Mechina – Progenitor

Formation des plus singulières active depuis 2004, Mechina propose depuis le tout début de cette année 2016 son sixième album : Progenitor. Quelque peu barbare sur le papier, le death indus experimental des Américains se traduit d'abord par une invitation au rêve et à l'évasion. Utilisant des codes propres au cinéma, aux jeux vidéos ou encore à l'heroic fantasy, Progenitor s'impose comme une œuvre auto-produite assez atypique, charmante et curieuse mais qui par un certain manque de maîtrise ne plaira pas à tout le monde.

Quintet en provenance de Chicago, Mechina propose depuis plus de dix ans une musique oscillant entre le death, le sympho ou encore l'indus appuyées par des samples épiques. Une description pas très originale renvoyant inévitablement à des Epica et autres Wintersun. Et pourtant, Mechina arrive à tirer son épingle du jeu grâce à une ambiance proche de celle que l'on peut retrouver dans des œuvres de science fiction ou encore des jeux vidéos. Successeur de l'excellent Acheron sorti il y a un an, Progenitor conserve cette recette et invite l'auditeur à un voyage onirique fait d'espace, de couleurs et d'étoiles.

Après la courte introduction, "Mass Locked", dont l'inspiration est vite attribuées à des jeux tels que Mass Effect ou Halo, "Ashes of Old Earth" envoie du bois. Un metal ultra speed sur fond de musique aérienne et épique. Très vite, on est quelque peu gêné par cette batterie triggée à mort et qui est beaucoup trop mise en avant. Toutefois, ce problème est vite oublié dès qu'arrive les growls très puissants de Dave Holch, pouvant rappeler un Mikael Stanne (Dark Tranquillity) ou un Maurizio Iacono (Kataklysm). Mais à côté de cette violence, c'est surtout le chant clair que l'on apprécie. Bien que trop couvert par la prog et la batterie, le timbre du chanteur s'avère touchant, planant, rassurant. À noter également le chant féminin de Melissa Rosenberg, qui, bien que retouché, est tout aussi agréable que celui de son homologue masculin.

La voix de la demoiselle est également présente sur "Horizon Effect" et "Cryoshock". Ce dernier devrait d'ailleurs rappeler du Amaranthe mais en beaucoup moins niais et, surtout, beaucoup plus planant et enivrant. Une très belle piste. Des déceptions également avec "Planetfall", titre extrêmement bourrin où la rythmique casse vraiment l'ensemble avec cette batterie toujours trop forte et abrutissante. La guitare est y est assurée par Dean Arnold. En revanche, le baroud d'honneur "Progenitor" est des plus agréables et permet de terminer l'aventure d'une bien belle manière.



On le redit : il s'agit ici d'une œuvre ambitieuse, singulière et surtout auto-produite. Il faut pardonner à Mechina une prod vraiment bancale et un rendu final très très moyen. Progenitor doit donc être abordé avec une certaine tolérance. Une certaine tolérance, mais aussi une certaine patience car rentrer dans l'univers du groupe n'est pas forcément chose aisée.

Difficile de trouver une note juste pour cette œuvre, tout comme il est difficile de savoir à qui la conseiller. Si le plus simple reste évidemment de l'écouter, Progenitor devrait charmer sans problème les amateur de musique mixant l'electro, le metal violent et ambiant. Les fans de bande originale de films et d'OST (musiques de jeux) pourraient également y trouver leur compte et trouver quelques références à des grands space-opera et autre RPG futuristes. Les autres, c'est à dire les auditeurs exigeants, pas très rêveurs et imperturbables n'ont qu'à enlever trois points.

Bref, Progenitor est ce genre d'album qu'il faut écouter avant d'acheter.

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NOTE DE L'AUTEUR : 7 / 10



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