Sabaton (+ Accept & Twilight Force) à  la Lotto Arena d’Anvers (08.01.17)

À l’annonce de cette tournée, des dents ont grincé. En effet, voir une légende comme Accept ouvrir pour Sabaton n’est pas du goût de tout le monde. Si les Allemands sont parfaitement capables de remplir des salles avec leur seul nom, la popularité sans cesse croissante de Sabaton a fait d’eux une tête d’affiche légitime dans de nombreux pays dont la Belgique, pays ayant toujours eu les faveurs du combo suédois et où nous nous sommes rendus pour assister à une des toutes premières dates de cette tournée.

Toujours prêts à aider leurs amis, Sabaton a ramené dans ses bagages ses amis de Twilight Force, combo également originaire de la ville de Falun et dont plusieurs membres sont liés de plus ou moins loin à l’histoire de Sabaton. Les comparaisons s’arrêtent là puisque la première partie de ce soir officie dans un style différent des deux autres groupes : un power metal outrancièrement symphonique et volontairement kitsch à en mourir.

Sorti au cours de l’été 2016, l’album Heroes Of Mighty Magic avait surpris bon nombre de gens avec sa production qui noyait tous les éléments metal  (guitare, basse, etc.) dans le mix au profit des orchestrations mises très en avant. Le son du groupe est, heureusement, bien plus équilibré en live, ce qui permet de se délecter du jeu du duo de guitariste formé par Lynd et Aerendir, tous deux déguisés en elfes.

Car si Twilight Force nous fait voyager dans un univers plein de magie, de dragons et d’êtres fantastiques avec sa musique, il le fait aussi avec les costumes des musiciens (chacun interprétant un rôle, du courageux prince au sorcier maléfique en passant par le mage bienveillant) et sa mise en scène. C’est par exemple ainsi que l’excellent Chrileon (qui impressionne par la qualité de son chant, même malgré des problèmes de retour en début de set) brandit une épée au cours des refrains de "The Power Of The Ancient Force" ou que Blackwald (le mage noir aux claviers) introduit chaque titre par un discours possédé et hilarant.

Première partie oblige, le groupe ne bénéficie que de trente petites minutes de jeu, ce qui parait bien court aux fans du premier rang qui reprennent déjà par cœur les extraits du nouvel album ("Flight Of The Sapphire Dragon" récoltant tous les suffrages ce soir). Twilight Force a confirmé tout le bien que nous pensions de ce groupe qui va sans doute diviser les auditeurs de par ses partis-pris qui ne laissent pas indifférents, autant sur scène que sur album.

Setlist de Twilight Force :
• Intro (sur bande)
• Battle of Arcane Might
• To the Stars
• Riders of the Dawn
• Flight of the Sapphire Dragon
• Gates of Glory
• The Power of the Ancient Force
• Knights of Twilight's Might (sur bande)

Malgré la taille de la scène (la Lotto Arena est l’une des plus grandes salles de Belgique), Twilight Force disposait de bien peu de place. Cela s’explique par le fait que devant le décor imposant de Sabaton(nous y reviendrons), Accept a lui aussi droit à une scène complète à ses couleurs.

Fidèle à eux-mêmes, Wolf Hoffmann (guitare) et sa bande sont venus donner une leçon de heavy metal en bonne et due forme et les hostilités commencent avec "Stampede", titre d’ouverture du dernier album en date, Blind Rage (2014) et l’on réalise très vite que le public est autant venu applaudir Sabaton que Accept. Les fans ne se font pas prier et reprennent la mélodie de "Stalingrad", mais c’est quand arrive le premier classique de la soirée, "Restless And Wild", que la foule explose.

