Entretien avec Rémi Dutoit, claviériste d’Ormyst


"Dans le cadre de la musique, on a la télé et les radios qui ne montrent qu'un spectre très réduit de ce qui existe à une très large partie de la population."


Le claviériste et compositeur du groupe français de metal symphonique, Ormyst, Rémi "D. L. Brandon" Dutoit a accepté de nous accorder quelques minutes de son temps. Il nous parle du futur de la bande, avec notamment un deuxième album et une tournée...

La Grosse Radio : Salut Rémi, et merci d’accorder cet entretien à La Grosse Radio. Pour commencer, est-ce que tu peux te présenter, nous parler un peu de ton parcours musical ?

Rémi Dutoit : En fait, je suis tombé dans la musique très jeune, depuis tout petit, avec du solfège. Je dois avouer que je n'écoutais pas vraiment de metal et je n'avais pas non plus de groupes. Ce n'est qu'en 2012 qu'Aina (chanteuse) et moi avons décidé de partir sur un projet de musique metal. On partait vraiment de rien, on ne connaissait pas le milieu du metal, mais petit à petit tout s'est mis en place. Cela a pris beaucoup de temps, car à la base, je joue de la musique classique, je n'avais jamais eu de groupe, jamais joué sur scène ou enregistré d'album. Il a fallu aussi trouver les bonnes personnes avec qui travailler, pour aboutir à une finalisation de l'album l'été dernier.

Parle-nous de la bande, présente-nous les membres si tu le veux bien.

Bien sûr. Donc il y a Aina la chanteuse et co-fondatrice du groupe. Elle a aussi écrit le premier album avec moi. À la guitare, on a Sébastien, qui a déjà joué avec plusieurs groupes avant Ormyst. À la basse, on a Guillaume, qui devrait également s'occuper du chant masculin sur le second album. Il joue également avec un autre groupe qui s'appelle Nimrod (Lyon). Et il reste Anthony à la batterie, ancien élève de Franky Costanza (Ex-batteur de Dagoba, NDLR).

Depuis combien de temps travaillez-vous ensemble ?

Pour moi, le groupe a vraiment pris forme en avril 2014, car c'est à ce moment-là qu'on a commencé les démos, enregistré les chansons... voilà, le groupe étant vraiment né : c'était clair, sérieux. Je m'en souviens encore très bien !

Pendant combien de temps avez-vous travaillé sur Arcane Dreams ?

Depuis avril 2014 justement, jusqu'à l'été 2016. Nous sommes aller présenter l'album fini, à M&O Music, et ils ont accepter de le publier. L'album était totalement auto-produit.

Quelles ont été les difficultés que vous avez rencontrées ?

La principale, c'est que lorsque l'on a commencé, c'est un monde que l'on ne connaissait pas, autant le côté théorique que pratique. Trouver les bonnes personnes pour mener le projet à aboutissement, les enregistrements, le matériel : tout cela, c'était nouveau pour certains d'entre nous.
 

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Créer un album, c’est un travail titanesque. Est-ce qu’il y avait une ligne de conduite dès le départ ?

Une ligne de conduite, je ne pense pas. Je voulais que cela ressemble à un album de metal symphonique, mais avec des éléments progressifs, et je pense qu'on y est arrivé. La façon dont j'ai composé m'a poussé vers ce chemin naturellement, sans forcer. Il n'y avait pas de volonté d'arriver vers ce stade. Même cette thématique est venue spontanément, lors de l'écriture. On avance un peu dans le brouillard depuis le début.

Pour entrer dans le détail d’Arcane Dreams, il est très onirique. Qui compose et où avez-vous puisé votre inspiration ?

C'est moi qui compose pour la partie instrumentale / mélodique. Côté influences, je ne sais pas si j'en ai vraiment eues. Je suis entré dans le metal par la porte du metal symphonique. J'ai commencé en écoutant du Nightwish, en particulier Ocean Born, le second album, Epica ou Sonata Arctica aussi. J'écoutais aussi du metal progressif avec Dream Theater et les compositions de Rick Wakeman, le claviériste du groupe Yes. Pour l'onirisme, ce n'était pas vraiment voulu, les choses se sont emboîtées comme cela, et des mélodies se regroupent dans plusieurs morceaux. On espère pouvoir le faire de façon plus consciente dans le prochain opus. Là, cela s'est fait dans un processus naturel.

"Arcane dreams" est très certainement LE morceau le plus abouti, à la fois posé et progressif. Il y a aussi cette semi-ballade avec "Back to Salem"…vous avez laissé libre court à vos envies, ou tout était bien préparé à l’avance, avec très peu d’adaptation ?

