Enslaved + Ghost Brigade au Divan du Monde (06.03.2012)

Enslaved + Ghost Brigade
– Divan du Monde, Paris –
6 mars 2012
 

Par Born666
Photos : Katarz

 

  Parfois la vie est bizarre. On prend sa voiture, on calcule son temps pour aller à un concert sans vraiment savoir à quoi on va s’attendre. Ou plutôt si, ça va être à nouveau un excellent concert d’Enslaved, on va retrouver les copains (imbibés du N°8.6 de Bavaria – désolé les gars) et les copines (parfumées au N°5 de Chanel buvant une fraise champagne au bar) ou le contraire.

  Que nenni, ce soir en me garant je sens comme un sentiment de puissance sur Paris. Un Vent du Nord lointain venant d’au-delà du 66° de latitude nord qui s’infiltre entre les murs de Pigalle, une odeur de Varech de rochers norvégiens trainant dans le coin. Ce mot est tout de même intéressant et il mérite même qu’on s’y attarde puisque qu'il est d’origine anglo-scandinave et signifie épave. Il est également appelé goémon épave (du breton gouemon et gwymon en gallois) en Bretagne et en Normandie. Bon maintenant zappez, on n’est pas sur Arte !

  Des amis sont là, nombreux, des vrais, sur les trottoirs, dans les bars et ça discute ferme. Katarz nous parle de son « European Katarz Tour » dans l’autre pays du fromage (à découvrir bientôt), Hierønymus du prochain Aura Noir. Liza des supers derniers clichés qu’elle a fait. Et puis on se dit, « ouaih, ça va être cool Enslaved comme d’hab ! » Un bon concert et en plus il y a Ghost Brigade en première parte, ils font un peu le buzz sur la toile ; ça mérite de les voir d’un peu plus près. Katarz prend une bière (reflexe de la Hollande on la comprend) moi je reste à ma grenadine citron/menthe. On quitte cet excellent bar avec un bon rock tiré de Grease pour traverser la rue. Juste en face, le Divan du Monde fait salle comble malgré des allemands pyromanes qui sévissent dans un Bercy « Über alles ».

   Les petits finlandais de Ghost Brigade, déjà vu au Hellfest en 2010 et déjà installés sur la scène, sont très à l’aise et particulièrement Manne Ikonen au chant avec son faux air de Mikko (Kotamäki) de Swallow The Sun, le bonnet bien vissé sur la tête. Mais comment un pays comme la Finlande peut être aussi prolifique dans tout les domaines musicaux…Black Metal, Doom, Death, et puis quoi encore ?

 

  L’accueil est plus que chaleureux jusqu’au balcon ou de charmantes princesses tendent leurs bras vers un ciel éclairé d’une aurore boréale.

  En bas, près du bar, les serveuses triées sur le volet nous servent toujours de la Bavarian à des prix pour des russes en vacances à Méribel ; d’autres plus malins rentrent des 8.6 et tendent le majeur d’une façon provocante pour dire « Fu** You » avec vos prix foutage de gueule !! (Je ne lâcherai pas de noms).

 

  Quand Enslaved se saisit de la scène on les sent à l’aise, heureux d’en découdre avec une nouvelle salle dont ils n’ont pas encore ressenti les vibrations. Comme à l’accoutumée Arve (Isdal) est torse nu, les biscotos en avant faisant apprécier à la gente féminine un corps élevé à la levée de la fonte et non à la bière. Il fait le show, prend des poses de super héro sur le devant de la scène tout en restant modeste, sans se la péter tellement il vit la musique.

 

  Et cette musique.... Commencer par les longues minutes de « Ethica Odini », il faut oser et ils le font nous plongeant dans cette union, ce mimétisme surnaturel que seule la musique peut proposer à ceux qui sont en face. Car nous, « ceux qui sommes en face », donc le public, rentrons dans une communion littérale, physique et psychique où seule la musique donne le tempo de tous nos cœurs.

  Grutle (Kjellson) est charismatique, sa barbichette sous le micro il hurle ses mots à la tête d’un public déjà conquis.

 

  Comme on le disait, le dernier album en date n’est pas en reste avec l’intro « Axioma » suivi du progressif « Ethica Odini », et de l’épopée de « Raidho »  puis « Giants » avec sa marche lente et bien lourde.

 

  On passe ensuite par « Fusion of Sense and Earth » sans perdre une once de puissance. C’est simple, l’instant est magique, puissant, comme si on s’y attendait. Les lights sont propres avec des feus portant du bleu aux rouges (on regrette tout de même ceux de La Loco qui poussaient vers les verts et donnaient encore plus d’ampleur à l’image et à la musicalité parfois progressive d’Enslaved). Bref, on en prend plein la tête, quel classe et quel plaisir de voir un Grutle heureux de nous voir, s’essayant dans un français approximatif nous demandant comment on dit « A la votre ! » ; « Salut ! » mais ça c’est le travail d’allemands pendant de nombreuses années de concerts ; jusqu’au moment où il nous demande de chanter notre hymne national, c'est-à-dire « La Marseillaise » qui sera chantée à l’unisson où seul le rythme insufflé par les toms de Cato Bekkevold donneront le rythme de notre hymne guerrier. Ils sont heureux tout comme nous headbangant à l’unisson sous ses fiers Vikings.

 

  « Fusion of Sense and Earth » de Ruun explose donc par sa puissance les derniers verres en plastique rempli de bière. Heureusement qu’il est suivi par le plus mid-tempo « Ground » afin que l’on puisse reprendre nos forces.

 

  « Ruun » me procure toujours cette impression de psychédélisme progressif complètement planant près à vous emmener dans les contrés lointaines des Dieux Nordiques. « Allfáðr Oðinn » de l’EP Hordanes Land datant de 1993 rassure les puristes, fans acharnés de nos vikings qui les suivront jusqu’à la mort.

 

  Le reste n’est que bonheur au son de « As Fire Swept Clean the Earth » magnifiquement exécuté nous permettant de faire un petit plongeon dans Below the Lights. Ensuite la surprise sera énorme lorsque Grutle nous demandera si on connait Led Zeppelin pour nous envoyer un « Immigrant Song » sorti de je ne sais où dans une ambiance décaléz et totalement nordique où les voix de Herbrand Larsen aux synthés s’entrechoquent avec celles de Grutle plus saignantes. Un moment inoubliable, magique et totalement inattendu.

 

  Ensuite, quittant la salle, Katarz se retrouve… en face avec Herbrand et Bjørnar (Erevik Nilsen) de Vulture Industries (qui s’occupe du son ce soir pour ses copains) autour d’une bière. La veinarde. C’est comme cela que ça se passe un concert chez les Norvégiens…très professionnel et pourtant « à la cool ». Respect !

 

 


Lionel / Born 666


Setlist :
intro Axioma
Ethica Odini
Raidho
Fusion of Sense and Earth
Ground
Giants
Ruun
Return to Yggdrasil
As Fire Swept Clean the Earth
Allfaðr Oðinn
Rappel:
Drum Solo
Immigrant Song (Led Zeppelin cover)
Isa
 

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