Glorior Belli – The Apostates


 

Il y a ceux qui se détournent des religions pour trouver leur propre voie et seront bannis à jamais ; et ceux, comme Glorior Belli qui se démarquent des sentiers battus du black metal pour nous proposer une autre approche sans pour autant renier leur style musical de prédilection.


 

Ça commence tout doucement avec « Sui Generis », histoire de se mettre dans l’ambiance suivi d’un gros riff bien gras avant que la batterie ne s’emballe. La voix de Billy Bayou dégueule ses paroles d’une voix bien rauque : « I have no idols among the crowd of gods Hear how I call the flames within my soul ».
 

Glorior Belli ne fait pas un black metal comme tout le monde : sa musique parfois planante est aussi ponctuée de nombreuses plages de respiration. On assiste à une avalanche de passages différents. C’est sublime, les décollages musicaux atteignent des sommets d’élégance. La fin est très rock dans l’approche tandis que la voix est toujours aussi patinée et rugueuse comme de la toile émeri version « gros grains ».
 

Glorior Belli


Il en est de même avec un joli riff stoner et son ambiance magique sur «Hangin' Crepe » : on croirait entendre une bande de hippies sous amphétamines en train de se faire une Quatre Saisons avec des  champignons hallucinogènes qu’ils auraient ramassés dans la forêt de Fenriz de Darkthrone.
 

Leur musique, c’est du metal, du black metal, du new black metal, peu importe. En tout cas c’est assez avant-gardiste sur « Jerkwater Redemption ». Sur ce titre, ils explosent les barrières qui font que l’on doit normalement rester dans nos enclos musicaux. Eux, explosent les clivages et les clôtures, quitte à s’ensanglanter les mains sur des barbelés rouillés. Un titre entre un Deströyer 666 et un Aura Noir.
 

Apparaissent lourdeur, pesanteur, réverbération planante, avant que de légères notes de guitares (Arthur et Rodon) démarrent telles des piqures d’insectes : voici venir « The Apostates ». On commence par un solo magique dôté d’une aisance phénoménale. Grandiose! Ensuite un groove stoner vient donner le rythme à cette progression lente (Marco à la basse), sur des paroles black metal (« We travel through silent boundless space Free of doubts beyond the noxious spheres Lucifer drains from our blood the stench Far away from our ill-favored grave»), avant qu’une rythmique « true bm » ne prenne la relève. C’est incroyable de voir comment leur musique est unique.
 

Glorior Belli


Les Français prouvent qu’ils peuvent envoyer une grosse déflagration sous blast sur « Deserters of Eden » : c’est haineux, rapide, un course effrénée pour quitter le Paradis Terrestre. La voix rugueuse sort de entrailles de l’Enfer pendant que la batterie de S. ne lâche rien de sa mission : être présent sur la moindre microseconde du titre et ce même si un somptueux passage vient alléger l’ensemble. Les solos heavy rock font des merveilles, c’est gracieux, même classieux et cela donne une couleur assez magique à l’ensemble. Les paroles se déversent comme un venin aide par une rythmique relevée, avec différents tiroirs qui s’ouvrent, prouvant à nouveau la complexité de leur musique. On découvre une progression plus classique sur « Bedlam Bedamned »  et son accélération, ses blasts et sa fureur.
 

 « Split Tongues Won't Atone » prouve que l’on peut trouver du groove dans le black metal et même du gros (« Runaway Charley ») et comme à chaque fois quelle batterie ! Quel jeu ! Quel talent ! En revanche « Rebel Reveries » est peut-être un peu trop heavy rock à la Charts US à mon gout.


Ça faisait longtemps que je n’avais pas été aussi étonné et enjoué à l’écoute d’un album.
 

Savoir oser sortir des sentiers battus, comme un Hail Spirit Noir, c’est aussi ça l’essence même du black metal. Simplement irrésistible, un ovni qui vient de s’abattre sur nos oreilles nécrosées par une habitude auditive où les changements sont souvent mal accueillis. Mais comme l’Apostat qui se trouve à gauche de l’illustration : dressons notre majeur vers le ciel !
 

Lionel / Born666

Photos : © 2018 Neurotica Photography
Toute reproduction interdite sans autorisation écrite du photographe.

 

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NOTE DE L'AUTEUR : 9 / 10



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