Animals As Leaders (+ Intervals + Plini) au CCO de Villeurbanne (29.07.2016)

Le vendredi 29 juillet, nous avons eu la chance d'assister à une soirée un peu particulière au CCO de Villeurbanne près de Lyon. Une soirée rythmée progressive dans tous les sens du terme et ceci grâce à la présence de Plini, Intervals et les musiciens fous d'Animals As Leaders.

 


Plini


Comme d'habitude avec Sounds Like Hell Productions, tout est calculé au millimètre et à la minute près. Le concert de l'Australien débute donc dans les temps. C'est avec un immense plaisir que l'on se trouve face à Plini et sa folle guitare. Il est accompagné par trois autres musiciens, notamment Aaron Marshall (guitare) et Simon Grove (basse) et ceci est intéressant à relever pour la suite, vous verrez.

Alors Plini, c'est un jeune musicien de 24 ans, vivant à Sidney, détenteur d'un Master en architecture donc il en a dans le ciboulot et ça se ressent très vite au son des premières mesures jouées. Il attaque directement avec « Heart » et son intro saccadée, on est dans un registre plus que calme pour démarrer la soirée et un peu de fraîcheur par la chaleur qui court, ce n'est pas de refus. Il enchaîne avec « Away » et « Atlas », deux titres de ses titres plutôt connus et on peut dire que le public Lyonnais est ce soir très réceptif à la musique du virtuose.

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Cris et applaudissements à chaque fin de chanson, le gars il aime ça et il n'hésite pas à nous dire que cette soirée est pour l'instant la plus géniale de la tournée et même que c'est le meilleur concert qu'il ait jamais donné. Il a une bonne tête, on ne doute pas de sa bonne foi, on lui fait confiance donc on lui en donne encore plus.

On est pour le moment dans un registre musical progressif rythmé par des arpèges cleans et saturés très bien calculés, alimentés par des parties solos mélodiques et émotionnelles, comme sur « Selenium Forest » qui laisse ne laisse pas l'assistance de marbre avec ses riffs fous. Il enchaîne avec « Electric Sunrise » tirée de son tout nouvel album, Handmade Cities, sorti en début d'année. Si Plini et Aaron Marshall se livrent des duels de guitare impressionnants, ce que propose Simon Grove avec sa basse n'est pas négligeable. Ses parties leads sont incroyables et collent parfaitement à ce que font les deux guitaristes.

Pour résumer, Plini c'est un excellent musicien, accompagné par trois autres virtuoses, qui livrent un concert assez fou. Nous ne sommes pas déçus du voyage et lorsqu'il sera de retour en France nous y seront. Cet homme et ses musiciens ont le potentiel pour aller beaucoup plus haut que ça.

 

Intervals


Absorbés par ce qui se passait sur scène pendant Plini, il y a eu un petit moment d'égarement lors d'un de ses petit discours. Donc on a réussi à capter juste deux mots à la fin, qui étaient « just switch ». Et cela prend tout son sens lorsque l'on voit les musiciens rester sur scène avant Intervals et que Plini et Aaron Marshall échangent juste de place sur scène. Seul le batteur sort de scène et est remplacé. On vous avoue donc ici que l'on connaissait bien la musique des deux groupes, mais que l'on ne savait pas vraiment à quoi ressemblaient les musiciens jusqu'à ce soir. Et c'est donc à notre grande (excellente) surprise que l'on entend l'intro de « I'm Awake » débuter avec les mêmes zicos que le concert précédent.

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Contrairement à Plini, Intervals livre une musique moins posée. On en prend plein les oreilles rien qu'avec la première chanson puis « Sure Shot », qui s'en suit. Et même avec tout le reste en fait. Le nouvel album d'Intervals, The Shape Of Colour, sorti cette année est un bijou et c'est avec grand plaisir que sur une setlist de sept morceaux, on en compte cinq de ce dernier. On a le droit à « Sure », « Black Box » et « Libra ». Tous ces riffs aux angles si pointus, dans un pur style progressif, c'est envoûtant.

