Heaven Shall Burn (+ August Burns Red – Whitechapel – In Hearts Wake) à  La Machine du Moulin Rouge, Paris (27.03.2018)

C'est un sacré plateau qui nous est offert ce soir à La Machine du Moulin Rouge avec pas moins de quatre groupes ayant une aura internationale dans des styles un peu différents. Nous allons naviguer entre metalcore (In Hearts Wake et August Burns Red) et deathcore (Whitechapel et Heaven Shall Burn) pour notre plus grand plaisir. Au programme : breakdowns, singalong, stagedives et crowdsurf !

IN HEARTS WAKE

 

Il y a seulement six mois de cela, In Hearts Wake assurait la promotion de son quatrième album Ark juste à côté de La Machine du Moulin Rouge au O'Sullivans Backstage by the Mill en tant que tête d'affiche. C'est donc avec un plaisir non dissimulé que l'on retrouve ce soir le combo en provenance de la ville des surfers par excellence, Byron Bay en Australie.

Il est seulement 18h45 quand le quartet - amputé de son guitariste Evaen Dall n'ayant pu faire le déplacement sur la tournée - prend possession de la scène. Dans le public présent rares sont ceux qui semblent connaître le combo et pourtant au fur et à mesure des titres, la fosse ainsi que le reste de la salle prend goût au metalcore lêché proposé par In Hearts Wake. On ne cessera jamais de le répéter mais quand il s'agit de metalcore, il faut souvent aller chercher les groupes les plus uniques dans l'Océanie. A se demander ce qu'ils peuvent bien mettre dans la nourriture des marmots !

Le coffre et l'imposante stature de Jake Taylor (chant) nous amène d'entrée dans l'univers d'In Hearts Wake qui va plus loin que du simple metalcore en y alliant des textes parlant de préservation de la faune et de la flore, du réchauffement climatique et tout simplement d'écologie. Des thèmes centraux et qui tiennent à coeur de ce groupe qui par exemple organise avec ses fans des sessions de nettoyage des plages de Byron Bay. Alors on se retrouve très vite happé par les breakdowns et les growls du frontman sur les tubes que son "Breakaway" ou "Earthwalker".

Un circle-pit et un premier wall of death plus tard, In Hearts Wake aura plus que réussi son pari de se faire connaître d'un public différent et qui ne s'attendait sûrement pas à se prendre une aussi belle baffe par le tout premier groupe de la soirée. 

Setlist:
Overthrow
Healer
Breakaway
Departure (Death)
Warcry
Earthwalker
Refuge

WHITECHAPEL
 

Changement d'ambiance avec Whitechapel. Le sextette - et oui on joue à trois guitares chez les Amerloques - en provenance de Knoxville, Tennessee va nous délivrer son deathcore pendant une bonne demi-heure devant une assistance comprenant bien entendu quelques fans de Phil Bozeman (chant) et sa bande.

Whitechapel entame son set avec "I, Dementia" et "Faces" issu de l'album éponyme ayant vu le jour en 2012. Le son est toujours autant de qualité quand on est placé en dehors de la fosse et il est assez simple de discerner les instruments tout comme le chant même si le growl de Phil Bozeman n'est pas des plus puissants ce soir. Le premier problème qui se pose ce soir vient du fait que la musique des Américains est intéressante en studio, que c'est bien joué mais qu'est-ce qu'on s'ennuie. Il n'y a aucun mouvement sur scène, chaque musicien restant bien campé sur ses deux jambes sans bouger à plus de trente centimètres du point de départ, il n'y a quasiment pas d'interaction avec le public et encore moins entre les musiciens.

Alors les titres passent et on n'accroche vraiment pas à la prestation proposée, on tape quand même du pied par moment, certains breakdowns nous décrochent quelques headbangs mais pour le reste c'est une prestation bien oubliable que nous propose Whitechapel. Le seul moment nous ayant réveillé est venu du défaut de micro sur "The Saw is the Law" ce qui a fait que le pauvre Phil Bozeman s'est égosillé pendant près d'une minute dans un micro non-branché.
 

Setlist:
I, Dementia
Faces
Elitist Ones
Let Me Burn
Mark of the Blade
Intermission (Rise)
Our Endless War
The Saw Is the Law
This Is Exile

AUGUST BURNS RED
 

A la fin de l'été dernier dans un Petit Bain plein à craquer et soumis à l'écrasante chaleur qui règne fin août à Paris, August Burns Red nous avait donné un concert de haute volée pour les dix ans de son mythique album Messengers. Si ce soir les Américains sont dans notre contrée c'est en support de leur dernier album en date, Phantom Anthem, ainsi que pour jouer les grands classiques qui émaillent la carrière de Jake Luhrs (chant) et  ses compères.
 

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Si le metalcore américain est depuis quelques années sur la pente descendante à cause de groupes qui se ressemblent tous, tant sur le plan visuel que sonore, August Burns Red est bien esseulé pour nous proposer une musique de qualité en sortie du territoire de Donald Trump. Et pourtant chaque galette est attendue et accueillie de la même manière par les fans du genre comme s'il n'effleurait l'esprit de personne que le quintette puisse décevoir.
 

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Phantom Anthem va donc être grandement à l'honneur représentant la moitié de la setlist jouée ce soir au travers de "King of Sorrow", "The Frost", "Dangerous", "Float" et le single originel de l'album "Invisible Enemy". La recette n'a pas changée d'un iota par rapport à Found In Far Away Places par exemple mais August Burns Red va toujours un petit plus loin pour soigner les cages à miel de son auditorat. C'est flagrant sur "The Frost" avec des passages ambiants à la limite du prog par moment et c'est la marque d'un grand groupe. D'autant plus que toutes ces petites touches se retrouvent bien sur scène, aidées par la qualité sonore de La Machine du Moulin Rouge.
 

