Seether – Poison the Parish


Trois ans après Isolate And Medicate, Seether est de retour avec Poison the Parish, un album qui signe le retour aux sources de la formation. Shaun Morgan et ses acolytes, sans vraiment changer  de direction, renouent avec le grunge rugueux de leurs débuts. Un album brut et sincère qui ravira les fans de la première heure et ne manquera pas de séduire un nouveau public.

Les sonorités et mélodies plus légères que l'on pouvait retrouver sur Isolate And Medicate s'en sont allées. Shaun Morgan a retrouvé toute sa liberté artistique en produisant lui-même Poison the Parish et force est de constater que le groupe donne ici ce qu'il a de meilleur, aussi bien sur le fond que sur la forme. La hargne de Seether se retrouve disséminée tout au long de l'album, que ce soit dans les riffs ou dans les textes. Le premier morceau « Stoke the Fire » est tout en puissance, on y retrouve cet esprit rentre-dedans trop souvent réprimé sur les précédents opus. Dans la même veine, « Betray and Degrade » et les refrains de « Nothing Left » viennent confirmer la tendance.

Poison the Parish se veut puissant et rentre-dedans, mais la formation sud-africaine n'en n'oublie pas son attachement aux mélodies, toujours bien mises en valeur. En plus des morceaux entraînants, Seether c'est aussi ce talent du refrain qui reste en tête « Saviours », « Something Else » ou « Let me down » s'ancreront très certainement dans un coin de votre cervelle.

Si, effectivement, le côté pop ne transparait plus ici, la facette grunge de Seether reprend bel et bien le dessus. Aussi bien dans la voix que sur les riffs mais aussi avec l'ambiance de certains titres comme « Saviours », « Count Me Out » ou l'incroyable « Emotionless » qui occasionnent un chaleureux retour dans les années 90. Une certaine douceur émane également des compositions de Shaun Morgan, « I'll Survive », « Let Me Heal » qui apportent une profondeur, une richesse, à Poison the Parish. Ces titres permettent d'ajouter une note différente à cet opus pourtant bien énervé. On remarque également la belle influence de Tool qui plane sur cet album : « Let You Down » peut par ailleurs être vu comme un hommage direct à « Stinkfist » tant le riff principal se rapproche de celui de Tool.

Seether a également choisi de mettre en avant son côté sombre. La couleur était déjà annoncée avant la sortie de l'album, avec « Let You Down », justement, et son clip aux allures de film d'horreur. Si les textes écrits par Shaun Morgan sont bien souvent sombres, cela ne les empêche pas d'être beaux et extrêmement parlant. Le sublime « Sell My Soul » qui clôt l'album en est l'exemple parfait. Un titre personnel, écrit suite à la mort de son père, évoquant un pacte avec le diable. La formation exploite d'ailleurs avec ce titre son côté acoustique, présent depuis toujours, mais utilisé avec parcimonie sur cette galette.

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Poison the Parish possède malgré tout quelques faiblesses et se révèle parfois inégal. Certaines compositions peuvent facilement passer à la trappe comme « Against the wall », ou « Nothing Left ». Malgré tout, cet opus marque un retour en force de ce qu'est vraiment Seether, le groupe renoue avec ses influences et ses envies musicales.

La noirceur et la lourdeur de Poison the Parish feront certainement bien plaisir aux premiers fans de la formation. Cet album marque très certainement un tournant de la carrière du groupe et laisse présager de bonnes choses pour la suite. Espérons donc que Seether n'en reste pas là pour les bonnes surprises. En attendant, nous ne pouvons que vous conseiller d'aller les applaudir sur la scène du Bataclan le 13 octobre 2017 !

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NOTE DE L'AUTEUR : 7 / 10



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