Il est vraiment agréable de pouvoir voir sur scène des personnes aussi agréables, souriantes et communicatives avec leur public, le tout deux fois de suite qui plus est. Ce concert est une vraie démonstration et il est difficile d'imaginer Animals As Leaders nous procurer plus d'émotions que ça.

Animals As Leaders


Pour Animals As Leaders, on s'engage dans un concert d'environ une heure et quart. Et pour le coup on ne sait pas bien si ça sera 1h15 de souffrance ou bien 1h15 de bonheur auditif. Souffrance oui, parce que comme d'habitude dans ce fichu CCO, il fait une chaleur quasiment insupportable, en plus de la chaleur extérieure. Mais bon, on a pris notre bol d'air entre chaque set et nous sommes parés à voir ce que Tosin Abasi et ses collègues ont dans le ventre, parce que c'est bien beau de les voir tout déboîter sur YouTube, EMGpickupsTV etc mais c'est encore mieux de le voir de ses propres yeux.

On commence par « Tooth And Claw » et on enchaîne avec « Wave of Babies », « Tempting Time » ou encore « Lippincott », ce qui permet de voyager entre les albums du groupe. Musicalement, il est très difficile d'expliquer ce qui est en train de se passer techniquement parlant parce que de base on a déjà du mal à compter jusqu'à dix, alors pour comprendre en quoi le groupe joue, cela relève de l'impossible pour nos oreilles. Pourtant, ce qui saute aux yeux, c'est que Tosin Abasi et Javier Reyes sont deux immenses brutes avec leurs guitares.

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Comme le diraient The Inspector Cluzo ; « Fuck the bass player ». C'est le cas ici oui, mais pas trop quand-même. Les guitares sont tellement basses qu'elles officient à la fois en tant que guitares et basses. Voir Tosin partir dans des sessions de slap, c'est sublime et vraiment prenant. En revanche si un problème technique intervient sur une guitare pendant une vingtaine de secondes comme ce sera le cas ce soir, on entend clairement l'importance des deux musiciens car sans deuxième guitare, on perd la basse et c'est embêtant.

Par la suite on a testé pour vous, le concert bien, mais de dehors. Nous avions déjà eu des soucis de chaleur lors du concert de August Burns Red le 21 juin dans la même salle, mais ce n'était rien comparé à ce soir là. Il nous a juste été impossible de rester dans la salle, au risque de faire un malaise même en ayant englouti plusieurs grands verres d'eau. Par chance, le son était plus que correct depuis la petite cour le long de la salle. En vain, nous avons essayé de rentrer à nouveau mais au premier pas à l'intérieur du bâtiment c'est une grosse vague de chaleur et d'humidité qui nous arrivait en pleine face. On aura donc raté quatre morceaux à cause de ça et c'est bien dommage, même si visuellement nous n'avons pas raté grand chose.

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Pour faire court, Animals As Leaders c'est vraiment superbe sur scène, les musiciens possèdent un talent fou. Ce que l'on entend en concert est conforme à nos attentes vis à vis des albums et le concert en devient très agréable. Malheureusement, le groupe est très fermé dans sa musique, les interactions avec public sont inexistantes et malgré la chaleur, le set en devient assez froid. Même si Animals As Leaders a livré une prestation géniale, nous avons pris beaucoup plus de plaisir pendant les deux concerts précédents.

Setlist : 

Tooth and Claw
Wave of Babies
Tempting Time
Lippincott
Ka$cade
Nephele
The Price of Everything and the Value of Nothing / Behaving Badly
Weightless
Physical Education
Mind-Spun
The Woven Web
CAFO

Encore une fois, Sounds Like Hell Productions aura proposé au public Lyonnais une affiche d'une immense qualité et c'est avec plaisir que nous retournerons aux événements que l'organisation propose. Et si les concerts se déroulent au CCO de Villeurbanne, nous n'oublierons pas notre climatiseur portable. 

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