Heavy Metal’s Calling V à  Kufstein en Autriche (28.04.2012)

Les road-trip, c'est très bien. On peut voir de nouveaux paysages, des pays différents (passer de la Suisse, au Liechtenstein, pour finalement arriver à destination : l'Autriche), et profiter d'un festival local. Donc, La Grosse Radio est allé loin rien que pour vous. C'est pas beau, ça ? A l'affiche à Kufstein, près d'Innsbruck : 5 groupes.


EDGEDOWN

Pas facile, quand on fait le déplacement depuis l'Allemagne, de jouer devant une foule aux abonnés absents. Pour Edgedown, les conditions ne devaient donc pas être évidentes : non seulement ils démarraient la soirée, mais en plus, il n'y avait au mieux qu'une dizaine de personnes pour venir les encourager. Dur, surtout que l'un des guitaristes était blessé …

Mais qu'importe, ce n'est pas pour autant que le quintet se laissera démonter, et tant mieux, car autant dire d'emblée que le set était tout ce qu'il y a de plus convaincant ! Ce qui est tout de suite agréable, c'est de voir qu'en plus, le groupe fait l'effort, non seulement, de communiquer avec les personnes présentes dans la salle, toujours de manière souriante, mais en plus, d'utiliser la langue de Shakespeare en plus de l'allemand (car presque une majorité des personnes présentes ne sont pas germanophones, oui, un peu étrange en Autriche). Un petit plus qui concorde bien avec l'attitude générale du groupe, de très bonne humeur !

Visiblement, ils sont bien décidés à laisser leur trace pour les personnes qui sont présentes ce soir. Et c'est réussi : Edgedown, en live, c'est franchement bien ! Pourquoi ? Car malgré la jeunesse du combo, la maturité de leur power/heavy metal est déjà bien avancée ! Les compositions sont solides, variées et riches, et malgré quelques petits changements de rythme bien amenés, tout est suffisamment bien équilibré, et puissant, pour que l'on ne s'ennuie pas.

Et puis, le chant d'Andreas Meixner est très bien maîtrisé : rares (voir aucun) écart(s) de justesse, un timbre très plaisant, de la puissance et de la motivation, sa voix est réellement une excellente surprise, qui transcende les morceaux. On le sent très heureux lui aussi, souriant jusqu'au bout et jouant avec le public, et avec tant de bonne humeur, on se prend au jeu tout de suite.

Edgedown est une très bonne découverte, à revoir on l'espère. Les moyens sont là pour percer, alors croisons les doigts pour eux !

SCAVANGER

Et là, … non. Je m'explique :

Musicalement, ce n'est pas mauvais. Et c'est bien tout ce qu'ils ont pour eux. Car oui, reconnaissons qu'ils savent comment composer, jouer, et chanter. C'est très bien, leur hard rock/heavy metal n'est vraiment pas mal du tout, et sur CD, je suis sûr que je peux apprécier. Sauf que …

Ils savent qu'ils ont un public, ou ils pensent jouer devant un mur (on pourrait en faire une parodie, quand j'y pense. Après le "I Am the Table" de Metallica & Lou Reed, "We Are the Wall" du public de Scavanger) ? Une communication inexistante ou presque (quand ils s'adressent au public, c'est pour remercier la famille, et puis c'est tout, les autres on s'en tape), une attitude scénique déplorable (et vas-y que je regarde par terre parce que le sol, il est plus beau que vos gueules) et des maladresses très répétitives (un guitariste survolté qui rentre plusieurs fois dans un autre, par exemple).

En plus, ils s'octroient le luxe, pour notre plus grand malheur, d'allonger leur temps de set (ce qui aura des conséquences sur les groupes suivants). Et même si la musique est pas mauvaise, leur froideur et leur antipathie nous laisse de marbre, et l'ennui gagne bien vite un public à l'entrain inexistant. Là où Edgedown avaient fait une entrée brillante et chauffé à bloc la foule, eux font tout retomber.

Si la déception qu'ils peuvent éprouver face au très peu de monde présent est certes compréhensible, il n'empêche qu'ils gagneraient très nettement à soigner le côté humain, à paraître beaucoup moins froid.

La prochaine fois, on leur fera un grand « coucou, on est là ». Si quelqu'un sait le dire en allemand, merci de me signaler cela en commentaire.

Un set à retravailler.


STAMINA

Heureusement, pour rattraper tout cela, quoi de mieux qu'un groupe en provenance d'Italie ?

Stamina, c'est un chanteur survolté, Jacopo Di Domenico, qui met une ambiance complètement folle, tant il a une attitude de pile électrique. Dans ma courte vie, je n'ai jamais vu une entrée sur scène aussi dynamique. Et le pire, c'est que ça marche très bien, et que la bonne humeur est de retour.

Et il n'est pas que survolté, le frontman. Il chante bien aussi. Manque de puissance de temps à autre, mais un timbre plutôt agréable, et une bonne maîtrise de sa voix. Tout récemment arrivé dans le groupe, il n'en donne pourtant pas l'impression, et semble bien intégré au sein de la formation italienne, ce qui fait très plaisir à voir, d'autant plus que lui semble être très heureux d'être sur scène !

Le set a malheureusement été amputé de 3 morceaux (on aurait préféré que ce soit à Scavanger mais soit). Qu'importe, ils font leur boulot quand même, et bien. Titres plutôt énergiques (même si parfois, il y a quelques petits temps morts), interaction, bonne maîtrise des instruments, tout est fait correctement, de manière professionnelle, mais ils n'oublient pas, eux, de faire participer un peu les personnes présentes. Et comme Edgedown, ça passe par des jeux de regard, des sollicitations, tout est mis en œuvre, et encore une fois, c'est réussi !

