Les cendres de Twisted Sister sont encore fumantes que Dee Snider, le hurleur leader du combo fait déjà parler de lui en solo. Pas passéiste pour deux sous, l’ami Dee est résolument tourné vers l’avenir. Toujours prêt à en découdre, voici donc qu’il nous livre son nouvel effort intitulé We Are The Ones.
On reconnait d’entrée le style de Dee Snider. "We Are The Ones", titre éponyme, se pose immédiatement comme l’un de ces hymnes que l’on va entonner à tue-tête dans les stades, si tant est que Dee ait envie de porter ce projet à la scène. En tout cas, on travaille en terrain conquis. Les fantômes de Twisted Sister rodent dans les parages.
"Over Again" sonne encore une fois très rock ‘n’ roll. On pourrait se croire dans un brulot de Springsteen prêt à embarquer 80 000 personnes dans son sillage. D’accord chez l’ami Dee et surtout son gratteux, il y a peut-être un peu plus de distorsion que chez Steven Van Zandt, mais quelle patate ! Refrain méga-accrocheur ! Le riff me rappelle un peu "Dancing In The Dark" du Boss… Entre new-yorkais, les mecs doivent se comprendre… Vocalement, Dee est au top avec pas mal de chœurs fort sympathiques.
Tu veux encore un gros rock qui tache ? Ca tombe bien, il y a "Crazy For Nothing". Sans surprise mais toujours efficace… Et "Rules The World" ? Désolé les metalleux, ça peut sonner comme une insultes mais cette intro de "Rules The World" renvoie vers des trucs comme U2 et Bono savent si bien en faire. Après, on repart vers des contrée plus métalliques. Mais la voix de Dee Snider donne toujours une unité à l’ensemble. On peut penser aussi à des choses qu’il nous a déjà montré dans son album de relecture de standards du cabaret Dee Does Broadway.
Tout bon album de hard rock a son petit slow pour aguicher les minettes. "Close To You" s’y colle du moins sur le couplet avant d’enclencher la "disto" sur le refrain. Les hard-rockeurs n’ont pas leur pareil pour ce genre de pratique. Je vous épargnerai ici la liste des slows de groupes de heavy-metal qui sont les meilleurs du monde…
Une relecture acoustique avec intro au piano de "We’re Not Gonna Take It"… Etonnant ! Mais encore une fois la voix puissante fait merveille. Seul le timbre de voix de Dee suffit à donner toute son urgence et toute sa personnalité au morceau. Il est intéressant de relier ce titre avec l’implication sociale de Dee Snider aussi bien pour lever des fonds contre les maladies que pour les droits des musiciens.
Dee durcit le ton avec l’intro de "Believe". Le couplet calme le jeu puis on revient à ce que l’on fait de mieux. On braille un refrain qui vous retourne le crâne. Un morceau qui tarde à démarrer mais le final est réussi.
"Head Like A Hole" part fort et se permet une incursion dans le monde de la musique électronique avec quelques effets de synthétiseurs. Pas étonnant lorsqu’on s’attaque à une reprise de Nine Inch Nails. Puis on revient vite à la raison pour nous livrer un morceau toutes guitares dehors lorgnant un peu vers le metal indus. Surprenant mais efficace !
Une intro mid-tempo sans guitare nous accueille pour démarrer "Superhero". Ca s’emballe pour le refrain porté par la voix étincelante de Dee Snider. On retrouve des harmonies vocales façon "Hot Love". C’est bien fait.
"So What" installe une ambiance pesante et désabusée comme on a pu en connaitre sur "Burn In Hell" pendant la période Twisted Sister. La sauce monte tout doucement. On n’arrive pas à la puissance de feu d’un "Destroyer" mais l’émotion et le feeling sont bien présents.
Au final, ce We Are The Ones, nous fait vivre une belle immersion dans le monde étrange de Dee Snider. OK, Twisted Sister, c’est du passé, ou du moins mis en stand by, mais la comparaison est forcement au rendez-vous tant Dee Snider et ce groupe ont un passé commun. Mais Dee réussit à s’en affranchir et nous prouve qu’il a encore des choses à nous dire. Il le fait de fort belle manière avec ce nouvel album qui ravira certainement les fans de Twisted Sister mais ralliera aussi des petits nouveaux.