Glenn Hughes (+ Stone Broken) au Forum de Vauréal (04.02.2017)

À l'entrée du Forum, les présents au concert de Devin Townsend parlent de la chaleur qui régnait alors au Bataclan mardi soir. Ils ne seront pas en reste ce soir, tant le public présent est compact et nombreux. La sueur n'étant qu'un détail lorsqu'il s'agit d'acclamer du rock n' roll, c'est la joie qui nous anime de voir tant de monde venu dépenser son énergie pour l'immense Glenn Hughes. Loin d'être oublié, et enchaînant les formations glorifiées et les albums d'une qualité incroyable, ce n'est que justice de voir une véritable légende devant un public bondé, et dans un lieu aussi emblématique, valant largement dans son essence toute grande salle parisienne.
 

Stone Broken
 

Stone Broken est chargé d'assurer les premières effluves énergiques, et la sauce prendra à moitié. Malgré leurs origines anglaises, leur gros rock "à l'américaine" est calibré aux petits oignons, et peut-être un peu trop. Tout est prétexte à la pose, et les morceaux ont une suite trop logique pour ravir les amateurs d'une musique plus spontanée, plus basée sur le ressenti du moment. Chaque refrain est à sa place, contient des mélodies écrites pour être suivies par le public, et pas forcément pour être bonnes.

Les riffs qui pourtant s'annoncent prometteurs se font vite submerger par la volonté absolue de faire tomber chaque morceau dans de la pop simple et financièrement juteuse, nous rappelant cette époque "teen MTV" qui proposait du gros rock pour adolescent rebelle qui ne va que rarement au bout de la démarche (ça nous rappelle surtout combien, malgré son génie de mise en scène, Sam Raimi n'avait pas de bol lorsque contraint, il devait faire avec son époque et engager Nickelback pour faire la B.O de son Spider-Man), et c'est dommage tant les musiciens tiennent aisément la route et ont du potentiel. Qu'à cela ne tienne, au-delà de quelques moqueries, le public ne sera pas insensibles à leur jeunesse innocente et leur réservera un accueil certes mitigé mais néanmoins chaleureux.


 

 

Glenn Hughes


Lorsque les membres du Glenn Hughes Band commencent à fouler les planches du Forum, l'ambiance s'éveille. Si le public restera relativement sage ce soir, il saura malgré tout ponctuer les moments forts du concert par des applaudissements bien sentis. Et il y a de quoi : si à voir l'âge des membres, on pourrait s'inquiéter de voir Glenn Hughes succomber aux sirènes de son ancien comparse David Coverdale, tentant de refaire vivre le Serpent Blanc à tout prix (entendons par là, en succubant l'énergie de jeunes musiciens bien plus en forme) et au péril du peu qu'il lui reste d'organe, il suffira de deux morceaux pour être convaincus du contraire.

"Flow" ne laissera aucun doute quant à la patate du bonhomme. Toujours en mouvement, Glenn Hughes manipule sa balle comme sa partenaire de danse. Cheveux mi-longs frisés, pattes d'éléphant et haillons hippies, le sexagénaire change son look un peu plus "serré moderne" qu'il arborait habituellement pour clairement nous montrer que désormais, il s'en fout, et veut nous ramener à ses jeunes années, qu'il tient encore incroyablement bien. Quelques effets, notamment de reverb trop avancée sur "Flow", laissant un doute sur sa voix ? "Muscle & Blood" et le débuts des hurlements suraigus qui caractérisent le bassiste nous en boucheront un coin. The voice of rock 'n' roll is there ! Mais il serait injuste de limiter Glenn Hughes à ses apparâts rock, même si c'est là que sa musique évolue, tant ses capacités vocales et l'utilisation qu'il en fait nous amènent droit vers la soul music. 

Au programme, Resonate sera bien représenté, et le tour de carrière sera quasi-complet, California Breed étant la seule formation boudée par la setlist. Evidemment, Deep Purple sera présent, introduit par un "Getting Tighter" que tout fan de Tommy Bolin se rêvait d'entendre, mais également Trapeze avec "Medusa", premier titre composé par Glenn tout court, et évidemment Black Country Communion, dont il ne manquera pas de nous annoncer le retour imminent, et un album prévu pour septembre. Si l'on aurait adoré entendre "This Time Around...Owed to 'G'", le souvenir du concert Celebrating Jon Lord nous laissant encore des frissons rien qu'à y penser, le côté soul des compositions de Hughes se ressentira sur "You Keep On Moving", dédiée à sa mère.

Il est d'ailleurs impressionnant de voir Glenn Hughes garder son sang froid et réussir à placer quelques traits d'humour dans ce concert, lui qui annoncera avant le titre phare du pourpre que sa mère est décédée quelques jours plus tôt. Elle lui fera promettre de terminera sa tournée, et de transmettre à son public l'amour qu'elle lui a apporté. Plaçant donc cette date sous le sigle de l'amour, c'est d'autant plus d'émotions qui l'animent et qui lui donnent vie ce soir. La présence de l'orgue Hammond sera aussi l'occasion de dédier "Might Just Take Your Life" à Jon Lord et Keith Emerson. Autant d'hommages et de retours d'une carrière plus qu'impressionnante que de regards vers le futur, les nouveaux morceaux, "Heavy" en tête, sonnant définitivement neuf. 

La fin de rappel sur la légendaire "Burn" finira d'achever les sceptiques, et sera une fois de plus la preuve que Glenn Hughes est un ovni tant son talent vocal ne tarit pas. Une puissance incroyable, des aigus surpuissants, des compositions plus que solides. Glenn Hughes n'a rien à envier ni à prouver à personne, et on lui souhaite un avenir encore radieux, tant il semble encore avoir des choses à dire.

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