Cult of Luna (+ Moloken) à  la Gaîté Lyrique (12.04.2016)

Highway to heaven
 

Cult of Luna faisant une tournée pour jouer Somewhere Along The Highway en entier ressemblait franchement à un rêve pour tout fan de la formation. Et voici qu'on nous servait cela sur un plateau, dans la belle salle moderne de la Gaîté Lyrique, avec Moloken en première partie. Tous les indices indiquaient que de grandes choses allaient se passer.

 

Moloken


Les gars de Cult of Luna sont sympas : ils ont invité sur leur tournée un groupe venant de leur natale Umea en Suède, estimant que Moloken mériterait plus d'attention de la scène. C'était un pari réussi ce soir, puisque la formation se retrouvait dans une salle pleine à craquer. Le groupe joue, sans surprise, du sludge atmosphérique, avec des compositions visiblement inspirées par le groupe de tête d’affiche de ce soir. Les riffs sont lourds, lents  et ça ne va pas plus vite quand le groupe passe en son clair.
 

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On peut cependant apprécier, compte tenu du très bon son, que Moloken tente de développer son propre univers musical, notamment par des structures de composition moins linéaire qu’habituellement dans le genre.  Les deux vocalistes du groupe déploient un grunt assez aigu et plaintif, qui rappelle parfois celui de Colin H Van Eeckout d’Amenra, et il faudra d’ailleurs attendre la fin du set pour vraiment s’y habituer.
 

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L’écoute révèle que Moloken fait beaucoup d’effort pour créer de vraies ambiances dans ses chansons, mais sans vrai résultat. Il manque l’étincelle qui ferait partir le brasier, sans qu’il soit vraiment possible de pointer du doigt ce qu'il faudrait. Ceci dit, les choses s’améliorent sensiblement sur le dernier morceau, qui frappe fort avec l’excellent groove du batteur. Si Moloken arrivait à faire des compositions de qualité plus homogènes, ils pourraient faire de grandes choses. A suivre.

 

Cult of Luna

Ce soir, le sextet suédois doit restituer le mythe Somewhere Along The Highway, dont la scène post metal ne s’est toujours pas vraiment remis en dix ans. Sans la voix et la présence scénique de Klas Rydberg au chant, Johannes et sa bande allaient-ils se planter ? Dans tous les cas, il aura fallu attendre pour avoir la réponse, puisque le groupe faisait le choix judicieux de commencer le concert avec une première partie de set « de chauffe », avant d’attaquer l'album. Après « The Sweep », les suédois enchaînent sur « Light Chaser », tiré de l’ep Vertikal II. Si on peut applaudir ce choix osé, ce morceau reste un brin mou et trop peu axé sur les guitares pour être vraiment idéal en début de concert. Le tir est corrigé rapidement avec « Owlwood », qui n’est pas le titre le plus percutant de Eternal Kingdom, mais a le mérite d’avoir une rythmique lourde à souhait, propice au headbang.
 

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Petit problème : le son en ce début de set est vraiment décevant, manquant vraiment de clarté. Des sueurs froides viennent à l’idée que cela dure tout le concert, mais la bévue sera vite corrigée, fort heureusement. Il aurait certes été très dommage de ne pas entendre « Echoes » avec un son digne de ce nom. Car on touche ici au pinacle de Cult of Luna, et même, du post rock/metal en général. Cette introduction planante à souhait, toute en dynamique, qui monte en puissance petit à petit pour aboutir à cette rythmique implacable : c’est dans ce registre que Cult of Luna excelle, et cette interprétation quasi-parfaite de la chanson n’augure que des bonnes choses pour la suite.
 

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Johannes est bien en voix ce soir, et si le leader du groupe en impose avec son charisme, on le sent tout de même tendu, ou en tout cas très concentré, et il ne se laissera aller que rarement pendant le concert. Il faut dire qu’après « I The Weapon » et l’inattendue (car pas jouée depuis presque dix ans) « Waiting for You », c’est le début de Somewhere Along The Highway. Démarrant en douceur et avec émotion, le concert explose en intensité avec « Finland », un autre classique du combo d’Umea. Ca ne fait pas un pli, tout le groupe est au meilleur de son niveau, et l’album est restitué avec une fidélité impressionnante, bien que le son live du groupe se rapproche plus de celui de Vertikal. C’est donc bien une interprétation actualisée, et non pas passéiste qui a été faite ici.
 

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Néanmoins, le groupe n’évite pas les écueils déjà présents sur l’album studio, à savoir une certaine baisse d’intensité à mi-parcours, qui est certes en partie compensée par le fait qu’on écoute l’album en entier, dans l’ordre. Le public sait donc exactement ce qui va suivre, et à partir de la fin de « Thirty Four », le set devient vraiment lacrymal. Car c’est en grande partie grâce à cette conclusion fantastique qu’est le doublon « Dim » / « Dark City, Dead Man » que Somewhere Along The Highway marque les esprits, et ce soir ne déroge pas à la règle. On a cependant frôlé la catastrophe au début de « Dim » avec l’ampli d’un des guitaristes qui tombe en panne. Le groupe joue donc du mieux qu’il peut une sorte d’introduction improvisée le temps que le problème soit  résolu, une difficulté qui sera immortalisée puisque le concert de ce soir est filmé !
 

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Que dire de plus ? Cult of Luna a prouvé ce soir que son statut n’était pas usurpé. Malgré quelques difficultés techniques, ils ont assuré un concert d’une qualité qui laisse béat, avec quelques pics émotionnels forts, dont ce fameux final qui ramène les spectateurs à la réalité. La sortie de l’excellent Mariner écrit en collaboration avec Julie Christmas confirme que le groupe arrive aussi à rester pertinent sur album en 2016. Il n’y a plus qu’à espérer que Julie accepte de tourner, et vu ce qu’ils nous ont donné ce soir, on pourrait espérer quelques chose de grand !

Setlist :

The Sweep
Light Chaser
Owlwood
Echoes
I: The Weapon
Waiting for You
Marching to the Heartbeats
Finland
Back to Chapel Town
And With Her Came the Birds
Thirtyfour
Dim
Dark City, Dead Man

Photos : © 2016 Marjorie Coulin / marjoriecoulin.com
Toute reproduction interdite sans autorisation écrite du photographe.

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