Un concert d’Accept, c’est une série de baffes en pleine tête. Tout est ultra carré et ultra efficace, les années d’expériences du groupe aidant grandement cela. Et puis, avec un tel répertoire, impossible de rater une prestation ! Nous savourons ainsi l’inattendu "London Leatherboys", les mythiques "Princess Of The Dawn" et "Metal Heart" ou bien le très populaire "Fast As A Shark", sous les acclamations d’un public acquis à la cause du combo allemand et qui reprend chaque refrain ou mélodie de guitare en chantant à pleine puissance.

Évidemment, les musiciens assurent et s’il est impossible de ne pas remarquer Wolf Hoffmann, le guitariste et frontman qui se met constamment en avant et qui distribue les sourires et les grimaces au premier rang ou son complice Peter Baltes à la basse, les nouveaux venus ne laissent pas indifférents non plus. Uwe Lulis (guitare) ira même jusqu’à partager le devant de scène avec Hoffmann le temps d’un solo. Mention spéciale également à Mark Tornillo, excellent au chant, qui nous rappelle de plus en plus Brian Johnson dans l’attitude.

Le groupe ne dispose que d’une petite heure de jeu qui passe en moins de temps qu’il n’en faut pour dire « blitzkrieg ». Et alors que résonnent les dernières notes de "Balls To The Wall", nous espérons revoir un show complet d’Accept le plus vite possible !

Setlist d’Accept :
• Stampede
• Stalingrad
• Restless and Wild
• London Leatherboys
• Final Journey
• Princess of the Dawn
• Fast as a Shark
• Metal Heart
• Teutonic Terror
• Balls to the Wall

Si Heroes (2014) ne nous avait pas enthousiasmé outre mesure, autant dire que The Last Stand, dernier album en date de Sabaton nous a laissé un arrière-goût amer tant la sensation d’encore écouter le même album depuis des années commence à se faire sentir. Autant dire que nous appréhendions un peu cette prestation du groupe, mais, alors que les décors d’Accept sont peu à peu retirés, nous constatons que cette fois, les suédois ont vu les choses en grand. En plus d’Audie, leur fidèle tank sur lequel trône toujours la batterie de Hannes Van Dahl, la scène est ornée de plusieurs « tours » avec des images de guerre, de l’avant d’une barge de débarquement et d’un écran géant qui, au fil du concert va s’avérer une bonne addition au live show du combo de Falun. En effet, sur cet écran vont défiler, tout au long du concert, des images en rapport avec le titre joué et même, pour la plupart des refrains, les paroles ! Idéal pour transformer la Lotto Arena en karaoké géant.

Dans le passé, nous avions critiqué Sabaton pour sa perte de temps systématique au début de chaque concert, car le groupe diffuse à chaque fois deux intros avant de monter sur scène. Heureusement, aujourd’hui c’est avec cinq minutes d’avance sur le programme que commence "In The Army Now". Et pour ne pas changer les bonnes vieilles habitudes c’est au son de "Ghost Division" que Joakim Brodén (chant) et sa bande arrivent enfin sur scène, pour le plus grand plaisir du public belge.

À peine ce premier titre terminé, le chanteur quitte déjà les planches et revient vêtu d’une cape et d’un casque, entouré de quatre guerriers spartiates semblables à ceux du film 300 pour interpréter "Sparta", premier extrait de The Last Stand, qui sera logiquement mis à l’honneur ce soir avec six titres joués. À grand renfort d’explosions et de lance-flammes, ce début de set nous en met plein les yeux et ce sera, heureusement une constante tout au long de la prestation.

Il est également bon de noter que Sabaton a corrigé un autre de ses défauts. Par le passé, et plus précisément au cours de la précédente tournée, de nombreux spectateurs trouvaient les prises de paroles du chanteur trop nombreuses et trop longues entre chaque chanson. Joakim se fera bien moins bavard ce soir, le groupe enchainant les titres de façon bien plus fluide que par le passé. Tout juste le frontman prendra-t-il le temps de nous présenter le nouveau guitariste Tommy Johansson (dont le capital sympathie et le talent à la guitare vont lui faire gagner le cœur de nombreux fans ce soir) après "Blood Of Bannockburn".

