Dawn of Destiny – Praying to the World

Dawn of Destiny, vous n'en avez jamais entendu parler ? Avant d'entamer la chronique, figurez-vous que moi non plus. C'est donc en écoutant la discographie de ces allemands que j'ai appris à me faire à leur musique, dans un registre power metal assez solide, bien que ne chamboulant pas les codes établis. Tous leurs albums sont sortis à une vitesse fulgurante, un an seulement séparant chaque sortie … jusqu'à cette année.

Trois années séparent ainsi Human Fragility de Praying to the World. Et cela s'explique par des changements de line-up assez conséquents, notamment au niveau du chant. Assuré tout le long des trois premiers opus par Tanja Maul, celle-ci prend la poudre d'escampette en 2010. Elle est ainsi remplacée par Monika Wesely, qui elle-même quitte le groupe pour laisser au chant la frontwoman Jeanette Scherff. C'est donc surmontant ces difficultés logistiques que Praying to the World nous parvient.

Et nous sommes accueillis par un bon gros growl. Notre combo aurait-il recueilli une Angela Gossow bis ? Veulent-ils faire du death metal ? Heureusement, l'arrivée de la section rythmique, du clavier et surtout de la voix féminine nous rassurent tout de suite quant aux intentions de la formation, qui continue dans sa lignée power metal, inspirée par quelques grands noms sans toutefois céder aux sirènes du plagiat et de la repompe. Les compositions font donc toujours la belle part à une superbe alliance chant / clavier / guitare, et les paroles restent encore une fois imprégnée du côté religieux de Dawn of Destiny (celles de « Miracles » ne trompent absolument pas). Tout au long du brûlot s'alterneront des pistes dans la droite lignée d'un power traditionnel et puissant, écrasant tout sur son passage (les excellentes « My Life Lies in Ruins », « Another Pain » ou « This Aching Heart »), des morceaux plus heavy (parfois aux accents pop comme « Miracles » ou plus classique comme « Promised Land ») et d'autres très différents, comme « Misunderstood » qui combine tous ces aspects en ajoutant des touches progressives, ou « My Four Walls » et ses accents electro. Aucun doute, il y a à boire et à manger, pour les goûts de chacun, et ce que touche le groupe allemand se transforme régulièrement en or.

Dawn of Destiny

La réussite de ce brûlot vient également, d'une part, d'une très bonne production, mais également de la brillante prestation de Jeanette Scherff. La jeune femme, au timbre beaucoup moins haut-perché que Tanja, est juste, et module sa voix très souvent. Surtout que là où le chant pouvait avant rebuter car le timbre de la précédente vocaliste est particulier, ici, la chanteuse est bien plus fédératrice car sans être passe-partout, sa voix reste souvent dans des tons plus graves, pour ainsi dire parfois plus supportables. Elle sait se faire tantôt douce sur les parties mid-tempo voir ballade, et donner de l'énergie dans son chant sur les morceaux plus typés power. Là où on reprochait un manque de diversité dans l'interprétation de l'ancienne voix du groupe, la nouvelle a fort heureusement bien plus d'un tour dans son sac. Par contre, on va rester dubitatif quant à l'insertion de quelques chants growlés qui n'apportent, finalement, pas grand chose ...

Dawn of Destiny a souvent le sens du refrain, et presque tous les titres sont gâtés par la nature de ces points d'orgues mémorisables. « Another Pain » ou « One Last Word » en sont de parfaits exemples, tant les pistes semblent construites autour de ce passage pour combler. Si on peut tomber dans une répétitivité ainsi, il n'en est rien, grâce à toute la diversité déployée par un quintet très inventif. « Misunderstood » devance tous les autres, une perle de création par l'alliance de sa montée en puissance subtile, son goût très prononcé pour l'épique grâce à son refrain, ses chœurs, tout ce qui fait un hymne du power metal. Ses 7 minutes diversifiées à l'extrême passent très rapidement, tant et si bien qu'on en redemande une fois que c'est terminé. Quelques titres comme « Beast Human » ne se hissent pas au même rang d'excellence, ce dernier étant bien trop bancal, devenant même le plus faible, avec « The Right Path » un peu poussive.

Bon, le bilan est plutôt en la faveur de Dawn of Destiny. Praying to the World est même un très bon album, et la nouvelle chanteuse assure bien. Allez, plus qu'un effort, et ce sera encore mieux, car oui, c'est possible. En évitant le chant extrême à profusion et en passant à côté des morceaux dispensables. Si la formation est lancée dans sa dynamique, on est partis pour avoir le nouveau l'an prochain. Bonne nouvelle ?
 

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NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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