Une bonne prestation, qu'on se fera un plaisir de revoir !

JUVALIANT

Et là, les ennuis commencent … pas musicalement, mais plutôt sur le reste : le groupe autrichien sera le premier, et le seul, à se taper un son absolument merdique. Jugez plutôt : une batterie et une basse trop fortes, une guitare parfois trop puissante, parfois pas assez, un clavier quasiment inaudible et un chanteur qui semblera avoir moult problèmes de retours (ce qui lui donnera d'autant plus de mérite, on y revient après). Alors évidemment, pas facile de jouer dans de telles conditions. Et un son mauvais, parfois, ça peut ruiner tout un set. Sauf que le professionnalisme de ces musiciens réussira à nous faire passer outre ces détails.

Bien sûr, concentrés sur leurs problèmes de retours, les jeunes gens manqueront un peu de communication avec le public, et de présence. Ce qui reste plutôt pardonnable vu l'ampleur des dégâts au moment où ils jouaient.

Sauf que derrière, question musique, ça assure, et fortement. Car on peut distinguer des compositions très bien ficelées, qui ne manquent pas d'énergie et à l'allure rapide dans un power metal des familles plaisant, aux refrains percutants. N'ayant jamais entendu leur musique auparavant (problème auquel j'ai remédié immédiatement), le refrain de « Doomsday Machine » m'est resté en tête toute la soirée, et ça généralement, c'est un bon signe. Du coup, on se laissait quand même prendre au jeu, enfin, si on a la compassion nécessaire pour pardonner les petits points techniques sur le son.

Je parlais de mérite, et bien rendons à César ce qui est à César : Thomas Struebler est un excellent chanteur. Au début du set, il était difficile d'entendre le frontman à cause de ces infernaux problèmes de son, et son micro en souffrait. Mais on entendait quand même un timbre agréable, et surtout une super maîtrise. Il assure, et sévèrement, les fausses notes était extrêmement rares de sa part, sur des lignes de chant qui ne sont pas particulièrement faciles car ponctuées de variations dont il se joue sans peine. Même si son jeu de scène est encore un peu à travailler (aller-retour constant vers la batterie), sa voix, elle, est un atout de poids pour Juvaliant.

Un set réussi, et ce même avec le son pas franchement bon. A revoir dans de meilleures conditions.

SERENITY

La soirée vient se conclure avec le groupe que beaucoup attendaient : Serenity. Il faut dire que la qualité de leurs concerts est bien réelle, ce qui explique l'engouement autour des autrichiens.

L'intro démarre, puis arrive « Rust of Coming Ages », pour un public qui semble se réveiller un peu plus (enfin, dommage qu'encore une fois, trop peu de monde soit présent). Et les problèmes de son continuent … apparemment, petits problèmes avec la basse de Fabio d'Amore, et plus tard dans la soirée ce sera sur les retours de Georg Neuhauser. Rien de bien méchant si l'on compare avec le parcours du combattant de Juvaliant, ce qui permettra ainsi à la tête d'affiche de ce soir d'être dans de bonnes conditions pour, encore une fois, livrer un set très professionnel, mais également proche de son public.

Le chanteur Georg Neuhauser, fidèle à lui-même, y est pour beaucoup dans la réussite de ce soir, encore une fois très en voix, en dépit de quelques légers couacs par-ci par-là, la faute aux retours comme annoncé plus haut. Cependant, il se rattrape énormément, outre sa maîtrise, sur son charisme, son image de frontman qui colle totalement à la musique, et son jeu de scène, qui colle à la musique. N'hésitant pas à faire participer une foule à la réaction très positive (surtout, pour certains, avec quelques litres d'alcool dans le sang), on sent qu'ils sont très heureux d'être présent, et, enfin, de pouvoir jouer.

On regrettera d'ailleurs un set amputé au dernier moment de « Journey's End » (vous comprendrez pourquoi en allant relire Scavanger), mais ce détail mis à part, tout se déroulera très bien, encore une fois. Chaque concert de Serenity regorge de son lot de surprises, et même si les setlists peuvent sembler similaires, on ne se lasse pas, car il y a toujours un petit quelque chose qui renouvelle l'intérêt à chaque fois. Côté setlist, d'ailleurs, elle est très bien équilibrée entre les 3 albums du combo, qui n'oublie pas les bien connus et appréciés des fans « Engraved Within », « Velatum » ou « Serenade of Flames ». En parlant de ça, on retrouvera, encore une fois et pour notre plus grand bonheur, la française Clémentine Delauney, dont la voix ne perd rien en charme, ni en justesse. Sa complicité avec le groupe, qu'elle soit vocale ou visuelle, est un plus non-négligeable, et on sent que la chanteuse commence à vraiment prendre ses marques. Elle n'hésitera pas à remercier les fans français/belges/suisses qui ont fait le déplacement, et ça, c'est toujours gratifiant.

Un très bon moment encore une fois, pour un groupe qui ne lasse vraiment pas sur scène. Chaleureux et carré à la fois, Serenity vaut la peine d'être vu ne serait-ce qu'une fois sur scène, et, qui sait, peut-être plus ?

Setlist :

1. Intro
2. Rust of Coming Ages
3. Reduced to Nothingness
4. New Horizons
5. Coldness Kills
6. Circle of My 2nd Life
7. Fairytales
8. Far From Home
9. When Canvas Starts to Burn
10. Canopus 3
11. Forever
12. Heavenly Mission
13. Serenade of Flames
14. Velatum
15. Engraved Within
 

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