Necronomicon – Advent of Human Gods


Depuis sa création littéraire dans les années 1900, le mythe de H.P. Lovecraft fascine toujours autant. Le Necronomicon ou plus simplement le livre des morts, comme Sam Raimi aime à l’appeler dans son chef d’œuvre The Evil Dead, est une source intarissable pour les artistes de tous poils, et celui-ci est devenu très rapidement une véritable légende de la culture populaire et plus particulièrement dans le métal, très propice de ce type de sujets.

Alors quand un groupe de métal (un de plus) prend comme patronyme "Necronomicon" on s’attend forcément à une atmosphère, on attend du groupe qu’il s’enfonce dans les méandres de l’horreur et de la folie, bref on attend un voyage dans les limbes.


Il est à noter que Necromicon, groupe canadien, n’en ai pas à son premier méfait puisque le groupe officie depuis une vingtaine d’années. Advent of the Human God étant leur dernier né, nous allons nous pencher sur son cas plus en détail…

necronomicon, advent of the human gods, kharnall, 2016, LGR,la grosse radio

Commençons par son introduction symphonique qui donne le ton avec une musique très sombre; le rituel peut commencer. C’est sans transition que le groupe envoi la sauce avec un black/death bien burné. Au menu, nous avons le droit à du blast parfaitement orchestré, une batterie très en forme qui déverse son flot de double pédale à foison. S’il est à noter que les plans de batterie sont "classiques", c’est-à-dire qu’ils sont légion dans le black métal, ils n’en restent pas moins de qualité et le batteur déploie son talent tout au long de l’album avec de belles variations.

Au niveau des guitares, on reste dans la même philosophie, avec des riffs très black et mélodique, mais qui n’en restent pas moins accrocheurs. C'est cette simplicité et cette science du riff efficace qui permet à Necronomicon de ne pas tomber dans le cliché du groupe de black métal qui tourne autour du même plan sur un morceau complet.

Ce qu’il faut comprendre c’est que c’est l’alchimie entre la batterie, les guitares et les nappes symphoniques qui font que même si le groupe n’atteint pas des sommets de complexité musicale (ce n’est probablement pas leur but ?), celui-ci s’en sort avec les honneurs. C’est ce qui fait qu’à aucun moment on ne s’ennuie durant l’écoute de Advent of the Human God.

Les morceaux sont accompagnés de nappes symphoniques, qui permettent de contraster avec la violence de la musique et participent à l’ambiance malsaine qui est instaurée. Elles permettent aussi de temporiser entre deux blasts, de rendre les morceaux plus digestes, tant et si bien qu’on y retourne volontiers sitôt l’album terminé.

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Au niveau vocal, on a affaire à du black/death dans la plus pure tradition. Un chant maitrisé et bestial qui participe à l’ambiance générale de l’album et qui rend les passages symphoniques épiques.

L’occasion est parfaite pour citer H.P. Lovecraft qui nous gratifie d’une phrase qui résume très bien le chant proposé sur cette galette :
 

"Certaines qualités vocales sont le propre des hommes, d'autres le propre des bêtes; et rien n'est plus terrifiant que d'entendre les unes jaillir de la gorge des autres."
 

Que l’on soit fan ou non de black metal, Necronomicon a l’intelligence de varier les plaisirs avec des morceaux qui tendent vers le death, ce qui leur ouvre les portes d’un public plus vaste avec des morceaux groovy tel que "The Golden God (The Blood of Ages)", morceau qui démarre à 200 à l’heure, puis, qui ralenti le rythme pour proposer une palette très coloré de variations.

"Crown of Thorns" est aussi un des morceaux qui saura retenir l’attention de l’auditeur avec son introduction orientale et ses riffs faisant directement référence à Vader.

Ce qui est intéressant avec le mix black/death, c’est que le groupe pioche dans ces influences et propose donc des morceaux très différents et personnels tout en gardant son fil conducteur.

Au fur et à mesure de l’écoute de l’album, on se rend compte que Necronomicon n’est pas qu’un simple groupe de death. Les musiciens qui composent le groupe sont aussi des artistes avec un sens aigu de la mise en scène.

Epique, brutal, varié, Advent of Human God est clairement le meilleur album à ce jour de Necronomicon. Le groupe réussi à se renouveler constamment proposant un disque savoureux sur lequel on reviendra volontiers. La barre est placée très haute et le combo relève le défi haut la main.

Un indispensable.

Top track de Kharnall :

1. Crown of Thorns
2. The Golden Gods (The Blood Ages)
3. Okkultis Trinity

Le clip de Crown of Thorns :
 

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NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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