Sidilarsen – Le Bikini (Toulouse) – 14/10/2017


Voilà maintenant 20 ans que les Toulousains de Sidilarsen retournent les scènes de France et de Navarre, 20 ans que les Sidilarsen sillonnent les routes pour défendre ses albums (6 disques studio, 5 démos et une compile) et nous en mettent plein les oreilles et les mirettes. Il était donc temps pour le groupe de se poser un peu après une année bien remplie pour faire le point sur ses 20 ans. 20 ans, l’âge de raison ou la force de l’âge ? Les deux, mon capitaine !

C’est pourquoi Sidilarsen a choisi de fêter ses 20 ans chez lui, à Toulouse dans l’arène du Bikini et en compagnie de son public et de pas mal de potes comme Black Bomb A, Gorod ou les Russes de Severny Flot… Et comme un anniversaire sans cadeau, ce n’est pas vraiment un anniversaire, Sidilarsen a décidé de faire un concert un peu spécial en ce soir du samedi 14 octobre avec pas mal de surprises, le tout filmé sous l’œil de pas moins de 9 caméras pour immortaliser ce moment de communion. Oui, vous l’avez compris, le groupe enregistre un DVD live pour fêter ses 20 ans !

Arrivé sur les lieux aux alentours de 20h, il fait bon de voir que Le Bikini est déjà bien rempli. Le public a répondu présent au carton d’invitation pour l’anniversaire de Sidilarsen et force est de constater que l’audience est assez disparate puisqu’on y croise des jeunes, des très jeunes, des anciens et même des très anciens… Bref, on se trouve devant un parterre plutôt disparate mais avec un pont commun : l’envie de faire honneur aux Sidi ! D’ailleurs, à l’intérieur du Bikini, c’est déjà l’effervescence et pas mal de personnes se sont positionnées aux endroits stratégiques pour avoir la meilleure vue possible, quitte à ne pas passer par la buvette ! De même, on peut voir fleurir ici et là sur la structure de la salle de concert des messages en l’honneur des Sidilarsen… Oui, les Toulousains sont aimés et choyés, ici-bas…

Sidilarsen love

Mais pour l’heure ce sont les Russes de Severny Flot qui ont la lourde chargé de lancer pleinement la soirée d’anniversaire (Hanibal Death Machine, le premier groupe gagnant d’un tremplin pour pouvoir ouvrir le bal plus tôt dans la soirée n’a apparemment pas fait fureur…). Inconnus au bataillon par une très grosse majorité du public présent – même si on les avait déjà vus avec Sidilarsen au Divan Du Monde en 2016 –, les Russes vont se présenter à nous en envoyant un gros son qui tâche, façon Neo Metal à l’ancienne mais avec des sonorités très actuelles. En l’espace de quelques petites secondes, le groupe déroule une musique tonitruante et ô combien accrocheuse qui va faire bouger les nuques et voler le sébum du cuir chevelu : oui, la fête a belle et bien commencé !
 

Severny Flot 1


Severny Flot propre un son très massif dans le rendu mais avec des structures qui flirtent parfois avec le prog’ dans ses compositions bien amenées ("МизантропиÑ","Презирать и ненавидеть","Каждую ночь"… je vous laisse lire les titres des morceaux, hein ?). Les bûcherons Russes menés par le chanteur / guitariste Alexander Leontiev s’avèrent donc être plus fins qu’il n’y paraît… D’ailleurs, à bien y écouter, on s’aperçoit qu’il y a pas mal de petites subtilités dans la musique des compatriotes de Vladimir Poutine, notamment au niveau des riffs et des petits gimmicks du second guitariste rehaussés par des nappes de clavier bien ficelées ("210"). Bref, en l’espace d’un peu moins de 45 minutes, Severny Flot a fait forte impression auprès d’un public Toulousain chaud comme la braise qui lui a réservé un très bon accueil et qui accompagnera sa sortie de scène sous de chaleureux applaudissements… Qui a dit que les relations Franco-Russes n’étaient pas au beau fixe ?

