Le metal français à l’honneur à Laudun
Le sud se fait metal le 21 janvier ! Quatre groupes français à chanteuse, Kalisia, Eilera, Gravity et Akentra, sont venus faire cracher les décibels à l’occasion au Forum de Laudun. Ambiance bonne enfant et sympathique pour cette soirée unique, au cours de laquelle l’album évènement Cybion de Kalisia allait être joué en entier pour la première fois. La Grosse Radio était sur place.
Akentra
Le premier groupe à monter sur la scène du Forum de Laudun est Akentra, venu tout droit de Dreux (Eure-et-Loire). Pratiquant un style néo comparable à celui d’Evanescence, le groupe tente de mêler sonorités électroniques modernes et riffs metal. Pari risqué pour une formule déjà utilisée, le groupe se perd malheureusement dans des compos qui ne font pas décoller le public.
Fraichement formé, Akentra est plein de volonté mais manque d’expérience. Si les musiciens semblent maîtriser leurs instruments et bénéficient d’un son correct, leur manque de confiance sur scène se ressent. Le groupe est statique, et Lucia, la chanteuse, peine à convaincre la foule, malgré ses nombreuses tentatives.
Un groupe qui ne demande qu’à progresser, leurs chansons studio montrent un certain potentiel, qui ne gagne qu’à être travaillé.
Setlist :
Alive
Do My Best
Just Close Your Eyes
Twelve
Asleep
Alone
Daddy
New Game
Make Up
Gimme Your Gun
Gravity
Après le set plutôt calme d’Akentra, place à Gravity et leur metal moderne très énergique ! Peu de spectateurs s’attendaient à ce que la petite Emilie puisse éructer des growls d’outre-tombe qui ne sont pas sans rappeler la célèbre Angela Gossow d’Arch Enemy. En plus de crier à la mort, elle se permet quelques vocalises lyriques et des parties en chant clair crédibles. Le cri reste de loin ce avec quoi elle arrive à s’exprimer de manière la plus intelligible, et ce toujours en français.
Amateurs de gros riffs, les jeunes musiciens de Gravity ne sont pas en reste et délivrent des parties propices au headbang. Le trio rythmique composé d’Alex à la guitare, Tim à la basse et Hugo à la batterie ne baisse jamais le régime et arrive à maintenir la tension pour mieux soutenir les leads de Mathieu. Une jolie performance pour un groupe qui n’a qu’un seul album a son actif.
Avec un jeu de scène plus impliqué et plus travaillé, les membres de Gravity arrivent à mieux captiver le public présent, plus réceptif à leurs sonorités agressives. Quelques excités pogottent, d’autres headbanguent, mais la salle se montre convaincue dans l’ensemble, et le groupe ne peut que jubiler devant tant d’enthousiasme.
Une performance réussie pour un groupe visiblement heureux d’être là, mais aussi un peu ému. Cette date est la dernière d’Hugo, qui quitte le groupe. Les membres restants n’ont plus qu’à s’atteler à en trouver un nouveau, et repartir sur les routes pour défendre leur galette, Syndrome.
Setlist :
La constance aléatoire / UU
Elle / Muchachas
Espace / Gop2
Déphasé
Double vélo
Fatitude
Evasion
437
Eilera
C’est un nouveau vent de calme qui arrive avec Eilera, groupe un peu plus expérimenté, qui a déjà 3 albums et 1 EP à son actif. Emmenés par la chanteuse Aurélie PotinSuau, les 6 musiciens, dont une violoncelliste et un DJ, livrent une musique mélant rock, metal et influences folk. Le groupe navigue entre ambiances reposantes et sonorités plus musclées, mais jamais agressives.
Malgré le plaisir que prennent les musiciens sur scène, le public ne semble pas réceptif à cette musique plutôt atypique. Très statiques, les spectateurs observent sans trop savoir quoi penser d’un groupe qui offre une musique bien sage pour du metal. L’originalité a aussi son prix, et passer avant un groupe de death metal aussi réputé que Kalisia n’est pas un défi simple pour ce groupe montpelliérain.
Cependant, leur talent est indéniable, avec un guitariste au son bien propre, un bassiste venu tout droit de Finlande en bonne forme, et une chanteuse avec un petit grain de voix bien à elle. La violoncelliste arrive à servir de belles parties et son instrument est très bien intégré dans les compos, et le batteur en bonne forme montre qu’il sait se faire remarquer. Seul le DJ semble parfois un peu en décalage, même si les samples qu’il sert font mouche.
