Amenra (+ NNRA) à  la Gaîté-Lyrique (Paris) – (13.01.2018)

La Gaîté-Lyrique reçoit ce soir la grande messe, pas celle de minuit (elle est déjà passée), mais bien celle d'Amenra assurément très différente. Pour ouvrir le bal, ce sont les parisiens de NNRA qui prennent place sur scène.

 

NNRA


Faire la première partie d'un mastodonte scénique tel qu'Amenra n'est pas aisé. D'autant plus qu'à droite on fait un de ses premiers concerts.
 


La prestation est de qualité, les musiciens bien en place et le son très correct. C'est plus du côté de l'originalité que cela pêche un peu. Les titres instrumentaux post-rock sont efficaces mais ne se distinguent pas vraiment de ce qui se fait dans le style. D'autant que la suite de la soirée va passablement les faire oublier. On notera l'effort particulier pour se démarquer visuellement.
 


En effet, les musiciens sont tous placés derrière une toile géante, sur laquelle sont projetées des images en noir et blanc et à travers de laquelle elles surgissent comme une brume de nuage venue des machines à fumée.
 


Un effet très intéressant qui marquera plus que la musique. Il faudra sans doute revoir le groupe dans d'autres circonstances pour se faire un avis plus marqué.
 


 

Amenra


C'est enfin le moment tant attendu de ce début d'année. Le retour d'Amenra sur les planches parisiennes, venu présenter les titres de son dernier album en date, l'énorme Mass VI. Qu'est-ce que cette nouvelle offrande donne sur scène ? Inutile de faire un suspense inutile, c'est une véritable tuerie. Une machine de destruction massive qui durant 1h20 va nous mettre à genoux en neuf morceaux enchainés sans temps mort, dont trois de Mass VI. Les coups viennent de partout, des riffs pachydermiques qui prennent aux tripes, au chant possédé ainsi que des moments de calmes qui sont là pour mieux vous préparer au prochain direct à l’estomac.
 


Tout cela commence dès l’intro devenue classique de "Boden" avec un Colin à genoux, entouré de fumée, frappant ses bâtons comme dans un rituel chamanique. Puis c’est la déferlante sonore qui s’abat sur le public. Le son est titanesque et très équilibré, d’une qualité exceptionnelle pour le style (un très très grand coup de chapeau à l’ingé son au passage), nous permettant de profiter pleinement de toute la richesse musicale du groupe.
 


Les musiciens, de leur coté, sont en état de grâce et donnent tout sans faiblir, ni fausses notes. Le premier titre tiré de Mass VI arrive juste en second avec le magnifique "Plus près de toi", et nous allons enfin pouvoir constater ce qu’il va en ressortir en live. Sans surprise il n’en est que plus fort, comme tous les morceaux joués ce soir. De "Razoreater", en passant par "Children of the Eye", le très puissant "Nowena" ou encore "Aorte" et sa longue intro planante jusqu’à l’explosion dévastatrice. Une leçon de maîtrise et de professionnalisme que l’on aimerait voir bien plus souvent en concert.
 


Coté chant, Colin est plus déchirant que jamais, tant dans ses hurlements que dans son chant clair. Ce n’est plus un secret, c’est un performer incroyable, totalement imprégné par son art, nous l’offrant avec une intensité inouïe, perpétuellement en mouvement et dos au public comme à son habitude comme pour mieux se concentrer sur ce qu’il a à nous donner au fond de lui.
 


Les premières notes du futur (même présent) classique "Daiken" commence avec en support vidéo le très beau et étrange clip en noir et blanc du dernier morceau de Mass VI qui sera l’ultime titre de la soirée. Un final logique avec longue pièce intense avec son crescendo et son climax terriblement brusque mais tellement intelligent, qui laisse un sentiment de frustration finement recherché et atteint parfaitement son but. Du pur génie !
 


La brutalité de la fin passée, toujours un peu groggy, on se dit qu’il n’y avait aucun autre endroit où il fallait être ce soir-là et chacun en gardera un souvenir gravé en lui, malgré l’absence d’un des meilleurs morceaux composés par le groupe "A Solitary Reign". La double frustration ? Assurément.
 


Peut-il y avoir un bémol dans un tel spectacle ? Et bien oui, deux petits mais qui sont de plus en plus courant en concert. Les gens qui parlent, souvent fort, et dérangent les autres. Franchement si certains ont envie de discuter, qu'ils sortent de la salle et laissent les amateurs de musique profiter pleinement de leur soirée. Et bien sûr la plaie des concerts, les portables pour faire des photos souvenirs de mauvaise qualité, qui seront effacées le lendemain. Cela gêne le public, les photographes officiels et parfois les artistes quand ces "artistes" du smartphone oublient d’enlever le flash. Alors si certains se sentent concernés (et c’est bien heureusement une petite minorité), qu'ils se mettent juste à la place des autres et qu'ils pensent peut-être à plus vivre réellement leur concert. A bon entendeur, merci.


Setlist :
Boden
Plus Près De Toi
Razoreater
Children Of The Eye
Nowena
Aorte. Nous Sommes Du Même Sang
Terziele
Am Kreuz
Diaken

Photos : Arnaud Dionisio / © 2016
Toute reproduction interdite sans autorisation écrite du photographe.

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