Ignea – The Sign of Faith

Mais quel est donc cet OVNI ? D'où sortent les inspirations de ce groupe ? Combien y a-t-il de musiciens en tout ? Et pour couronner le tout : est-ce du metal ? Oui, c'en est ! Mais alors, dans quelle case va-t-on le classer ? Difficile de se faire un avis tranché après avoir écouté The Sign of Faith tant les Ukrainiens nous ont surpris. Au premier abord, on peut penser à une sorte de black metal auquel on aurait ajouté des parties symphoniques à la Myrath pour surélever l'ambiance générale. Mais c'est bien plus que tout cela. Analyse.

Formé en Ukraine, la bande commence en 2012 avec Ivan Kholmohorov à la batterie, Evgeny Zhytnyuk aux claviers, Helle Bogdanova au chant, Max Khmelevsky à la guitare et Alexander Kamyshin à la basse sous le nom Parallax. Le 22 novembre 2015, après la sortie de l'EP Spoutnik (2013) et du single Petrichor (2014), le groupe change de nom pour devenir Ignea. Dans le même temps, le groupe change de guitariste avec l'arrivée de Dmitri Vinnichenko. Plus folk, plus mélodique, plus symphonique, la bande se met au travail afin de livrer The Sign of Faith le 16 février 2017 sous un label indépendant.
 

L'album commence avec "Šžeytanu Akbar" aux tonalités très orientales...du moins au début, car les riffs lourds démarrent instantanément après l'intro. Le chant sombre (et doublé) d'Helle entremélé à la voix gutturale du claviériste permet de créer une ambiance qui dérange, mais qui fascine. Et pour cause, Evgeny Zhytnyuk, compositeur et auteur des morceaux déclare : "Ce que nous voulons dire [ avec "Šžeytanu Akbar" NDLR], c'est qu'il n'y a pas de raison raisonnable de tuer d'autres personnes, que ce soit le régime, la foi ou les principes moraux. Nous parlons principalement du terrorisme islamique dans cette chanson, comme l'un des fléaux sociaux du XXIe siècle, en prenant beaucoup des vies innocentes. Cependant, cela s'applique à tous les êtres humains sur Terre, indépendamment de leur religion".
 


Le titre suivant, "Alexandria", reste dans une forme de composition traditionnelle, avec un refrain tout ce qu'il y a de plus basique. Malgré tout, on notera la conclusion sur un solo de guitare soutenu par le rythme d'Ivan et les claviers d'Evgeny, venant soumettre la musique au même sample répété en boucle. C'est distrayant, agréable à écouter, mais ne marquera pas de manière significative l'album.
 

La première surprise de cet opus viendra avec "Theatre of Denial", une ballade plus moderne, plus proche du travail d'Epica, mais gardant cette atmosphère de l'Est qui domine tout l'opus. La voix d'Helle se libère, fluctue avec la mélodie, et atteint son paroxysme dans un épilogue plus scénarisé, avec un "tic-tac" permanent en fondue.

Mais le doute apparaît lors des premières notes de "Jahi", le plus long titre de ce The Sign of Faith (7 minutes 36). C'est un exercice périlleux que de tenter des compositions plus allongées, car il y a toujours un fil rouge à respecter, sans pour autant entrer dans une banalité de répétition et solos en boucle pour combler le vide. Verdict ?
 

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Quelle gifle ! Nous n'en sommes pas revenu de voir l'ingéniosité et la maturité de la bande, en particulier d'Evgeny Zhytnyuk, le compositeur. Ce morceau offre tout ce qu'on attend d'un titre de metal symphonique, en y glissant une partie progressive. Son rythme agressif prend un repos lors des dernières minutes et ce violon qui vient vous apaisez dans un climat de violence. "Jahi" a été très bien travaillé et excellemment bien enregistré. Chapeau !

De nombreuses découvertes vous attendent dans l'écoute de ce premier opus, comme "Leviathan" et ses influences prenant naissance dans le travail d'Amaranthe, ou le somptueux "Alga", qui ne sera pas sans vous rappeler la bande-originale de certains films hollywoodiens traitant de la magie et de mondes imaginaires. C'est encore là un travail minutieux de l'orchestration et du rendu final donné par la combinaison des parties orchestrales en soutien, et des parties instrumentales donnant plus d'énergie, de sens et de mélodie aux différents morceaux.

The Sign of Faith n'est pas un essai, une démo : c'est un véritable premier album, travaillé et aimé par ses créateurs (on ne livre pas un travail de cette qualité si on n'aime pas ce que l'on fait). Ignea se créé une place de choix dans le monde du metal, et de la musique en général. L'écouter ne vous fera pas perdre de temps. L'ignorer pourrait vous donner des regrets...parce-que vous finirez bien par y jeter une oreille ! 


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Sortie le 16 février 2017

1. "Šžeytanu Akbar"
2. "Alexandria"
3. "Petrichor"
4. "Theatre of Denial"
5. "Jahi"
6. "Halves Rupture"
7. "Last Chosen by You"
8. "Alga"
9. "How I Hate the Night"
10. "Leviathan" (Ultra Sheriff cover)
11. "Sputnik" (Xes Dreams Version)


 

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NOTE DE L'AUTEUR : 9 / 10



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