Darkestrah – Turan


Malgré un changement de musiciens (et non des moindres) avec le départ de sa chanteuse emblématique Kriegtalith remplacée par le germain Merkith (alias Andreas Thäns : ex-Lost Eternity, ex-Vargulf, ex-Nebelstille), l’arrivée d’un bassiste russe, Cerritus et d’un guitariste allemand avec Ragnar qui a déjà quitté le groupe depuis, Darkestrah sort tout de même son sixième album composé de six longs titres.

Aux origines Darkestrah était un groupe de black metal épique, 100 % originaire de Bichkek, capitale du Kirghizistan, un pays d'Asie centrale dans l'ancienne république de l'URSS (avant qu’il n’obtienne son indépendance lors de l'effondrement de cette dernière en 1991). Depuis quelques années le groupe s’est installé à Leipzig en Allemagne.

 

Darkestrah


Même si la structure du groupe a été chamboulé, on a le droit à un disque agréable à écouter, l’âme d’un Kirghizistan de plus en plus lointain se dévoile dès les premières notes de « One with the Grey Spirit ». Mélopée, voix prenante, cordes en font sonore…quand soudain ça se réveille tout doucement avant de monter crescendo. Que la vie a dû être difficile dans les montagnes peuplées par ses populations nomades quand ils étaient plus jeunes. Le black metal est à la fois mélodieux et violent avec une pointe d’atmosphérique grâce à l’utilisation d’un violoncelle et d’une mandoline. J’oubliais, le morceau ne dure que 10 mn et 22s.

Une ambiance de « balade perdue d’avance dans le blizzard » avec le Roi de la Mort dans la mythologie mongole (« Erlik-Khan »). Ça tombe bien car Merkith hurle à la mort, les mots sortent comme des flocons lors d’une tempête de neige glacée sur un mid-tempo du plus bel effet avant que les cris du shaman n’appellent à l’assaut final sur un blast beat des plus violents avant de conclure sur des notes intimistes à base de cordes tendues.

Avec « Conversions of the Seer » et ses charges violentes, on parlerait de viking metal si ils étaient suédois ou norvégiens… Ici la ligne mélodique est tirée par les fils des claviers, la mélodie est ensorcelante comme lorsque le shaman, de retour, tambourine pour rameuter les troupes sur « The Hidden Light ». Jamais d’énervement chez les russes, les musiciens posent les bases musicales avant de lancer de grosses accélérations. Jamais trop de blast entre les repas.

Riffs stridents, rythmiques dégringolantes des montagnes d’Asie Centrale, à chaque seconde il se passe quelque chose sur « Gleaming Madness » : ambiance, rythmique, changement d’octave, instruments se bousculant à rendre l’auditeur un peu fou (on l’est déjà n’est ce pas ? Non !!). Les musiciens ont de l’expérience et savent faire mijoter leur titre pour en tirer les meilleurs saveurs comme avec leur entrée en la matière à chaque fois qu’ils abordent un nouveau morceau comme sur « Bird of Prey » avant qu’une plage glaciale ne vienne illuminer la suite.

Si vous êtes patients, curieux et que vous avez envie de voyager assez loin, très loin, alors embarquez vers Turan sur le vol Darkestrah et fermez les yeux, ce n’est pas cher. A l’arrivé vous pourrez redécouvrir d’autres régions, la richesse de ses œuvres passées et même si le groupe a tout de même changé il n’en reste pas moins un groupe original dans son approche d’un black metal atmosphérique qu’on se réjouit de retrouver dans une voilure nouvelle mark II.

 

Lionel / Born 666

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NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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