégration de Sherwood Weber, en lieu et place de Jason Keyser, parti chez Origin, et, l’intronisation d’un second guitariste, Dave Matthews, qui sera en charge de tous les solos, constituant la principale innovation de ce Skinless nouveau.

Car côté composition, rien a vraiment changé, Skinless fait ce qu’il sait faire de mieux, c’est-à-dire du Skinless, un death-metal old-school alambiqué, rythmé par de nombreux breaks lourds et puissants, rehaussé d’un certain groove, avec un soupçon de technicité, laissant une bonne accessibilité qui pourra trouver écho chez l’éventuel néophyte. Les rythmiques nerveuses qui se succèdent, sont douées d’une belle efficacité comme "Serpenticide", "Only The Ruthless Remains", "Flamethrower" ou encore "The Beast Smells Blood". Il est à ajouter que ce disque est émaillé de nombreux solos, preuve que l’incorporation de Dave Matthews constitue une véritable valeur ajoutée à la musique délivrée par Skinless.

Il est incontestable que les nouvelles compositions que renferme Only The Ruthless Remains passent allègrement l’épreuve impitoyable du live (Hellfest 2015), mais force est de constater qu’il manque un morceau « locomotive », un titre véritablement marquant et fédérateur à l’ensemble car, à l’issue des multiples écoutes intégrales attentives, aucun morceau ne sort véritablement du lot. De plus, et pour ne rien arranger, quelques longueurs sont à déplorer comme sur "Barbaric Proctivity" ou "Serpenticide", amènant un sentiment de lassitude et de linéarité et, les éructations totalement monocorde de Sherwood Weber, dont le chant d’action semble vraiment limité, tire inéluctablement l’album vers le bas.

Pour finir, la production dessert complètement les compositions de Skinless, peu équilibrée, elle met trop en avant le chant. Aussi, l’artwork peu ragoutant, même s’il conserve l’esprit old-school, est juste immonde et finira de repousser définitivement les derniers téméraires. J’ajouterai que les membres du groupe ne se sont vraiment pas foulés car attendre neuf ans pour avoir la possibilité (peut-on encore évoquer la joie ?) de ne s’enfiler que sept malheureux titres, je trouve cela très juste, l’inspiration serait-elle restée au fond du caveau ?

A l’écoute de ce Only The Ruthless Remains, nous ne pouvons qu’acquiescer, Skinless nous livre ici une galette bien peu enthousiasmante dont on ne retiendra pas grand-chose. Skinless signe ici un comeback raté et nous laisse un sentiment de frustration élevé.

Ma note : 4.5/10

close

Ne perdez pas un instant

Soyez le premier à être au courant des actus de La Grosse Radio

Nous ne spammons pas ! Consultez notre politique de confidentialité pour plus d’informations.

NOTE DE L'AUTEUR : 5 / 10



Partagez cet article sur vos réseaux sociaux :