Black Label Society – Grimmest Hits


Pas un feignant, le père Zakk Wylde. A peine la deuxième partie de The Book Of Shadows (2016) achevée, il remet en marche la machine Black Label Society, dont le dernier effort, Catacombs Of The Black Vatican, remonte à 2014. Si l'intention de proposer à son public du matériel neuf de manière régulière est louable, on peut légitimement s'interroger sur cette frénésie qui ressemble généralement bien trop souvent à de la précipitation.

Ne vous attendez pas à une quelconque révolution à l'écoute de Grimmest Hits : Zakk et ses compères nous balancent douze morceaux dans la plus pure tradition du groupe. Une sombre introduction joliment menée par quelques orchestrations et une basse rampante, et c'est parti : le grand blond fait assurément le boulot sur "Trampled Down Below", premier titre classique mais accrocheur. "Seasons Of Falter" et "The Betrayal" vont suivre cette lignée tout en montrant déjà quelque signes de faiblesse, donnant la désagréable impression d'avoir déjà été entendus mille fois.

Évidemment, le disque n'est pas avare en soli, terrain sur lequel le guitariste nous éblouit encore une fois de son talent, sans jamais en faire trop, une sobriété de bon aloi qu'il lui manque parfois sur scène. Même si les guitares sont logiquement mises en avant, la section rythmique est loin d'être en reste dans le mix. Autre bon point, un travail notable a été effectué sur beaucoup d'intros, pour un rendu assez varié ("All That Once Shined", "A Love Unreal"...). Il est amusant de constater à quel point le jeu de Zakk pouvait influencer le son des derniers disques d'Ozzy, tant les similitudes sont parfois frappantes.


Malgré tous ces bons points, Grimmest Hits a de quoi laisser dubitatif. D'une part, si la section rythmique est carrée, elle s'enferme désespérément dans le mid-tempo. Les accélérations de l'époque d'Order Of The Black manquent cruellement, et seul le court "Room Of Nightmare" donne satisfaction à ce niveau. Autre problème : où sont passés les refrains qui restent en tête toute la journée ? Hormis quelques rares moments ("Trampled Down Below", "Bury Your Sorrow", la jolie "The Only Word"), difficile de retenir grand chose de cette nouvelle sortie, les titres donnant l'impression de défiler sans anicroche mais sans passion.

Black Label Society n'a pas cette fois-ci fait l'erreur de trop charger son propos en ballades, l'opus en contenant trois, toutes assez réussies par ailleurs. Un titre comme "Bury Your Sorrow" donne quant à lui du plaisir, mais aussi énormément de frustration, car il montre que Wylde est largement capable de composer des morceaux de grande qualité. En plus d'un couplet au riff bien senti et d'un break dantesque qui fera son effet sur scène, un vrai refrain catchy vient faire de cette chanson la meilleure de l'opus.

Le constat s'impose : si l'écoute de Grimmest Hits est loin d'être un supplice, son manque d'accroche et de prise de risque lui est préjudiciable, donnant un ensemble trop inégal pour convaincre pleinement, et respirant le pilotage automatique. Nous pouvons espérer qu'à l'avenir, Zakk Wylde prenne plus de temps pour travailler ses compositions afin d'exploiter au mieux leur potentiel.

Sortie le 19 janvier 2018 chez eOne Music

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NOTE DE L'AUTEUR : 6 / 10



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