Evile à  la Scène Bastille (24.01.2012)

Evile met la Bastille à sac

C’est le 24 janvier qu’Evile a fait son retour en fanfare à Paris. Partis défendre leur dernier album, Five Serpent’s Teeth, les britanniques ont su excité les thrashers parisiens présents, qui auraient malgré tout gagné à être plus nombreux. Pour les chauffer, deux groupes suédois étaient présents, les thrashers Dr. Living Dead! et Portrait, groupe de Heavy metal teinté d’occultisme. La Grosse Radio était là et vous livre ses impressions.


Dr. Living Dead!

C’est devant une cinquantaine de personnes que les thrashers suédois de Dr. Living Dead! se produiront. Peu de public pour une première pourtant tout à fait en phase avec Evile, à savoir un groupe de grands amateurs de thrash old school.

Le nombre réduit de fans n’empêche pas au groupe de déployer une énergie brute sur scène. Nos quatre mort-vivants, flanqués de leurs masques de tête de mort, sautent de partout et mettent les mosheurs à contribution. L’accueil est plutôt sympathique, le public réagit sans s’exciter complètement, mais l’ambiance est bonne-enfant.

On regrettera cependant la performance musicale discutable du groupe. Si le son cradingue n’est pas ce qu’il y a de plus génant pour du thrash primaire, le chanteur était clairement à la rue. Un peu de maîtrise pourrait l’aider à aller dans le sens des compos énergiques, plutôt que de se perdre dans des gueulantes qui ne font trembler que ses cordes vocales. Un autre point qui chiffonne est la filiation trop évidente avec Anthrax, référence du thrash fun. On sent que le groupe tente de faire comme eux. Un peu plus de personnalité dans leurs compos ne serait pas un mal pour s’améliorer dans la suite de leur carrière.

Dr. Living Dead

Un groupe sympathique qui met la banane, mais qui ne demande qu’à s’améliorer. On ne demande qu’à suivre leurs progrès !

Portrait

C’est ensuite au tour d’un autre groupe suédois d’entrer en scène, Portrait. En revanche, ceux-ci évoluent dans un style complètement différent que leurs compagnons de route. En effet, nos amis chevelus évoluent dans un style plus proche du Heavy classique, avec une très forte influence de King Diamond.

On serait même tenter de parler d’une trop forte influence du King de l'occulte. On a la même imagerie santanico-kitsch, le même type de maquillage pour le chanteur Per Karlsson, avec la même voix suraigue, et les mêmes mélodies de guitare malsaines. Proche du cover band, le groupe manque cruellement de personnalité.

On notera également la chorégraphie ridicule du chanteur, qui semblait possédé par une quelconque force inconnue. A moins qu’un rituel en l’honneur de la boule à facettes qui tournaient en face de lui n’ait lieu. Les voix du heavy de la main gauche sont impénétrables…

Côté musique, ça se démène plutôt bien sans grande originalité. A côté d’un chant à la limite du supportable, Les deux guitaristes Richard Lagergren et Christian Lindell enchainent mélodies joliment malsaines à la guitare pendant que le bassiste David Olofsson et le batteur Anders Persson servent des rythmiques heavy qui font taper du pied la centaine de personnes présente.

Le public semble d’ailleurs intéressé malgré le décalage avec la tête d’affiche. Pas de gros mouvements de foule, qui ne se prêtent pas à la musique présentée, mais des hochements de têtes plutôt positifs.

Portrait

Au final, même constat que Dr. Living Dead, un groupe qui a des capacités sans l’originalité.

EVILE

C’est maintenant le moment pour la tête d’affiche de la soirée de monter sur les planches de la Scène Bastille. Evile, groupe de thrash metal anglais qui s’était fait remarquer en ouvrant pour Megadeth en 2008. En 4 ans, le groupe a eu le temps de faire son petit bonhomme de chemin. Avec deux nouveaux albums à leur actif et un nouveau bassiste suite au décès de Mike Alexander en 2009, Evile est prêt à sortir sa rage et à faire parler les décibels pour convaincre Paris.

Le public, déjà un peu plus fourni, mettra toutefois un peu de temps à se réveiller. Il faudra attendre la moitié du concert pour que les moshers se mettent sérieusement au boulot, sur le single "Cult". Hormis ces réactions tardives, le public reste présent, acclame le groupe comme il se doit et ne semble pas déçu de ce que le groupe leur offre.

Il faut dire que ce type de show « à la bonne franquette » est tout ce qu’il y a de plus agréable dans cette ambiance intimiste. Après avoir fait leurs balances eux-mêmes, le groupe se montre dedans, et le chanteur Matt Drake ne lâche pas la foule d’une semelle. Spontané, il n’hésite pas à répondre aux apostrophes de certains fans, ou encore à imiter Per Karlsson, le chanteur de Portrait.

Côté son, on regrettera un chant pas assez mis en avant et un guitariste lead, Ol Drake, le frangin, difficile à entendre, surtout lors des solos. En revanche, la section rythmique est mise à l’honneur, et les riffs de Matt comme les martellements de Ben Carter se montrent bien présents. Le bassiste Joel Graham semble parfaitement intégré, et le groupe montre une bonne cohésion entre ses membres.

De cette cohésion est né un album, Five Serpent’s Teeth, qui est bien défendu ce soir. Il occupe la moitié de la setlist, avec les rapides "Long Live the New Flesh" et "Five Serpent’s Teeth" et les plus lents "Xaraya" ou encore "Eternal Empire". Le premier album, Enter The Grave, est également bien représenté, avec pas moins de 6 titres, dont les très appréciés "We Who Are About To Die" et "Bathe in Blood". Infected Nations a perdu à la courte paille, et n’est représenté que par le titre éponyme.

Evile

Si Evile, en plein dans la vague de revival thrash à laquelle on fait face depuis quelques années, n’est pas le groupe le plus original, avec des influences de Metallica et Slayer encore trop marquées, ce groupe a néanmoins une personnalité, qui se révèle encore plus en live. La scène est leur terrain de jeu, et leur envie est toujours présente. Un avenir prometteur est devant eux, il ne leur reste plus qu’à prendre le bon chemin.

Setlist :

Five Serpent's Teeth
Killer From the Deep
Eternal Empire
We Who Are About to Die
In Dreams of Terror
Cult
Thrasher
Xaraya
First Blood
Enter the Grave
Bathe in Blood
Descent Into Madness
Infected Nation

Rappel :

Long Live New Flesh

Photos utilisées sous licence Creative Commons, prises par  â–˜ â–™ â–š â–› â–œ â– â–ž â–Ÿ et alexinyoureyes.
 

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