La seule véritable accalmie survient vers le milieu du set, quand un clavier et une guitare acoustique sont amenés sur scène. Joakim nous explique qu’à l’origine il a rejoint le groupe en tant que claviériste puis nous propose de jouer un « très vieux morceau, tel que vous ne l’avez jamais entendu ». Après son désormais célèbre « will you sing with us ? And will you jump with us? », la foule s’attend à entendre "Primo Victoria" mais c’est le "Jump" de Van Halen que le frontman, hilare, joue sur le clavier. Chris Rörland (guitare) intervient ensuite pour lui dire de dégager et de laisser Tommy nous montrer qu’il est aussi bon au clavier qu’à la guitare.

Ce n’est ni plus ni moins que le point fort de ce concert qui débute alors puisque le groupe interprète une version réarrangée et acoustique de "The Final Solution" (extrait de Coat Of Arms, 2010, et rarement joué en concert depuis 2011). Toutes les lumières de la salle sont éteintes et des frissons nous parcourent tout au long de cette prestation pleine d’émotions alors que le groupe est uniquement éclairé par quelques flammes à l'avant de la scène. Une grosse réussite que nous espérons voir être réitérée dans le futur.

Concert en Belgique oblige, le chanteur se saisit d’une guitare pour jouer "Resist And Bite". La chanson parlant de l’acte de bravoure de quelques soldats belges au début de la secondaire guerre mondiale, elle reçoit évidemment une ovation.

Au rang de nouveautés, citons "Union", « titre peu populaire à l'époque de sa sortie, mais qu’on nous demande de plus en plus » dixit Joakim. Cette chanson extraite de l’album The Art Of War (2008) est réellement bienvenue tant elle tranche avec les autres classiques trop souvent entendus venant de cet disque.

Enfin vient le rappel et pendant que la salle est plongée dans le noir, l’écran en fond de scène se rallume pour montrer des images du débarquement de Normandie. Des explosions surgissent de canons placés sur la scène, et alors que le titre commence, nous entendons Joakim, mais ne le voyons pas… Le chanteur est en fait à l’intérieur même de la barge de débarquement qui est placée sur scène et il se révèle à nous lorsque la rampe descend ! Effet garanti. Après cette autre réussite, un dernier petit passage par la case The Last Stand avec "Shiroyama" nous conduit à la fin de ce concert. Avant de nous quitter, le groupe annonce qu’il clôturera le Graspop 2017 en se produisant le dimanche soir sur la Main Stage 2 et nous promet un set différent de celui de ce soir. Voilà qui suffit à attiser notre curiosité. Les Suédois prennent enfin congé de nous au son de "To Hell And Back" qui voit toute la fosse sauter en rythme.

Le bilan de ce concert s’avère positif. Sabaton a réussi à bien renouveler sa setlist,  nous a offert un spectacle digne d’un groupe de sa renommée et les titres de son dernier album ont plus ou moins bien passé le test des planches ("The Last Stand" est un vrai régal, tandis que "Winged Hussars" aurait pu aisément être remplacé par exemple). Ainsi nous repartons heureux de cette prestation qui prouve que le quintet suédois a écouté ses fans et c’est tout ce que nous demandions !

Setlist de Sabaton :
• In The Army Now (sur bande)
• The March to War (sur bande)
• Ghost Division
• Sparta
• Blood of Bannockburn
• Swedish Pagans
• Carolus Rex (version anglaise)
• The Last Stand
• Far from the Fame
• Winged Hussars
• The Final Solution (acoustique)
• Night Witches
• Resist and Bite
• Dominium Maris Baltici (sur bande)
• The Lion From the North
• Diary of an Unknown Soldier (sur bande)
• The Lost Battalion
• Union (Slopes of St. Benedict)
Rappel:
• Primo Victoria
• Shiroyama
• To Hell and Back
• Masters of the World (sur bande)

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