Severny Flot 2

A peine le temps de boire une bière que déjà la salle du Bikini remplie comme un œuf se met à trembler, quand résonnent les premières notes de l’introduction du set des vieux briscards de Black Bomb A. Ça faisait déjà quelques temps, que la bande à Poun n’était pas venue croiser le fer dans les terres Toulousaines (mis à part un passage dans les contrées Tarnaises de l’Xtreme Fest en 2014) et ça manquait, il faut bien le dire… Bon, disons-le tout net : ça faisait des années qu’on n’avait pas vu un Black Bomb A aussi bon sur les planches et ce soir, le groupe a renoué avec ses grandes heures !

BBA

Ainsi, malgré le poids des années (la barbe blanche d’Arno lui donne un air de Sid Haig), les Lillois vont se donner à fond dès l’opener "Comfortable Hate" et retourner la scène du Bikini, histoire de mettre le public à genoux. Loin des tergiversations des années passées, le Black Bomb A mouture 2017 est donc revenu aux sources primaires de sa musique hardcore / metal et compte bien le prouver pour cette soirée d’anniversaire. De plus, c’est la dernière date de la tournée pour promouvoir le DVD 21 Years Of Pure Madness, et les bougres comptent bien clôturer ce dernier set avec l’art et la manière...
 

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Le duo Poun / Arno réuni depuis fin 2014 est une véritable machine à tuer: les deux hurleurs arpentent la scène d’un bout à l’autre et délivrent une prestation sans concession à l’image de "Born To Die", "Lady Lazy" ou du costaud "The Point Of No Return". Au-delà de la complétude des voix (les growls d’Arno et le chant hurlé pour Poun), on sent que l’alchimie entre ces chanteurs-là est réelle et qu’elle dégage une formidable énergie. Il n’y a qu’à voir Poun chanter dans le public ou se donner à fond dans la fosse des photographes tandis qu’Arno harangue la foule pour se rendre compte de la détonante puissance des deux artificiers de Black Bomb A ! Derrière eux, la machine tourne à plein régime, notamment grâce à Hervé (Loudblast), tabasseur de fûts devant l’éternel et le bassiste Jacou (ex Ultra Vomit) qui ne seront jamais pris en défaut par des rythmiques en forme d’uppercuts ("Look At The Pain", "Burn", "Law’s Phobia"). Descente d’organes assurée ! Avec un DVD en forme de compilation sorti en fin d’année dernière, le groupe va taper bien comme il faut dans sa discographie et sortir que des grosses pépites comme "Mary" ou "Make Your Choice" qui font toujours plaisir à entendre.
 

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Au bout d’une petite heure d’une remarquable intensité, Black Bomb A quittera la scène avec la satisfaction du devoir accompli et l’assurance d’avoir clôturer dignement la dernière date de sa tournée. Le groupe va maintenant repartir en studio pour enregistrer son nouvel album, dont les compositions sont d’ores et déjà bien avancées. Si tout se passe bien, le bébé verra le jour en décembre 2017… ce qui nous promet une belle tournée pour 2018 !

Sidilarsen va fouler les planches dans quelques dizaines de minutes, mais c’est déjà la cohue aux abords de la scène et au niveau des entrées. On en est encore au changement de plateau qu’il est déjà difficile de circuler dans la salle du Bikini pleine à craquer. Pensez donc, il y a pas loin de 1400 personnes chauffées à blanc ! 1400 personnes qui veulent faire partie intégrante de cette soirée d’anniversaire si spéciale pour Sidilarsen. 1400 personnes qui veulent communier ensemble… Malgré cette foule si dense, on se dit que les Toulousains vont devoir se surpasser pour faire face à l’excellence de la prestation de Black Bomb A et que la pression doit monter en coulisse !

Sidilarsen Camera

Les lumières s'éteignent. Les 9 caméras s’allument, les techniciens de l’équipe Sidi sont prêts à immortaliser ce concert en forme de point d’orgue au bout de 20 ans de carrière, l’intro se lance... La tension est palpable dans le public tant il a conscience que les premières secondes de ce set vont être cruciales. C’est le batteur Samuel "Turbo" Cancel qui arrive en premier pour donner le coup d’envoi avec "Retourner La France" avant que tous les Sidilarsen rentrent en trombe sur les planches du Bikini sous les acclamations des fans : ça y est, c’est parti ! Le groupe est bien en place, le son est excellent, l’imagerie sur scène est parfaite (comme d’habitude), l’ambiance dans la fosse est explosive… Sidilarsen n’a pas raté son entrée !

