Barren Earth – The Devil’s Resolve

Voyage endiablé en terre stérile...

Tout commence en 2007. Année où Olli-Pekka Laine (ex-Amorphis, Mannhai) décide de former un nouveau projet afin d'y mettre en avant quelques une de ses compositions qui ne collaient pas trop avec ses groupes. Pour ce faire, le bassiste compositeur ne fit pas les choses à moitié, réunissant autour de lui la fine fleur du metal finlandais. Barren Earth était ainsi né. Entouré du chanteur de Swallow the Sun, des guitaristes de Waltari/Kreator ou de Moonsorrow (live), de l'ancien claviériste d'Amorphis et du batteur de Moonsorrow, on ne pouvait s'attendre qu'à du grandiose.

L'EP 4 titres Our Twilight paru en 2009 ouvrait grand les portes de la réussite, confirmation un an plus tard avec le très réussi Curse of the Red River largement encensé par la critique. On attendait donc nos grands gaillards du nord au tournant avec ce deuxième brûlot, The Devil's Resolve, en vente depuis ce mercredi 7 mars chez Peaceville Records.

Qu'est-ce donc Barren Earth ? Une musique qui s'avère à la fois simple et complexe à décrire. Imaginez un peu le vieux Amorphis modernisé mélangé à du bon Opeth sur fond de rock progressif très 70s. Le tout avec le chant habité et (parfois) reconnaissable d'un frontman death doomeux mélancolique. Il est donc simple de faire des comparaisons, mais il serait trop aisé de parler ici de plagiat - même si on serait parfois tenter de le faire.

Evidemment que les vieux fans d'Amorphis vont très souvent reconnaître la touche rafraîchie de leurs idoles d'antan, un morceau comme "The Rains Begin" semble tout droit sorti d'un passé glorieux avec ses repères folkisants mélodiques bien imbriqués dans une atmosphère sombre. Mais la patte Barren Earth est déjà là, bien plus présente et marquée d'ailleurs que sur le premier opus. En cela, le combo a réussi une évolution, une progression, vers des sphères certes déjà éculées mais revisitées avec brio.

Barren Earth 2012

Le sextette finldandais ne se contente donc pas de nous plonger en mode nostalgie légère, la lourdeur et le côté assombi de ce The Devil's Resolve rejaillissent ainsi le temps de quelques breaks ou autres growls d'un noir absolu comme seul Mikko Kotamäki sait cracher dans nos tympans. "The Dead Exiles" fera ainsi trembler la terre entière dans une ambiance doom puissante mélangée à un riffing proche d'Amon Amarth, le combo quasi parfait pour un titre qui nécessite bon nombre d'écoutes afin de bien être assimilé. Un peu comme la plupart de l'album d'ailleurs, morceau introductif en tête - lui qui nous porte le long de 7 minutes d'une richesse à couper le souffle et dont le final explosif n'est pas sans rappeler celui de "Deserted Morrows", splendide conclusion du premier disque. Clin d'oeil pour un effet de continuité ? Peut-être bien, en tout cas voici un titre comme Opeth ne pourra certainement plus jamais en faire...

Allez, exit la nostalgie disions-nous et laissons-nous prendre par cet album qui débute de façon impressionnante et qui se poursuit sans trop faiblir, entre finesse et brutalité maîtrisée. Le folkore local, qui parsème le single "The Rains Begin" ou encore l'ennivrante "As It Is Written" d'un synthé dansant (souvent mixé à des effets d'orgues old school ou de discrètes nappes de mellotron), se retrouve par ailleurs - plus en ambiance ou en mélodies de guitares - comme sur "Vintage Warlords" pas loin de lorgner sur le pagan ou encore par le biais de l'inquiétante "Oriental Pyre" que Mikael Åkerfeldt ferait bien d'écouter attentivement pour se dire "c'est toujours bien le metal quand même".

Et cet opus, comment se conclut-il allez-vous me demander ? Non pas en roue libre mais certainement de façon moins spectaculaire que le précédent. Barren Earth décide de dérouler son art sans à coups jusqu'à la dernière seconde, et si "White Fields" s'avère plus progressive que jamais, c'est presque en douceur que tout se termine avec un "Where All Stories End" plutôt délicat et regorgeant d'émotion sur son refrain. Petit bémol cependant, peut-être cet album aurait mérité un final plus aérien, plus en nuances... Le CD se termine donc sur un léger effet de frustration qui a au moins le mérite de nous faire relancer la galette sans trop attendre.

Barren Earth confirme cependant tous les espoirs que fans et journalistes avaient placé en eux. Peut-être pas encore l'album de l'ultime consécration, on sent bien que le combo peut toujours mieux faire et se forger une personnalité encore plus accrue (même si celle-ci s'affirme bel et bien sur cette nouvelle tentative), mais le chemin semble tracé vers un succès mérité. A suivre et de très près, plus que jamais.

Note : 8.5/10
 

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NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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