Toothgrinder – Nocturnal Masquerade

Ils se rangent eux-même dans le metal progressif, mais peut-on les rabaisser à si peu ?


Toothgrinder est un quatuor américain basé à Asbury Park dans le New-Jersey. Ils ont été fortement comparés à The Dillinger Escape Plan à la sortie de leur  EP, Schizophrenic Jubilee, en 2014. Le 29 janvier 2016, c'est Nocturnal Masquerade qui sort et cet album est franchement loin d'être décevant.

C'est «The House (That Fear Built)», le premier single sorti il y a quelques mois, qui ouvre les hostilités et qui, directement, ne laisse pas indifférent. Après une intro typée orientale, de seulement six secondes, les américains de Toothgrinder nous balancent tout en plein visage. C'est brusque et maîtrisé. On retrouvera les influences orientales tout au long de la chanson, notamment dans la basse, et c'est ça qui est intéressant. La rythmique mélodique de la basse dans ce titre donne un équilibre parfait avec la puissance des guitares, du chant et la lourde rythmique de la batterie. On s'attarde un peu sur ce premier morceau car il est représentatif de l'esprit complet de l'album.

Écouter Nocturnal Masquerade, c'est comme faire un voyage à travers le monde tout en explorant divers horizons musicaux. On peut y entendre quelques passages orientaux, avec des influences metalcore, hardcore mais aussi des parties un peu plus orientées stoner ou alternatif. Le tout, rangé dans des compositions plutôt progressives, au sein de titres ne dépassant presque jamais les quatre minutes. Bizarre pour un combo se catégorisant en tant que groupe de metal progressif n'est-ce pas ?

L'album contient une «semi balade» portant le nom de «I Lie In Rain», mais ce sera la seule chanson un peu plus molle que les autres, même si on pourrait la ranger avec «Waltz Of Madmen» qui clôture l'album. Pour le reste ce n'est que puissance, testostérone et mélodie. Justin Matthews, assure le chant d'une manière remarquable et bien plus qu'intéressante. Il n'hésite pas à passer du scream au growl, ou du chant clair au guttural chuchoté par exemple. C'est aussi ça qui apporte cette touche mélodique à chaque titre, qui rend le disque un peu plus accessible et l'écoute plus facile. On s'approche du mainstream et commercial par moments, surtout dans quelques refrains, mais l'aspect musical derrière les voix vient casser ceci, ce qui donne encore une fois, un bel équilibre. On note aussi l'apparition de Spencer Sotelo (Periphery) sur «Diamonds For Gold», qui vient poser son beau chant clair opposé au chant très typé Randy Blythe (Lamb of God) de Justin Matthews.

Une touche un peu Meshuggah avec «Blue», mais aussi un peu de Tool dans «Despondency Dejection» et en effet, beaucoup de The Dillinger Escape Plan. Mais cela n'empêche pas à Toothgrinder de proposer une musique particulièrement originale, pleine de puissance tout en restant orientée sur la mélodique et l'harmonie. Les quelques supers solos de guitares («Dance of Damsels», «Despondency Dejection», «Shizophrenic Jubilee» et «Waltz Of  Madmen») appuient encore plus cette recherche de la mélodie, bien qu'ils soient alimentés par un aspect dissonant, qui colle parfaitement avec l'esprit de Nocturnal Masquerade.

Nocturnal Masquerade accroche directement à la première écoute. Malgré les douze morceaux présents sur cet album, leur longueur fait qu'on se retrouve avec un album de 42 minutes, donc cela reste correct. La musique que propose Toothgrinder est tellement prenante qu'on ne voit pas l'album passer, on le trouvera même un peu trop court.

La note réelle que Toothgrinder récolte ici est 7,5/10, qui aurait pu être plus élevé. Mais la mollesse de «I Lie In Rain» fait tâche dans le paysage musical présenté par le groupe. Tout comme les quelques passages un peu brouillons sur certains morceaux («Dance of Damsels » par exemple) qui laissent quelques parties de leads et solos de guitare bien trop en retrait par rapport à la rythmique. Cela ne gâche, bien évidemment, rien à la beauté de cet album. 

Wills Weller - Batterie
Justin Matthews - Chant
Jason Goss  - Guitare
Matt Arensdorf - Basse Chant 

Tracklist :
01. The House (That Fear Built)
02. Lace & Anchor
03. Coueur d'Alene
04. I Lie in Rain
05. Blue
06. The Hour Angle
07. Dance of Damsels
08. Diamonds for Gold
09. Nocturnal Masquerade
10. Dejection/Despondency
11. Schizophrenic Jubilee
12. Waltz of Madmen

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NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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