C'est vrai que le morceau "Arcane Dreams" reprend tous les autres, et donne de cette façon une cohérence à l'album. "Back to Salem", c'est drôle que tu en parles, car c'est le premier que j'ai composé. Il ne ressemblait pas à cette version d'ailleurs à ses débuts. C'était exclusivement du piano. Je l'ai composé en 2009 ou 2010. C'était bien avant d'avoir l'idée de créer un groupe de musique. Et petit à petit, en y ajoutant des voix, on a trouvé qu'il avait sa place, mais en restant minimaliste, il doit y avoir quatre pistes à tout casser. On jouait "Back to Salem" dans des bars à Lyon, bien avant que le groupe ne naisse. Il vient de très loin ce morceau.

Et le rendu final de l’album, tu en penses quoi ? Il atteint vos attentes ? Parce que la presse est unanime sur le résultat…

Moi personnellement, j'en suis très content. Cela m'a même motivé pour en faire un deuxième ! Je suis un peu spectateur de la réaction des gens qui ont écouté l'album. Et je suis content qu'ils aient apprécié !

Vous venez de publier une lyric vidéo de "Dreamsailor". On peut s’attendre à avoir un clip d’un des morceaux prochainement ?

Oui, c'est très récent. Le but est de démarcher les salles de concert. Pour se présenter, tout passe par Youtube aujourd'hui. On voulait faire un clip, mais pour faire un clip, il faut un budget. Donc on garde cette idée pour le second album. Donc comme il fallait quelque chose pour nous présenter, on est parti sur une lyric vidéo, sobre. Il y avait le teaser de l'album, mais qui clairement ne suffisait pas.

Pourquoi "Dreamsailor" et pas un autre ?

Dès le début, lors de sa composition, on savait que "Dreamsailor" serait un single ou aurait une utilité en étant seul. Il est plus court, efficace, sans structure alambiquée. Dès le départ, il remplissait cette fonction.
 


Et des concerts ? Une tournée même peut-être, c’est envisagé ?


À partir d'octobre, c'est sûr, on sera en concerts. De quelle manière, ça, je ne le sais pas encore. Cela a toujours été notre objectif, dès le début. Pour les premiers concerts qui sont confirmés, on va jouer des petits sets, de quarante minutes environ ou l'on jouera cinq six morceaux. Mais l'objectif, c'est de trouver une salle où l'on pourra jouer l'album en entier.
 

On serait ravi de couvrir un de vos lives en tout cas ! Tu dois le savoir, à La Grosse Radio, on milite pour les artistes émergents. Est-ce que tu penses que les radios ont une influence sur les choix musicaux des gens, et qu’elles les empêchent de s’ouvrir musicalement ?

Pas que musicalement d'ailleurs. Toute la culture est emprisonnée d'une certaine manière. Dans le cadre de la musique, on a la télé et les radios qui ne montrent qu'un spectre très réduit de ce qui existe à une très large partie de la population. Toutes les créations alternatives gravitent autour de cela, avec des budgets plus limités. Même le metal, bien que mieux connu grâce au Hellfest, reste un milieu que les gens voient à part. Je ne fais pas de militantisme pour ma part. S'il y a moins de monde, il y a moins de monde, et je fais avec. Mais c'est vrai que par exemple, lorsque les gens me demandent ce que je fais dans la vie, et que je leur réponds : "Je suis dans un groupe et je joue du metal symphonique"...cela les intrigue, parce que le metal, qui serait quelque chose d'assez violent, serait d'un coup compatible avec de la musique issu du milieu classique, qui touche même une certaine aristocratie.

Qu’écoutes-tu comme musique en ce moment ?

La plupart des influences que j'ai citées : Nightwish, Sonata Arctica ou même Stratovarius. J'écoute aussi en ce moment du jazz, Donald Byrd. Pas mal de musique classique, Bach, Chopin. Et des musiques de jeux vidéo aussi. Je crois que d'une manière générale, la musique de jeu vidéo est souvent très réussi et proche de son ambiance. Il existe de très bon compositeurs dans ce milieu : Jeremy Soule (Elder Scroll), Martin O'Donnell (Halo) ou encore Christophe Heral (Beyond Good & Evil).

Quel est le dernier artiste que tu as vu en concert ?

J'en ai vu énormément. Après, je ne vais pas trop souvent aux concerts non plus ! J'ai vu dernièrement Dream Theater à Toulon. J'ai vu Nightwish plusieurs fois, Within Temptation et Epica également. J'ai manqué Sonata Arctica à Marseille le mois dernier !

Si tu pouvais jouer la première partie d’un groupe, ça serait lequel (ou lesquels ?)

Amaranthe. Je pense qu'ils ont bien réussi l'électronisation de leur metal...ou la metalisation de leur électro ! En tout cas, je trouve cela bien !

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