Attention ! Zhrine nous vient de Kópavogur, banlieue de Reykjavik en Islande avec un black/death metal assez déconcertant qui n’est pas sans nous rappeler Deathspell Omega ou autres pépites éloignés des standards classiques.
Unortheta est leur premier album mais tous les membres faisaient précédemment parti de Gone Postal qui œuvrait déjà à Reykjavik depuis 2007. Ils avaient même gagné la Wacken Metal Battle en 2012 afin de participer au festival.
Lente intro sur « Utopian Warfare » qui débouche sur un mur de son maîtrisé et magistral avant de donner une impulsion au titre pendant que Þorbjörn Steingrímsson délivre des growls brulants.
La recette du groupe est de nous déboussoler avec des dissonances, de l’agressivité et des rythmiques à contretemps, ponctuées de riffs schizophréniques en forme de « tornade » comme sur « Spewing Gloom ».
C’est lors de ces moments là que leur musique évoque aussi celle des avant-gardistes de Dodecahedron. Une musique mature délivrée par une bande de sales gamins décomplexés sachant nous plonger dans une musique aliénante, stressante emplie d’une puissance dévorante et moderne tout en restant sombre et parfois atmosphérique sur « The Syringe Dance » ou sur « The Earth Inhaled » ; sans pour autant épargner une certain côté doom à la musique en vous faisant perdre l’équilibre avec des sonorités de mobiles suspendus chahutés par le vent avant que des accords ne viennent inquiéter l’auditeur dans un convoi mortuaire sur « World ».
Malheureusement « The Earth Inhaled » possède lui aussi la même construction assez redondante mais au pouvoir shamanique et hypnotisant dans une dissonance organisée reliant tous les morceaux entre eux jusqu’au mélancolique titre éponyme.
Cette œuvre musicale ne peut laisser indifférant quand à la prise de risque de Zhrine tout en nous offrant une musique jouant sur les codes du black, du death sans pour autant oublier les ingrédients du sludge et du heavy metal.
Lionel / Born 666
