Testament – Brotherhood Of The Snake

Sortie le 28 octobre chez Nuclear Blast

Après quatre longues années pendant lesquelles Testament n’avait pas alimenté nos oreilles de son thrash mélodique, l’attente est enfin récompensée ! Si l’album est ouvertement décrit par le frontman Chuck Billy comme ardu à concevoir, et source de tensions au sein du groupe, le résultat est loin de confirmer les craintes que pouvaient induire ces affirmations. Testament signe en effet avec ce troisième opus post-reformation une vraie pépite, qui corrige les défaut de ses prédécesseurs, et qui respire la spontanéité à plein nez. Accrochez-vous, c’est parti pour un voyage à cent à l’heure !

C’est un artwork pour le moins classe qui accompagne l’album, avec ses tons de velours rouge, son arrière-plan architectural élégant, devant lequel trône ce serpent à trois têtes asservissant des personnages aux yeux bandés. Toute une symbolique qui reprend le fil rouge de l’album, comme nous l’a expliqué Chuck Billy en interview : le thème prédominant est celui des sociétés secrètes, qui se matérialisent via le cas particulier de la Confrérie du Serpent, qui donne son nom à l’album. A travers cet exemple illustre, le groupe aborde divers aspects des organisations cachées de l’imaginaire collectif : leur lien avec les religions, le pouvoir, l’argent, l’asservissement des humains… Un thème large et passionnant, auquel même le logo du groupe fait un clin d’œil, justement, via l’intégration du logo des Illuminati dans son A central. Mais trève de philosophie, plongeons nous dans le vif du sujet.

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Car même en faisant fi du contenu travaillé des paroles, les amateurs de décibels trouveront leur compte dans ce Brotherhood Of The Snake. Dès la première écoute, plusieurs éléments clés frappent. Puisque le mot est laché, parlons tout de suite de la frappe hallucinante de Gene Hoglan, précise et hargneuse, qui ne fait que confirmer son excellente et définitive intégration au sein du combo. Son jeu attire l’attention dès le début du premier morceau éponyme, qui lance un assaut percussif sans réel temps mort, tout au long d’un album qui prend à la gorge l’auditeur grâce à un son massif mais équilibré.

Pas de réel temps mort donc, et exit la power ballade qui permettait aux fans de Dark Roots Of The Earth de reprendre leur souffle : ici, l’excellent "Born In A Rut" est ce qui se rapproche le plus d’une ballade, avec un tempo qui frise les 120 pulsations par minutes. On a d’ailleurs beaucoup apprécié ce titre qu’on pourrait qualifier de thrash’n’roll, et qui rappelle Motörhead par pluseurs aspects : un gros feeling dans les riffs, des descentes de guitares typiques, et un chant éraillé qui rappelle forcément le défunt Lemmy. Si on ajoute à ça des paroles dans la plus pure tradition Motörhead ("I was born to lose", "I won’t live forever"), il est difficile de ne pas faire le rapprochement.

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L’énorme teneur mélodique des morceaux est particulièrement efficace, avec des moment forts comme le breakdown jouissif de "Black Jack" de même que son riff principal absolument énorme, ou encore des références néo-classiques reprenant aussi bien les codes baroques que ceux du classique de Mozart dans "Neptune’s Spear". Mais que les amateurs de thrash bien burné se rassurent : les mandales sont distribuées par wagons entiers sur "Canna Business" ou encore "Centuries Of Suffering", qui s’avère être le plus direct et écorché du disque, avec un chant death très convaincant, et des riffs de thrash 100% pur jus.

Avec ce nouvel opus, Testament réussit également à régler le défaut de certaines de ses offrandes, en insufflant une vraie spontanéité et beaucoup de vie à sa production. C’est souvent le cas grâce au jeu basse aux doigts de Steve DiGiorgio, qui apporte dynamique et groove, comme sur "The Pale King". Bien mise en avant par le mix, la basse vibre et est martelée sans répit, apportant chaleur et vie au son du groupe. C’est aussi vrai pour le reste du mix, dont la production est exemplaire et plus brute de décoffrage que sur les derniers albums : le contenant colle enfin parfaitement au contenu ! On remarque également des solos d’Alex Skolnick plus construits et moins brouillons qu’auparavant, un vrai plaisir pour les oreilles : mention spéciale au solo de "Stronghold", dont le traitement panoramique et les influences heavy font mouche.

La vraie claque de Brotherhood Of The Snake tombe sans crier gare avec le titre "Seven Seals", qui résume à lui seule tout la force du disque : lorsque le morceau est lancé, c’est un tsunami de groove ternaire qui s’abat. Le son est énorme, les lignes de chant percutantes et entrecoupées d’ornements de guitare assassins. Le refrain mystique est entêtant et fédérateur au possible, et on imagine déjà les poings levés et les gorges déployées par tous quand il déboulera sur scène.

Malgré l’urgence dans laquelle Brotherhood Of The Snake a été composé, Testament nous revient plus fort que jamais, avec un album aussi direct que bien calibré : avec aucun temps mort et une impression générale de spontanéité, les 45 minutes d’écoute filent à la vitesse de la lumière. Efficacité, mélodie et groove, tels sont les maîtres-mots de cet album qui devrait trouver sans difficulté son chemin vers le haut des tops metal 2016. Le froc est thrashé, il va maintenant falloir le nettoyer…

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NOTE DE L'AUTEUR : 9 / 10



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