Tribulation – Down Below

Il n'aura finalement fallu que trois opus à Tribulation pour trouver définitivement sa propre esthétique. Si The Horror montrait un groupe de death metal relativement classique mais à la fougue bien marquée, c'est avec The Formulas of Death, puis The Children of the Night que les Suédois se sont forgés leur propre style musical, à mi-chemin entre death metal et rock progressif 70's. Avec Down Below, Tribulation poursuit sa quête du romantisme noir, nourrie de l'imagerie gothique et vampirique de l'Angleterre victorienne. Et une fois de plus, c'est un réel succès pour le quatuor.

Pourtant, avec le départ de Jakob Ljungberg (batterie), il était normal d'avoir quelques réserves sur la capacité du combo à garder sa propre identité musicale, tant la cohérence semblait de mise entre les quatre musiciens. Mais Adam Zaars et Jonathan Hulten (guitares) restent les principaux compositeurs au sein de Tribulation et malgré le départ de Ljungberg, puis l'intronisation d'Oscar Leander au poste de batteur, les différents éléments qui ont fait le succès de The Formulas of Death et plus encore, celui de The Children of the Night restent présents.

Tribulation, Down Below, Review, death metal, progressif, Hulten, Century Media,

Certes, les Suédois ont donné une plus grande importance à la mélodie au sein de leurs titres, à l'image du single qui ouvre Down Below, "The Lament", ou de "Lady Death", préalablement dévoilé sur l'EP du même nom en fin d'année 2017. Pour autant, cela ne signifie pas que Tribulation sombre dans la facilité. C'est même le contraire tant le travail d'équilibriste est bien réalisé pour intégrer toutes les influences du quatuor au sein des compositions qui parsèment l'album. La voix de Johannes Anderson (chant, basse) se veut toujours aussi rêche et écorchée, à la limite du black metal ("Cries From the Underworld") tandis que les sonorités vintages 70's, augmentées ponctuellement de nappes de claviers et de notes de piano succèdent aux riffs plus massifs ("Subterranea").

Ce piano, d'ailleurs, parlons-en. Disséminé tout au long de l'album, il permet de faire le lien entre les titres et d'ajouter ce petit quelque chose qui caractérise tout l'univers de Tribulation. Sur le final de "Lacrimosa", il évoquerait presque le piano d'une salle de bal déserte et hantée. De quoi aller magnifiquement de pair avec l'esthétique du groupe. De même, l'interlude "Purgatorio" est un petit bijou de composition, une berceuse sombre et envoutante, menée par les arpèges de guitare d'Hulten.

Instrumentalement parlant, les dandys suédois nous régalent de savoureux soli de guitare, notamment sur "Nightbound", "Lacrimosa" ou "Here Be Dragons", sur lesquels Jonathan Hulten et Adam Zaars sont toujours éblouissants. Les titres savent d'ailleurs rentrer en tête avec une justesse mélodique et harmonique propre au combo suédois, comme "The World" et son introduction en tapping qui devient rapidement addictive.

Tribulation, Anderson, Down Below, review, death metal, century media,

L'aspect progressif qui nous avait séduit sur les deux précédents opus du combo est une fois de plus mis en avant, notamment à travers le titre "Here Be Dragons", qui se développe en deux temps, avec un final épique, comme une valse endiablée, parfaite pour conclure la quatrième oeuvre de Tribulation. Toutefois, nous ne saurions que conseiller de se procurer l'édition limitée de Down Below, contenant un titre bonus, le très bon "Come, Become, to Be", qui n'aurait pas dépareillé sur The Children of the Night.  Alors que les deux précédents opus de la formation n'avaient comme seul défaut que leur longueur, Tribulation a écourté Down Below (l'album dure quarante-six minutes), ce qui renforce la cohésion de l'oeuvre et rend l'album encore plus percutant.

Addicitif et riche, Down Below n'est qu'un chef d'oeuvre de plus à ajouter à la discographie de Tribulation, qui est définitivement un grand groupe en dépit de la jeunesse des musiciens. Ce quatrième album ne fait que confirmer le talent d'écriture des Suédois, aussi à l'aise en studio que sur scène.

Sorti le 26 janvier 2018 chez Century Media
Photographies : © Arnaud Dionisio / Ananta 2016
Toute reproduction interdite sans autorisation du photographe

close

Ne perdez pas un instant

Soyez le premier à être au courant des actus de La Grosse Radio

Nous ne spammons pas ! Consultez notre politique de confidentialité pour plus d’informations.

NOTE DE L'AUTEUR : 9 / 10



Partagez cet article sur vos réseaux sociaux :

Ces articles en relation peuvent aussi vous intéresser...

Ces artistes en relation peuvent aussi vous intéresser...