Le tandem Viber / Didou focalise tous les regards et hypnotise l’audience sous des pépites comme "Back To The Basic" ou "Spread It" qui ont déjà fait leur preuve lors de la tournée (en cours ? Précédente) pour promouvoir Dancefloor Bastards. Mais pour cette soirée d’anniversaire, Sidilarsen nous avait aussi promis des pépites… C’est pour ça que le groupe va nous gratifier d’un "A Qui Je Nuis Me Pardonne" issu de Eau (2005) qu’on n’avait pas entendu depuis des lustres, quel bonheur de pouvoir se (re)mettre ce vieux titre dans les oreilles en live !
 

Sidilarsen Viber


Et comme un bonne chose n’arrive jamais seule, Sidilarsen nous aura concocté quelques featurings (d)étonnants comme sur "Guerres A Vendre" avec Arno et Poun de Black Bomb A, ''On En veut Encore'' avec la belle Béra (ex Aeria Microcosme) ou bien même un solo de batterie avec Alexander (de Severny Flot) à la basse, non sans avoir tout défouraillé sur "Walls Of Shame" (avec un wall of death en prime). Bref, Sidilarsen maîtrise son show à merveille et déroule tranquillement des morceaux comme "I Feel Fine", "Dancefloor Bastards", "Le Jour Médian" ou "Fluidité" avec la participation d’un public survolté…

Sidilarsen Didou

Après une petite pause bien méritée pour des Sidlarsen en transe, arrive le premier rappel lancé par "Le Meilleur Est A Venir" qui n’a jamais aussi bien porté son nom tant les Toulousains vont enfoncer le clou, notamment avec "Teknotrône" de l’album Bioptop (2003) sur lequel viendra jouer Sabash (l’ancien guitariste du groupe jusqu’en 2005), ainsi que "La Fibre" lors duquel le public viendra se trémousser sur scène ! Le second rappel quant à lui, prendra la forme d’une véritable célébration entre Sidilarsen et ses fans puisque le groupe sortira de sa besace les armes ultimes que sont "Comme On Vibre" et "La Morale De La Fable" avant de terminer sur "Des Milliards" qui fera hérisser le poil avec son final a cappella… Vivement le mois de mars prochain, que l’on puisse le voir ce DVD live !

Après la fin du concert de Sidilarsen, la pression retombe dans l’antre du Bikini si bien qu’une grosse partie du public quittera les lieux sans attendre le concert des sauvageons de Gorod… Le Bikini paraît bien vide du coup ! C’est bien dommage que l’audience ne soit pas restée pour la suite car les p’tits gars de Gorod ne sont pas venus pour enfiler des perles mais bel et bien pour faire honneur aux 20 ans des Sidi ! Et comme on pouvait s’y attendre, le groupe va partir sur les chapeaux de roues et nous envoyer son gros death extrême à la façon d’un bulldozer allemand.

Gorod Toullouse

En effet, fort de leur réputation de bûcherons à la technique chirurgicale, les Bordelais vont tailler dans le lard ce soir en proposant un set en forme de parpaing : "State Of Secret", "Here Die Your Gods" ou "Dig Into Yourself" sont de sortie et autant dire que dans le pit c'est le feu ! Et même avec un public plus que restreint sur le devant de la scène, l'ambiance au sein de l'audience est carrément survoltée. Il faut dire aussi que Gorod maîtrise son sujet à merveille et n'a pas son pareil pour prendre le quidam à la gorge avec des compositions brutes de décoffrage et intenses mais dotées d'une étonnante finesse  à l'image de "Birds Of Sulphur" et ce, même quand le groupe se permet une petite incartade thrash sur "Being A Jerk", issu du dernier EP en date, Kiss The Freak. Bref, malgré un public en désertion, Gorod a fait le job... et plutôt bien, même !

Au final, cet anniversaire des 20 ans de Sidilarsen a tenu toutes ses promesses et a permis aux Toulousains de marquer de la meilleure des manières deux décennies passées à faire de la (bonne musique). Sidilarsen va continuer son petit bonhomme de chemin et espérons qu’on soit encore là dans 20 ans pour pouvoir vivre encore une telle fête d’anniversaire !

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