Slayer (+ Anthrax et Kvelertak) à  l’Ancienne Belgique de Bruxelles (17.11.15)

Impossible de ne pas avoir l’esprit obnubilé par les tristes évènements du 13 novembre dernier lorsque nous nous dirigeons vers l’Ancienne Belgique pour le concert de ce soir. Le line up monstrueux que constituent Slayer, Anthrax et Kvelertak a forcément séduit beaucoup de monde, car la date de ce soir a affiché complet seulement quelques heures après la mise en vente des tickets. Pourtant il s’avérera au cours de la soirée que la mythique salle bruxelloise ne sera pas remplie à fond, certaines personnes étant encore visiblement sous le choc. Qu’importe puisque de notre côté nous allons passer rien de moins qu’une soirée mémorable grâce à trois prestations du tonnerre !

Les organisateurs l’avaient annoncé dans la journée : mieux vaut arriver tôt pour être certain de ne rien rater, car le service de sécurité a été logiquement renforcé à l’entrée de  l’AB. Et en effet, à notre arrivée devant le bâtiment (éclairé aux couleurs de la France), nous constatons la présence de policiers armés sur le boulevard tandis que des agents de sécurité procèdent à la fouille systématique de tous les spectateurs. Rassurant.

Alors que nous pénétrons dans le hall d’entrée, les premières notes du set de Kvelertak se font entendre. Nous nous rendons alors devant la scène sans plus attendre. Et à notre grand désespoir, le combo norvégien bénéficie tout juste d’un accueil poli de la part des fans de Slayer… Pourtant le cocktail proposé par le groupe entre rock’n’roll, punk et black metal est on ne peut plus séduisant et les musiciens ne s’économisent pas sur scène, en particulier le chanteur, Erlend Hjelvik, torse nu tout au long du concert et qui ne cesse d’arpenter les planches de long en large.

Si la musique particulière du sextet est peut-être la raison des réactions relativement froides du public, la mise en son et en lumière n’aide pas non plus à entrer dans le show. Quelques faibles lumières ultras saturées viennent de temps en temps éclairer un peu les musiciens trop souvent dans la pénombre et le son un peu brouillon rend le tout un peu confus. Dommage, car Kvelertak est un groupe débordant de potentiel et d’énergie qui est réputé pour distribuer les claques en concert. Dommage que ce soir,  les conditions ont joué contre eux.

Setlist de Kvelertak
• Åpenbaring
• Nekroskop
• Mjød
• Ulvetid
• Offernatt
• Nouveau titre
• Fossegrim
• Evig Vandrar
• Blodtørst
• Undertro
• Nekrokosmos
• Bruane Brenn
• Kvelertak

L’ambiance va être toute autre pour Anthrax puisque les Américains sont accueillis cette fois en véritable héros par un public qui explose dès les premières secondes du toujours aussi bien nommé "Caught In A Mosh". Quiconque a déjà vu le groupe en concert sait à quel point tous les membres débordent d’adrénaline à l’image de l’intenable Frank Bello (basse) ou du facétieux frontman, Joey Belladonna, arborant son éternel sourire du début à la fin du set et répétant les clins d’œil et signes complices envers les fans du premier rang.

À peine remis du premier titre, Anthrax nous balance une seconde salve avec le rythmé "Got The Time" directement enchaîné avec un "Madhouse" qui finit d’installer la folie dans le pit. Et le public, en pleine forme se donne à fond, reprenant les paroles d’Antisocial sans se faire prier, sous le regard amusé d’un Scott Ian (guitare) qui attire les regards par son éternel charisme, estompant presque parfois la présence à ses côtés de Jonathan Donais qui pourtant assure ses parties avec talent.

Ian prendra d’ailleurs la parole avant "Evil Twin", premier extrait de l’album à paraître courant 2016, qu’il dédie aux victimes des récents attentats de Paris. Autre hommage,  maintenant récurrent à chaque concert d’Anthrax, lors de "In The End" pendant lequel sont révélés deux panneaux sur les côtés de la scène avec les visages des toujours regrettés Ronnie James Dio et Dimebag Darrell.

Le set s’achève sur un "Among The Living" à nouveau bien repris par le public qui est maintenant on ne peut plus prêt à accueillir la tête d'affiche de ce soir. Anthrax à une nouvelle fois fait preuve de sa force de frappe en concert et il nous tarde de jeter une oreille sur sa nouvelle offrande discographique !