Eilera, le groupe inattendu de la soirée, qui souffre d’une attitude trop gentille par rapport aux autres groupes. Un groupe qui mérite tout de même qu’on se penche dessus avec la plus grande attention.
Setlist :
Keep Our Heaven
Don't Go Flight
FLY
Inside My Cave
CELTIC
Healing Process
Non Merci
Fusion
Passport
Precious Moment
Rappel
My Happyland
KALISIA
Le moment est venu d’accueillir Kalisia, groupe tant attendu, pour un évènement unique. Pour la première fois dans leur carrière, le groupe va jouer Cybion, leur album sorti en 2009, dans son intégralité. Un exercice de taille pour ces musiciens dont le talent n’est plus à prouver.
Malheureusement pour Brett, chanteur et guitariste du groupe, des problèmes de santé l’empêchent d’offrir au public ses parties vocales. Il sera donc aidé d’une bande pendant le concert. Pas question d’annuler cet évènement majeur. Cela ne nuira pas à la performance remarquable que les musiciens auront livré ce soir, en jouant l’album sans accroc notable. Cela ne nuira pas non plus à la bien belle performance vocale d'Elodie, qui a assuré l'ensemble des parties de chant féminin. On déplorera juste un problème de son pour Brett vite réglé au premier quart du concert. Rien ne gêne l’immersion du public impatient.
Ceux qui ont goûté à Cybion le savent, ce concept-album est aussi un voyage futuriste auquel invite le groupe. Tout le concert est pensé dans cette optique. Le décor est plus travaillé, avec des backdrops à l’effigie du groupe, et deux écrans surplombent la scène. C’est sur eux qu’est basé l’essentiel du spectacle. Des images de science-fiction en phase avec la musique et les paroles se succèdent mais ne se ressemblent pas. Entre prises de vue spatiales, vidéo type South Park ou encore dédicace d’Arjen Lucassen pendant "Cast Away", tout ce qui apparaît à l’écran est minutieusement travaillé. Le spectateur peut donc revivre sans peine les aventures de Keiji, Royth et les autres personnages de cette épopée.
Le côté millimétré du show n’empêche cependant pas au grand blagueur Brett de montrer qu’il s’amuse comme un fou sur scène. S’il n’est pas chanteur ce soir, il reste frontman. Son contact avec le public est spontané et il arrive à chauffer la foule sans prononcer un seul mot, pour ne pas briser l’immersion dans l’univers de Cybion. Les autres musiciens, s’ils sont concentrés sur leur instrument, arrivent également à communiquer leur joie de se retrouver devant un public venu des quatre coins de la France pour les voir.
La ferveur du public est palpable ce soir. Entre acclamations et participation active, l’évènement est bien suivi et personne n’en rate une miette. Cela est surement du à la rareté des concerts de Kalisia. Cela faisait un an et demi, depuis le Hellfest 2010, que le groupe n’était pas remonté sur les planches.
Il ne reste plus qu’à espérer que le succès de l’évènement et la réponse positive du public motive ces pointures du metal français à retenter l’expérience live plus souvent. Ils savent désormais que leur maîtrise de la scène n’est plus à prouver.
Setlist :
Introduction | Domination] (Intro)
Aspirations Above [Reception | Translation]
Arken Bringer [Union | Construction]
Alien Choice [Declaration | Revolution]
Awkward Decision [Division | Integration]
Blinded Addict [Fusion | Rebellion]
Beyond Betrayal [Violation | Condamnation]
Blessed Circle [Education | Deification]
Black Despair [Isolation | Liberation]
Blurred Exile [Destination | Alteration]
Cast Away [Damnation | Seclusion]
Crisis Bleedings [Illusion | Desperation]
Confined Contender [Resolution | Protection]
Circuits Distortion [Reconstruction | Intrusion]
Contact Experience [Confrontation | Communication]
Devices Awakening [Activation | Production]
Down Below [Confusion | Resurrection]
Distant Chronicles [Realization | Penetration]
Digital Disclosure [Disconnection | Comprehension]
Deserved Eternity [Salvation | Connection]
Un grand merci à Christophe Largeau pour les photos.
