The Darkness (+ The River 68’s) au Divan du Monde (18.01.16)

Reprise des concerts pour cette année 2016 qui a bien mal commencé pour la sphère rock/metal. Quoi de mieux qu’une petite date intimiste et déjantée pour se mettre du baume au cœur et aller de l’avant ? The Darkness est tout indiqué pour cela, ils réussiront même à nous faire oublier le froid mordant qui ne nous a pas lâchés dans la longue file d’attente qui menait à un Divan du Monde plein à craquer. Retour sur cette date bien particulière.

 

The River 68’s


C’est un étonnant duo guitare acoustique-voix qui a pour mission de chauffer la salle ce soir, en l’occurrence les River 68’s. Les deux frangins de Glasgow, avec leur délicieux accent écossais, distillent un style assez particulier, mais qui s'avère malheureusement tourner assez vite en rond.

Côté chant, Craig McCabe a un excellent grain de voix, qui rappelle tantôt les classiques comme Robert Plant, tantôt des nouveaux talents comme Cormac Neeson (The Answer). Un timbre puissant, cristallin dans les aigus, qui transpire le rock’n’roll originel, permet au chanteur de belles vocalises, qui à de rares occasions semblent même un peu trop fournies. Avec son costume à mi-chemin entre le complet d’un Monsieur Loyal et la tenue d’un mousquetaire, le Britannique en impose, et respire l’authenticité, dans un style rétro très réussi.

Guitaristiquement, rien de bien palpitant à se mettre sous la dent, malgré un groove évident de Christian McCabe, qui interprète des rythmes efficaces. Mention spéciale tout de même aux plans de bottleneck en fin de set, qui rattrape des harmonies vocales pas toujours parfaites.

Au final, le public reste assez distrait pendant le set des Ecossais, mais apprécie malgré tout la force de l’interprétation. On peut simplement s’interroger sur la pertinence du groupe en première partie des Darkness, dont le son est plus massif. Toujours est-il qu’on ne peut que s’incliner devant la voix de Craig McCabe, comme en témoigne le très réussi « Fever », qui a mis tout le monde d’accord, musicalement parlant.

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The Darkness


Pendant l’entracte, bercé par un fond musical piochant dans les classiques tels qu’Aerosmith, AC/DC ou encore Led Zeppelin, la scène s’enfume peu à peu, au fur et à mesure que la salle finit de se remplir. On n’aura rarement vu un Divan du Monde si plein en fosse, si bien que les observateurs placés au balcon sont plutôt à leur aise. The Darkness est attendu de pied ferme, et la réponse du public s’annonce passionnée.

Après une introduction sur bande destinée à faire monter la pression, le groupe entre en scène dans les volutes de brouillard, et embraye sans plus attendre avec « Barbarian », tiré de son dernier opus, Last Of Our Kind. Justin Hawkins, véritable maître de cérémonie pendant toute la durée du concert, revêt un costume bleu ciel kitsch au possible, en parfaite adéquation avec l’imagerie des Anglais. Comme à son habitude, le costume ne résistera pas plus de cinq minutes, après quoi le frontman torse nu n’aura de cesse de demander à tout un chacun « Why are you still wearing a shirt ? ».

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Malgré son changement de look discutable, le chanteur est toujours en première ligne, sans répit, et reste un frontman imparable. Il harangue sans arrêt ses fans, échange avec humour et aisance entre les morceaux, et surtout semble incapable de tenir en place sans mettre en scène l’une de ses nombreuses facéties. Fausses chutes, jets de médiators dans le pit avec sa guitare en guise de batte de base-ball ou en jonglant avec ses pieds, jeux plus tendancieux en tous genres, rien ne l’arrête, et le bonhomme semble réellement être en transe dans le rôle du personnage qu’il incarne.

Après quelques titres, la voix d’Hawkins est enfin échauffée, et il peut alors nous régaler de tout son éventail de notes. Du refrain suraigu de « Black Shuck » aux lignes plus graves et agressives du dernier opus, rien ne lui résiste. Si la justesse n’est pas systématiquement au rendez-vous, une telle énergie est déployée que le tout passe comme une lettre à la Poste.

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Le son global est moyen en début de set, avec des guitares sous-mixées, mais intelligibles malgré tout. Rapidement les choses s’améliorent, pour atteindre un confort auditif fort appréciable : on arrive vite à saisir toutes les subtilités des compositions des Britanniques. Le groupe, qui reste relativement discret derrière un Hawkins déchaîné, assure méchamment ses parties. Rythmiques de guitare précises, basse groovy à souhait, batterie au gros son « stadium », tout est là pour un bon moment de hard rock.

Le bassiste Frankie Poullain assure avec charisme, et semble s’amuser comme un petit fou. Il apporte de belles fondations aux mélodies, et renforce une batterie un peu trop froide par moments. Derrière les fûts, on retrouve d’ailleurs Rufus Tiger Taylor, nouveau batteur du groupe, qui n’est autre que le fils de Roger Taylor, bien connu pour tenir les baguettes de Queen.

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Avant l’excellent « Mudslide », au riff boogie imparable, un roadie s’aventure sur scène pour faire le plein de médiators, distribués plus que de raison par le frontman : il est présenté par Justin au public, qui n’aura de cesse de scander son nom à chacune de ses incursions sur scène : « Michel ! Michel ! ». Autre star de la soirée, dont tout le monde se souviendra : le célèbre Blondin. Pour ceux qui n’étaient pas présents ce soir-là au Divan du Monde, il s’agit d’un fan qui s’est fait remarquer par son enthousiasme débordant, et aura par la suite été invité sur scène pour un morceau, pour finalement servir de cible privilégiée aux nombreuses vannes distribuées par Justin Hawkins. Bon enfant, humour décalé, ces qualificatifs sont adaptés pour décrire ces petits moments qui rendent chaque date particulière.

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Tous les classiques du groupe sont au rendez-vous, depuis « One Way Ticket » au dansant « Friday Night », interprêté avec un magnifique clavier Rhodes, en passant par « Get Your Hands Off My Woman », qui voit Hawkins revêtir un soutien-gorge dans son dos (!). Quelques cabrioles, roulades et poiriers plus loin, c’est déjà le culte « I Believe In A Thing Called Love » qui vient fermer le set principal. C’est alors que vient la première vraie déception de la soirée : pressé par le temps, de son propre aveu, The Darkness fait l’impasse sur la reprise de Radiohead, « Street Spirit (Fade Out) », pourtant incluse dans tous les concert précédents de la tournée. C’est fort dommage, car ce morceau inspirait une énorme curiosité. On saut directement vers l’imbattable « Love On The Rocks With No Ice », où Justin grimpe sur les épaules d’un vigile pour arpenter le pit surpeuplé d’un Divan du Monde ravi par une soirée qui aura tenu (presque) toutes ses promesses.

Messieurs, vous avez fait le job, le rock’n’roll n’est pas mort !

Photos : © 2016 Benoît Lombard
Toute reproduction interdite sans autorisation écrite du photographe

 

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