Setlist d’Anthrax
• The Mob Rules (Black Sabbath – sur bande)
• Caught in a Mosh
• Got the Time (Joe Jackson)
• Madhouse
• Antisocial (Trust)
• Evil Twin
• Fight 'Em 'Til You Can't
• Indians
• March of the S.O.D.(Stormtroopers of Death)
• Hymn 1 (sur bande)
• In the End
• Among the Living
• Long Live Rock 'n' Roll (Rainbow – sur bande)

Les musiciens d’Anthrax ont à peine quitté la scène qu’un immense drap blanc vient la cacher. Pendant que se prépare la scène pour la tête d’affiche, des lumières bleues, blanches et rouges sont projetées sur cette toile, lui donnant les airs d’un immense drapeau français applaudi par le public.

Quelques minutes plus tard, c’est "Delusion of Savior" qui est diffusé dans la salle. La foule devient fébrile jusqu’à la tombée du drap, sous les acclamations avec un "Repentless" qui transforme l’AB en véritable zone de guerre. La scène qui arbore un immense backdrop aux couleurs du denier album est en plus garnie d’immenses croix renversées qui bougent au fil des titres joués ce soir. Et Slayer n’a pas besoin de plus pour conquérir un public qui l’attendait comme le messie.

Alors rien de nouveau sous les projecteurs : Slayer fait du Slayer. Tom Araya, avec son éternel sourire crache toujours ses paroles vindicatives à toute vitesse tout en martelant sa basse, ce bûcheron de Kerry King headbangue à s’en arracher la tête tandis que son compère guitariste Gary Holt rend plus que justice aux parties du regretté Jeff Hanneman et que le batteur John Dette réalise l’exploit de nous faire oublier l’excellent Dave Lombardo. Le tout avec un son bluffant de précision et de puissance ! On est heureusement bien loin des prestations mollassonnes et ennuyeuses que le groupe donne en festival.

Ce soir Tom Araya attire particulièrement l’attention. Non content d’arborer son habituel sourire aux lèvres, le frontman s’avère plus bavard que d’accoutumée, témoignant de son plaisir d’être là mais aussi de nous voir si nombreux malgré le climat actuel : « merci d’être venus ce soir ! Vous vous amusez ? Bien ! Très bien ! ».  Entre ces courts moments d’accalmie, le groupe pilonne sans répit, enchaînant les classiques ("Disciple", "War Ensemble", "Seasons in the Abyss",…) et les extraits du nouvel album qui ne dépareillent pas parmi les hymnes thrash. Car quoi que l’on pense au sujet du combo de la Bay Area, ce sont bel et bien des hymnes qu’il a écrits au fil des ans et qu’il joue ce soir devant un public qui connaît chaque riff et chaque solo par cœur.

Après "World Painted Blood" plutôt inattendu, l’ambiance se fait de plus en plus pesante puis tout à coup John Dette donne trois coups de batterie. Le public a compris ce qui l’attend et la fosse s’ouvre telle la mer rouge… Rouge sang, car il s’agit bien d’un "Raining Blood" dantesque qui est alors joué, transformant la quasi-entièreté de l’Ancienne Belgique en immense pogo. Rarement nous avions un tel mouvement de foule dans les murs de ce temple bruxellois de la musique ! "Angel Of Death" se charge de nous achever et c’est à bout de souffle que nous quittons la salle ce soir, conquis par Slayer pour la première fois après de nombreuses prestations bien peu enthousiasmantes du quatuor américain.

Ce soir, le groupe a prouvé qu’il reste un mastodonte du thrash à l’américaine. Fort d’un album très convainquant et renforcé par cette prestation réussie, Slayer fait vraiment figure de survivant après la disparation de Jeff Hanneman et le départ de Dave Lombardo, considérés par beaucoup comme des piliers. Une machine de guerre qui ne tue que nos oreilles et nos cervicales !

Setlist de Slayer
• Delusions Of Saviour (sur bande)
• Repentless
• Postmortem
• Hate Worldwide
• Disciple
• God Send Death
• War Ensemble
• When the Stillness Comes
• Vices
• Mandatory Suicide
• Chemical Warfare
• Die by the Sword
• Black Magic
• Implode
• Seasons in the Abyss
• Hell Awaits
• Dead Skin Mask
• World Painted Blood
• South of Heaven
• Raining Blood
• Angel of Death

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