Hacktivist – Outside the Box

Après cinq années d’existence et une petite carrière marquée par plusieurs concerts et premières parties prestigieuses (Korn), Hacktivist débarque en ce premier trimestre avec un premier album : Outside the Box. S’étant particulièrement démarqués grâce à leur reprise de "Niggas in Paris", le quintet britannique propose donc un fusion metal singulier où Eminem semble fleurter avec Meshuggah. Un mélange un brin flippant sur le papier mais qui s’avère vraiment convaincant et détonnant sur album.

Originaire de la petite bourgade anglaise qu’est Milton Keynes, Hacktivist propose depuis une demi décennie un fusion metal plutôt original et assez éloigné de groupes majeurs du genre tels que Rage Against The Machine, Limp Bizkit ou les débuts de Linkin Park. Ici, un chant rap brut et engagé s’incorpore à un mix de metal technique, de groove, de djent et de samples très atmosphériques. Evidemment, l’idée peut faire peur aux premier contact, mais une fois ce Outside the Box terminé, c’est un large sourire et un hochement de tête positif qu’arbore l’auditeur.

Premier constat : la présence de deux chanteurs, Jermaine "J" Hurley assurant un chant très typé « gangsta rap », et Ben Marvin dont le timbre s’avère un brin plus nasillard lorsqu’il s’agit de rap ; c’est également lui qui assure le chant clair. Voilà qui renvoie d’entrée à Linkin Park, mais la comparaison s’arrête vraiment ici.
 


A côté de ces deux messieurs, on trouve une musique assurée par Josh Gurner (basse), Richard Hawking (batterie) et Tim "Timfy James" Beazley (guitare et producteur). Ces trois bonhommes ne font pas dans la demi-mesure avec  leurs instruments, notamment au niveau des cordes puisque la basse en compte six et la guitare huit. Tiens donc ? Tout cela ne rappelle-t-il pas un certain groupe nommé Meshuggah ? Clairement, oui. La base musicale d’Hacktivist s’inspire indéniablement des génies suédois à savoir un metal technique et déstructuré bourré de distorsion et  de groove. Les fans de Meshu sont priés de jeter au moins une oreille aux compostions des Anglais avant de crier au scandale.

Car si Hacktivist s’inspire très largement de Meshuggah, il le fait bien, très, très bien. On le réalise d’entrée avec l’excellent "Hate". Les musiciens sont accompagnés par un sample linéaire entre hip-hop et trip-hop auquel s’ajoutent des passages violents qui font secouer la tête. S’enchaine direct ce qui est probablement le meilleur titre de l’album (ou au moins un tube en puissance) : "Deceive and Defy". Un morceau connu par les fans, puisqu’il s’agit d’un single joué depuis 2014, au même titre qu’"Elevate" et "False Idols". A noter que ces trois pistes ont été réenregistrées pour l’occasion.

Mais Outside The Box, c’est aussi des moments calmes et planants comme l’interlude "The Storm" ou le titre éponyme d’un long et superbe solo de guitare. On relève également des titres plus « accessibles » comme l’excellent "Taken", qui rappelle instantanément un Hybrid Theory.  Autre point à souligner : les featuring. Outside The Box propose pas moins de cinq invités ; notamment Astroid Boys (autre groupe fusion) et  Jot Maxi sur le très bon "Rotten".



Outside the Box est l’exemple type du premier album parfait : un concept original et un mélange des genres sympathique ainsi que très efficace, des prises de risque et au final une très grande maîtrise. Le tout porté par des musiciens talentueux et bien en place. Evidemment, le genre ne plaira à tout le monde. Mais il est évident que le disque saura charmer les amateurs de fusion metal et d’œuvres techniques comme la musique délivrée par des groupes tel que Textures mais dans un registre hip-hop. Une des plus belles surprises de ce début d’année !
 

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NOTE DE L'AUTEUR : 9 / 10



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