I Am I – Event Horizon

La chronique du jour va parler d'une légende du rock, je parle bien sûr d' I Am I ! Comment ça « c'est quoi? » Ok, c'était naze. I Am I est le nouveau groupe de l'ancien chanteur de Dragonforce, ZP Theart, qui tente de revenir sur le devant de la scène avec un opus orienté power metal, nommé Event Horizon. Cet ensemble de joyeux lurons est encore tout jeune (le disque, enfin, l'usb décoré, est sorti le 26 mai 2012), voyons ce qu'ils ont dans le ventre.

Cette bande nous livre donc un album power, se rapprochant, comme par hasard, de groupes fonctionnant bien et à la notoriété qui n'est plus à faire, comme Dragonforce (tiens tiens) ou Stratovarius, qui sont les influences les plus marquantes, sans oublier quelques touches de heavy. Que ce soit dans les riffs, maîtrisés, mais souvent bien pauvres, ou le chant, à la technique finalement trop limitée, on tombe dans le cliché absolu au fur et à mesure de l'écoute.

Chaque chanson commence par une intro souvent sympathique (bien que trop classique, comme l'aspect quasi spatiale sur « This is My Life ») et est ponctuée d'un passage à vide, servant soit à prolonger une certaine forme de souffrance pour l'auditeur, soit à palier le manque d'inventivité, mais dans les deux cas, l'effet est le même, c'est à dire le grand vide, comblé majoritairement par un passage pseudo-orchestral qui n'impressionnera, bien sûr, personne. Il arrive de temps en temps qu'un sursaut d'espoir jaillisse d'une intro, pour s'écraser lamentablement, la faute à l'aspect trop banal des morceaux et à la platitude du chant et des guitares. Au détour d'un accord, on tombe nez à nez, enfin, enceinte à oreille sur un passage ressemblant à s'y méprendre à du Tarot. Et paf, le refrain nous arrive dans le pif, avec son côté prévisible, toujours en se répétant dans sa redondance extrême, avec parfois des chœurs n'apportant rien à la piste, des ponts vus, revus et déjà entendus ... Cet album entraîne une lassitude écrasante, que le chant ne viendra pas améliorer au fur et à mesure.

I Am I

Car ZP Theart nous assène une prestation qui alterne entre le médiocre et le mauvais. Sa technique frise parfois le néant, dans des passages borderline qui tombent parfois dans des fausses notes exécrables, et le peu de modulation de sa voix qu'il traîne comme un boulet n'arrange rien, pour rester poli. Suffit d'écouter la fin de « This is My Life » pour se rendre compte des faiblesses évidentes du britannique. Le groupe n'oubliera pas, bien sûr, de nous offrir la mid-tempo « King in Ruins », pour nous prouver que ZP sait se faire émouvant, ce qui se révèle un échec constant. Ses aigus sont à la masse, son chant plombant des morceaux qui n'ont parfois comme unique défaut que de rester trop dans les seconds couteaux, et ce titre démontre ainsi l'échec technique flagrant du chanteur. Pour un mec qui voulait se lancer dans son propre projet, ça la fout mal d'être le plus gros défaut du disque. Pas de bol.

On retiendra encore quelques bons moments. Quelques, car il ne faut pas pousser mémé dans les ronces, ça reste quand même franchement mauvais. « Wasted Wonders » n'est pas trop mal fichue, avec un refrain qui se veut accrocheur, et qui fonctionne plutôt bien, si l'on fait abstraction de la voix de l'ami ZP. Même si les ficelles sont utilisées outrageusement pendant tout le reste du brûlot, celle-ci se démarque grâce à des guitares amorçant une belle montée en puissance, révélant un travail plutôt intelligent, sans être atypique, ni même osé. Les prises de risques inexistantes feront des dix titres un amas de morceaux oubliables, qui entreront par une oreille, et ressortiront par l'autre. De même, « Dust 2 Dust » sauve à peu près les meubles, et rattrape des essais ratés que sont « Stay a While », « In the Air Tonight » et surtout l'immonde « King in Ruins ». Dommage que la production mette tant en valeur le chant, au détriment des autres instruments dont l'espace d'expressivité est trop restreint.

I Am I est une formation sans inventivité, ni réel talent, qui livre avec Event Horizon un opus fade, plat, banal, et au chant à revoir entièrement. Au mieux trop classique, irritant dans le pire des cas, l'album ne captera ainsi pas l'attention d'un auditeur qui ne demandait pas à subir un tel châtiment. Allez, direction la poubelle. Le power metal a livré suffisamment de bonnes choses cette année pour nous faire gentiment oublier l'existence d'I Am I.
 

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NOTE DE L'AUTEUR : 3 / 10



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