Textures – Phenotype

Textures change d’ADN


La suite de Dualism se profilait comme semée d’embûches pour Textures, la principale ayant été le départ du guitariste Jochem Jacobs en 2013. Il était le principal compositeur du groupe depuis sa formation. Continuer sans lui était donc un défi, d’autant plus que cela présageait un changement musical certain pour la formation hollandaise. C’est finalement avec un double album intitulé Phenotype / Genotype que Textures revient sur le devant de la scène, et tout porte à croire que l’inspiration est encore là.

Phenotype prend l’auditeur à la gorge dès son introduction avec un « Oceans Collide » à la construction absolument magistrale, qui cogne dur. Ce morceau révèle Textures dans un registre très agressif, faisant écho au premier album du groupe. Sans doute faut-il y voir l’influence de la tournée anniversaire dédiée à Polars en 2014, qui avait vu la formation jouer l’album en entier. Et Textures continue sur le même ton pour toute la première moitié de l’album, avec un « Shaping a Single Grain of Sand » aux riffs dantesques et birscornus au possible. On peut noter sans surprise l’omniprésente influence de Meshuggah, mais aussi de leurs divers et variés ersatz sur « New Horizons ». De fait, ce morceau se rapproche avec une surprenante franchise des aspects les plus modernistes du djent, avec une structure certes technique mais polie de toute aspérité, ce qui devrait séduire autant certains que décevoir d’autres.
 

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Etonnamment, le chant clair se trouve être plus en retrait que sur Dualism, quand bien même Daniel de Jongh affirmait avoir eu assez peu de marge de manœuvre dans l’enregistrement de ses parties. On sent un gros travail sur les harmonies, avec des mélodies audacieuses tout au long de l’album, notamment sur « Erosion », qui font face à un beau lot de refrains hymniques. Le growl est quant à lui omniprésent, résultante logique de l’agressivité de l’album. Pour sûr, Phenotype risque d’être très exigeant vocalement en concert.
 


C’est aussi quand ils surprennent que Textures sont les plus intéressants sur Phenotype, notamment avec deux chansons construites en paires avec une introduction instrumentale. D’abord « Meander », premier solo de batterie entendu dans un album de metal depuis un bon moment, qui étonne aussi par son aspect tribal, dans la veine de « The Art of Dying » de Gojira, d’autant plus que la composition s’éloigne franchement du style habituel de Stef Broks, qui en passant, est une fois de plus impérial sur cet album. Le deuxième doublon vient conclure l’album avec une très belle intro au piano intitulée « Zman », qui nous rappelle que les claviers sont enfin apparents dans la musique de Textures avec Phenotype. Ils viennent ajouter une couche de plus à des compositions déjà très denses, venant étendre des possibilités déjà grandes. Au demeurant, on peut entendre que la guitare garde la part du lion sur l’album.
 

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Phenotype est donc une réussite, marquant un sans fautes discographique pour le sextet hollandais, et un nouveau départ. On regrettera que la longue et pas totalement originale « The Fourth Prime » vienne casser cette bonne dynamique en fin d’album, mais le reste est bien construit et bourré de bonnes idées. De quoi attendre avec impatience Genotype, la deuxième partie de l’album  qui sortira en 2017, constituée d’une seule chanson de 60 minutes…

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NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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