Samedi – 15h05 – Temple
La présence d’Ereb Altor au Hellfest a de quoi réjouir les amateurs de Bathory tant cette formation est aujourd’hui l’une de celle qui se rapproche le plus de l’esprit développé par Quorthon dans les années 90. D’ailleurs, sous la Temple, un public globalement assez nombreux s’est pressé pour assister au set des Nordiques.
Le quatuor, toutes peintures de guerres apparentes, se lance alors dans l’interprétation de "Midsommarblot", extrait de Nattram (2015). Le titre est l’un des plus accrocheurs de la discographie des vikings et semble un bon choix pour séduire les curieux d’entrée de jeu. Mélodies épiques, imagerie à mi-chemin entre mythologie nordique et black metal, puissance et rythmiques doomesque, tout semble réuni pour un début de concert attrayant.
Mais la sonorisation douteuse vient mettre à mal la suite du set, puisque les basses sont bien trop fortes et viennent couvrir les parties de guitare. En outre, les guitares de Ragnard sont victimes d’incessants problèmes de larsens franchement désagréables pour les oreilles sur une bonne partie des morceaux joués. Et pour couronner le tout, on ne peut que regretter que le chant de Mats soit surmixé, et constater que le vocaliste est à la limite de la justesse sur l’ensemble des parties en chant clair.
Heureusement bien épaulé par Mikael (basse) qui assure des hurlements rageurs à mi-chemin entre black metal et death, le leader de la formation peine à convaincre au-delà du premier quart de la tente. Pourtant, on note un réel effort de communication de la part des musiciens, dont l’univers est aguicheur. Mais les conditions sonores déplorables et au final la trop grande ressemblance entre l’œuvre d’Ereb Altor et les albums de Bathory sortis entre 1988 et 1991, donnant l’impression finale d’un manque d’originalité, ternissent totalement ce set qui semblait pourtant prometteur sur le papier. Ereb Altor peine finalement à trouver son identité propre malgré un univers fort sympathique.
Alors que bon nombre de spectateurs étaient venus se masser, curieux, devant la scène de la Temple, on constate qu’une partie d’entre eux poursuivent leur chemin passés quelques titres. On regrette que le groupe n’ait pas proposé quelque chose de plus convaincant, d’autant plus que ce style musical n’est pas si courant au Hellfest et qu’Ereb Altor avait initialement toutes les cartes en main pour séduire un nouveau public et satisfaire ses fans.
Photographies : © Thomas Orlanth 2017
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