Machine Head – Unto the Locust

Les sauterelles de Machine Head n'épargnent rien
 

Après un album, The Blackening, qui a fait figure d’évènement dans le monde du Thrash Metal, et 4 ans de tournée à travers le monde, Machine Head revient confirmer son statut de leader du Thrash moderne avec son nouvel album : Unto The Locust.

"Étends ta main sur le pays d'Égypte pour que viennent les sauterelles ; qu'elles montent sur le pays d'Égypte et qu'elles dévorent toute l'herbe du pays, tout ce qu'a épargné la grêle." (Exode 10:12). Pour son 7e album studio, Unto The Locust, Machine Head fait-il référence à la Bible ? On pourrait s’amuser à comparer l’effet dévastateur de cette malédiction au rayon d’influence qu’exerce le groupe sur le monde du Thrash.

Car, depuis son retour en fanfare en 2003, avec l’album inespéré Through The Ashes Of Empires, le groupe n’a cessé de monter en qualité et en estime. Fort d’un line-up solide depuis trois albums, et d'une notoriété toujours grandissante, nos amis chevelus ont maintenant leur place au Zénith de Paris, salle que peu de groupes de Metal peuvent prétendre tenir. Et pourtant, après s’être saigné aux quatre veines en studio avec The Blackening et avoir passé 4 ans sur les routes, on pouvait s’imaginer qu'ils étaient fatigués et affaiblis.

machine Head poutre

Il n’en est rien. Tous riffs dévastateurs et solos supersoniques dehors, nos deux guitaristes Rob Flynn et Phil Demmel sont en première ligne pour fusiller tout ce qui passe sous leurs yeux. Les arrières ne sont pas en reste, avec Adam Duce et sa basse ronde et grasse, tout comme Dave McClain et sa frappe chirurgicale. L’unité dans le groupe est totale, tout le monde met la main à la patte dans le processus de création, à l'exception d'Adam Duce, avec soin et pertinence. Probablement un des facteurs qui rend cet album à la fois varié et cohérent.

Avec ses 7 morceaux Thrash (pour son 7e album, tiens tiens…), Machine Head lance autant de missiles aux tympans des courageux qui osent les suivre dans leur aventure mouvementée. Si nos californiens sont toujours adeptes des longues compos à tiroirs, la fluidité est de mise et les éléments accrocheurs sont nombreux, comme le refrain fédérateur de "Who We Are", le final apocalyptique de "Pearls Before The Swine", ou encore le riff diabolique de "This Is The End". On remarquera que le groupe a eu l’intelligence et le recul nécessaire pour sortir un album relativement court (moins de 50 minutes). Cela ne donne que plus de visibilité à l’ensemble, et le rend plus facile à assimiler. La production grasse et suante correspond tout à fait à l’ensemble, et sait mettre tous les instruments en valeur sans rendre l’ensemble trop propret.

machine Head promo

Si le style du Machine Head récent est facilement reconnaissable, le groupe a néanmoins eu l’intelligence de ne pas reproduire à l’identique son succès précédent. Les fans ne seront pas perdus, mais seront réjouis par les petits plus que le groupe a apporté à sa musique ça et là. Un chœur inquiétant façon inquisition pour introduire l’album, un petit ensemble de cordes qui vient se poser sur quelques passages doux pour les renforcer sans les alourdir ou, encore plus étonnant, un chœur d’enfants sur "Who We Are". Notons que les membres du groupe ont pris leurs propres enfants pour leur chanson. Des metalleux qui savent travailler en famille !

Mais, que l’on ne se détrompe pas, si les passages calmes sont toujours présents, cet album transpire la rage. Rob Flynn éructe avec toujours autant de colère, de sa voix grasse et caverneuse, que les cours de chant qu’il a pris n’ont pas du tout altéré. S’il n’est pas le plus grand vocaliste de la création, sa personnalité et son talent à communiquer à la fois haine et mélancolie sont loin de laisser l’auditeur indifférent.

En cette période de vaches maigres pour le Thrash, avec les géants s’effondrent un a un et un nombre réduit d’albums de qualité à se mettre sous la dent, Machine Head montre, avec Unto the Locust, qu’il est toujours là qu’il a toujours des choses à dire. Un album qui redonne de l’espoir aux thrashers en mal de sensations fortes, qui montre que le genre n’est pas fini. Il ne reste plus qu’à espérer que cela en inspire d’autres.

En 2011, Machine Head règne en maître sur le Thrash Metal.

Machine Head route

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NOTE DE L'AUTEUR : 9 / 10



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