A Forest of Stars – A Shadowplay for Yesterdays

Parfois on aimerait savoir ce qu’il y a dans la tête des musiciens. Mieux les connaître sans rentrer dans une psychanalyse profonde mais tout de même. Connaître leurs enfances, leurs vies, leurs déceptions, savoir si ils ont mangé des fourmis en regardant de vieux Playboy ou regardé leur grand-mère sous la douche en écoutant Claude François ; avant de sortir des inepties en chroniquant leur album.

Ensuite on devrait tourner autour de l’œuvre dans tous les sens pour bien sûr le classer comme tout bon chroniqueur qui se respecte avec un côté sûr de soi : « moi j’ai tout compris… »

…mais au fait : est-ce de la musique, du théâtre, du cinéma, un cauchemar, du Death, du psyché, du métal, du black, de l’avant-gardiste (quand on ne sait pas quoi dire, c’est ce qu’on dit), de l’orchestral, ou une arnaque ?

Une clé (non pas de sol ni de fa) musicale : Une œuvre éblouissante est parfois détestable au premier abord car on ne possède pas les « clés » (justement) pour déchiffrer la musique. Où veut aller le musicien, si ce n’est dans un asile psychiatrique ?

Car que voulons-nous ? Un riff facile qui nous fait tout de suite penser à quelque chose qu’on a déjà entendu et qui va nous rassurer ? Une structure musicale « couplet-refrain-couplet-refrain-solo-couplet-refrain » et puis fin ?

 

A Forest of Stars

Où voulons-nous nous jeter dans les abimes ne sachant pas où nous allons tomber ?
Alors…OSONS !!!

C’est ce que propose A Forest of Stars avec A shadowplay for Yesterday , œuvre longue et époustouflante baroque de 68 minutes.

On retrouve dans la formation Katheryne, Queen of the Ghosts (Vocals, Violin, Flute), ancienne de My Dying Bride où ici elle apporte une voix si particulière comme dans la BO de Twin Peaks et nous berce avec son violon.

Et si on avait seulement à écouter, se laisser transporter, sans rien dire et peut-être arriver à comprendre cette musique tellement inclassable.

Le Club des Gentlemen (c’est le nom qu’ils se sont donnés) maîtrise une variété d’instruments comme le violon, le piano-forte et la flûte d’une façon déconcertante… L’intro avec la voix de Mister Curse me fait penser à celle lointaine des californiens de Warlord dans les 80’s sur ...And The Cannons Of Destruction Have Begun…

Après c’est une autre histoire, voix écorchée dans une atmosphère décalée, totalement inattendue sous des blasts avec des violons et des riffs bien Metal comme sur « Prey Tell of the Church Fate »
L’esprit baroque et angoissant comme dans un film de Tim Burton où la ligne mélodique du violon donne une touche sentimentale et désespérée (« A Prophet for a Pound of Flesh ») possédant des changements hallucinant de rythme flirtant avec le Pagan. Il faut tout de même posséder une sacrée culture musicale pour arriver à créer de tels titres aux structures si complexes.

Certains titres possèdent des passages Black Metal « The Blight of God's Acre » sans pour autant dénaturer l’aspect théâtrale comme sur un vieux Arcturus ou bouleversant sur « Corvus Corona (Pt. II) »

 

A Forest of Stars

Ambiant avec certaines plages musicales comme avec « Man's Laughter » ou jouant avec des sonorités à la limite du faux (« Left Behind as Static »), ou très cérémonial (« Corvus Corona (Pt. I) ») avec un son de piano/guitare très Floydien.

Où totalement onirique avec « The Underside of Eden » tournant au cauchemar avec chœurs et notes de pianos désaccordées d’un château hanté.

Ensuite, l’univers du cabaret d’une époque victorienne lointaine est sublimé avec le titre « Gather of the Pure » (allez donc voir le titre proposé en clip ci-dessous et vous succomberez à cet univers réalisé en ombre chinoise que n’aurait pas renié un certain Tim Burton). C’est progressif, ambiant, baroque, fellinien, décadrant, où le riff transportera votre âme jusqu’à des cieux que l’on pensait oublier depuis longtemps…

 

L’artwork en total adéquation avec l’univers musical du groupe a été réalisé par Karolful qui dit concernant son travail : « C'était génial de combiner tous les symboles et les éléments qui figurent dans les chansons en une seule image », et n’oubliez pas d’aller sur leur site internet sublimant l’esprit d’A Forest of Stars.

 

Lionel / Born 666

Tracklist:

1. Directionless Resurrectionist
2. Prey Tell of the Church Fate
3. A Prophet for a Pound of Flesh
4. The Blight of God's Acre
5. Man's Laughter
6. The Underside of Eden
7. Gather of the Pure
8. Left Behind as Static
9. Corvus Corona (Pt. I)
10. Corvus Corona (Pt. II)
11. Dead Love (Bonus Track)

 

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NOTE DE L'AUTEUR : 10 / 10



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