Après avoir annoncé le split de Pestilence en 2014 (après une première reformation en 2008), Patrick Mameli (chant, guitare) a choisi de remettre le couvert et de relancer la formation culte de death metal. Sauf que désormais Patrick Uterwijk, fidèle lieutenant du chanteur depuis ses débuts, a été écarté et que le talentueux Tony Choy retrouve aujourd’hui sa place à la basse.
Désormais, Pestilence et son leader ont prévu de se concentrer uniquement sur leur glorieux passé, en arrêtant de composer de nouveaux titres et en écartant les guitares huit-cordes, régulièrement critiquées par les fans de la formation. Dorénavant, et selon Patrick Mameli lui-même, chaque programmation live de Pestilence permettra aux spectateurs de redécouvrir les morceaux issus des premiers opus du groupe, le chanteur ayant annoncé ne vouloir composer que pour son projet Neuromorph. Et pour l’occasion, le combo hollandais vient de sortir Presence of the Pest, un album live dont la prestation remonte à 1992, lors de leur participation au Dynamo Open Air à Eindhoven. Opportunisme ou réel intérêt pour les fans ? Eléments de réponse ci-dessous.
Lors de la première écoute de cet album live, on ne peut que constater une chose : la qualité sonore n’est clairement pas au rendez-vous, et ce dès le premier titre, « Dehydrated », un classique issu de Consuming Impulse. Au moins, le combo a choisi de laisser la prestation brute et de ne rien retoucher en studio, ce qui est certes louable, mais confère à cet enregistrement un côté bootleg qui peut parfois rebuter.
Pourtant côté setlist, le quatuor mise sur deux de ses meilleurs opus, à savoir Consuming Impulse et Testimony of the Ancients, dont les titres sont toujours un régal à redécouvrir (« Testimony », « Stigmatized »). Derrière le micro, Patrick Mameli fait preuve d’une hargne qui se caractérise par un chant râpeux et brut de décoffrage, caractéristique que le leader de la formation semblait avoir perdu avec le temps sur les derniers opus post-reformation. C’est donc avec grand plaisir que l’on écoute ces interprétations live fidèles aux versions originales, malgré la technicité déployée par les musiciens. Si les titres de Consuming Impulse étaient originellement chantés par Martin Van Drunen (Asphyx, ex-Hail of Bullets), Mameli les interprète aussi bien que le géant hollandais qui officiait au micro sur la version studio. Cela constitue peut-être le plus grand intérêt de cette galette live.
Le principal regret que l’on peut formuler réside dans ces conditions sonores totalement désastreuses qui pourraient rebuter les auditeurs cherchant à découvrir Pestilence par le biais de ce live. Outre la performance donnée à Eindhoven, Presence of the Pest contient sept titres bonus, issus de divers enregistrements live réalisés la même année. La qualité sonore de ces titres est bien au dessus de celle de ceux du Dynamo et permet de mettre en avant d'autres compositions issues principalement de Testimony of the Ancient. Cependant, on notera que le public est globalement peu mis en avant sur les deux enregistrements live, et ce même entre les morceaux.
Au final, si Pestilence souhaite gâter son public avec cette sortie, on regrettera le fait qu'elle ne s'adresse principalement qu'aux collectionneurs et aux fans les plus fidèles de la formation. Consolons-nous en nous disant que cette formation culte du genre vient de se reformer, même si ce n'est que pour jeter un oeil vers son passé.
Photographie live : © Arnaud Dionisio / Ananta 2014
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