Corrosive Elements – Toxic Waste Blues

Toxique et sans déchets

Après un premier EP fort prometteur et une pause qui s'est avérée au final on ne peut plus salvatrice avec quelques changements de line-up, les Franciliens de Corrosive Elements nous reviennent avec un premier album LP death/thrash des plus consistants afin de donner un gros coup de pied aux fesses de ses auditeurs. Toxic Waste Blues, ou la garantie d'un headbang sans fioriture !

Death thrash 'n' Roll, pour être exact, c'est sous cette étiquette que Corrosive Elements se présente et à l'écoute de ce disque on comprend aisément pourquoi. Là où d'autres groupes sur-vendent un genre au nom parfois incompréhensible, les compos du quintette prennent tout leur sens avec ce côté à la fois old school et groovy qui mélange habilement les influences tout en restant fidèle à une scène précise. Le mastering ayant été confié au célèbre Dan Swanö, nous sommes en présence d'un gros son bien lourd qui suinte le gras tout en nous faisant remuer du popotin, chose qui n'est pas mince à faire dans ce style.

Les expérimentations un peu plus modernes ne manquent cependant pas, faisant de Toxic Waste Blues un album qui s'incrit parfaitement dans son temps tout en rendant hommage à ses aînés. Le morceau d'introduction "Burn the Preachers" représente à lui seul ce mix d'une finesse rare et d'une lourdeur death imbattable soutenue par une basse bien ronde et bercée d'un refrain simple très thrash vindicatif ; la conclusion également avec la déferlente "Warmongers (Merchants of Death)" qui ravage tout sur son passage. Sur ce point, Corrosive Elements fait d'ailleurs très fort, sachant nous offrir des chorus qui ne demandent qu'à être scander à tue-tête en concert... Pour preuve, les tubes que sont l'horrifique "Destructive Cult", les groovy "Wrong Turn" et "Toxic Waste Blues", les mélodiques "A Premium Carnage" (avec un break que Megadeth ou Annihilator n'auraient pas renié) et "Misanthropy" (et son solo heavy tout en harmonies) ou encore "Warpath" (on pourrait toutes les passer en revue ou presque) convaincront les plus sceptiques... oui, des tubes, ce qui n'est pas incompatible avec la musique assez brutale proposée par le groupe.

Outre une écriture des plus intelligente mariant mélodies, passages martiaux accrocheurs et violence à peine contenue, Corrosive Elements jouit d'une excellente exécution de ses musiciens à la technique on ne peut plus impeccable entre soli incisifs et une section rythmique imparable qui fait souvent la différence. Rien ne déborde, c'est carré et précis, le tout au service d'un rendu global hyper cohérent à l'image d'un morceau comme "Oppression". A tout cela, rajoutez une ambiance sombre voire glauque qui prend son sens jusque dans les paroles, le chant très guttural mais aussi à l'aise en mode plus aigu du sieur Brice Moreau, et quelques histoires cultes comme sur le morceau teinté de doom dédicacé au Cthulhu de Lovecraft ("He Dwells in the Abyss") introduit par son incantation des familles ("The Awakening"). Comme quoi, on n'est pas loin du sans faute !

Corrosive Elements live 2015

Corrosive Elements vient, par le biais de cette sortie réussie, de rentrer dans la cour des futurs grands de la scène Française. Dans un domaine où les groupes de l'Hexagone ne sont pas forcément légion, Toxic Waste Blues s'impose comme l'une des meilleures sorties du genre en 2015 et pas seulement à l'intérieur de nos frontières. Nous avons désormais hâte de voir le combo défendre cet opus en live tout en guêtant la suite avec profonde impatience.

Note réelle : 8.5/10
 

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NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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