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August Burns Red n'oublie pas de choyer ses fans à travers des titres plus anciens. Ainsi chaque album depuis Messengers est représenté par au moins un titre, que ce soit "Composure" pour ce dernier, "Spirit Breaker" pour Rescure & Restore, "Ghosts" pour Found In Far Away Places, "Empire" pour Leveler et bien entendu le tube par excellence, "White Washed", pour Constellations.
 

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La fosse de La Machine du Moulin Rouge répond avec joie aux invectives du frontman et on voit apparaître un grand nombre de crowdsurfers qui se seront bien chauffés avant la prestation des héros du soir. Avec "White Washed", August Burns Red termine son set de la meilleure des manières et comme à chaque fois on ressort impressionné par le niveau technique de JB Brubaker (guitare) et Matt Leiner (batterie) ainsi que par la qualité du concert proposé.
 

Setlist:
King of Sorrow
Empire
The Frost
Spirit Breaker
Ghosts
Invisible Enemy
Dangerous
Composure
Float
White Washed

HEAVEN SHALL BURN
 

Place maintenant aux héros de la soirée que nous n'avions pas vu en tête d'affiche à Paris depuis une tournée commune avec Parkway Drive, c'était en décembre 2014. Depuis les Allemands ont pu être aperçu en première partie de KoRn en mars 2017 et nous avions pu aussi les applaudir sur la Warzone du Hellfest en 2016. C'est donc avec un plaisir non dissimulé que l'on accueille le quintette qui est là aujourd'hui pour défendre son dernier album en date, Wanderer, mais aussi pour nous asséner ses plus grands tubes d'une carrière déjà très florissante.
 

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Si nous avions eu le droit à de la pyrotechnie au Hellfest, ce ne sera malheureusement pas possible ce soir au vu de la configuration de la salle en revanche Heaven Shall Burn ne se moque pas de son public pour la production scénique proposée. Machines à fumées et lumières sur le devant de la scène plus des lumières au fond de la scène près de la batterie, tout ceci ravit nos yeux mais aussi les lentilles des photographes présents dans la salle.
 

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Dès les premières notes de "Downshifter" le public répond présent et restera chaud bouillant pendant l'entièreté du concert. Première surprise, Marcus Bischoff fait une infidélité à ses célèbres chemises pour porter ce soir le dernier tee-shirt sorti par l'association Hardcore Help Foundation (nous vous laissons cliquer ici pour en savoir plus sur cette association et tout le travail réalisé) concernant un projet d'eau potable au Kenya, un tee-shirt qu'il ira jusqu'à essorer sur le premier rang à la fin du concert avant de le lancer dans la fosse pour le plus grand bonheur d'un fan présent.
 

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La machine de guerre allemande est en route et va nous matraquer de ses riffs les plus meurtriers pendant près de quatre ving-dix minutes en mettant bien entendu en avant Wanderer mais aussi ses précédents albums dont notamment l'incroyable Veto avec "Land of the Upright Ones", "Hunters Will Be Hunted" et bien sûr en tant que dernier morceau de la soirée "Valhalla", la reprise de Blind Guardian. Un moment assez incroyable d'ailleurs puisque le public scande le refrain presque aussi fort que le public des interprètes originaux !
 

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Hormis Blind Guardian, Heaven Shall Burn va aussi nous reprendre un grand classique de ses setlists avec "Black Tears" de Edge Of Sanity. Contrairement à pas mal d'autres styles il est assez rare de voir des covers dans le monde du deathcore et de ses dérivés pourtant Heaven Shall Burn s'attèle à enregistrer à sa sauce des titres qu'ils aiment pour un rendu qui est presque à chaque fois une totale réussite. On est donc toujours heureux de les voir interpréter en concert !

La soirée passe à une vitesse folle, l'enchaînement des morceaux se faisant sans accrocs et étant d'une limpidité à toute épreuve. Heaven Shall Burn envoie uppercut sur uppercut et comment ne pas succomber sur "The Final March", "Combat" ou "Endzeit" ! 
 

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Le seul bémol de la soirée n'est pas à mettre sur le compte du groupe mais bien du public. Déjà que de voir une marée de téléphone en concert est une mode énervante c'est encore pire quand le public monte sur scène pour se filmer et/ou se prendre en selfie avec le groupe. On voit très bien que cela énerve Marcus Bischoff et Alexander Dietz (guitare) et on ne peut que les comprendre. Il serait bon que cela ne devienne pas une mode sinon des musiciens vont s'énerver et on va se retrouver avec des clônes de Parker Cannon de plus en plus souvent.
 

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Heaven Shall Burn - ainsi que tous les groupes présents - nous aura offert une très belle soirée et continue de prouver que malgré les années et la parfois rareté du groupe, son aura sur la scène n'a pas bougée d'un iota.

Setlist:
Downshifter
Bring the War Home
The Weapon They Fear
Land of the Upright Ones
Counterweight
Black Tears (Edge of Sanity cover)
Corium
The Final March
Passage of the Crane
Profane Believers
Combat
Voice of the Voiceless
Hunters Will Be Hunted
Encore:
Intermission(Awoken)
Endzeit
Valhalla (Blind Guardian cover)

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Merci à La Machine du Moulin Rouge pour l'accueil et à Cartel Concerts pour les accréditations. Les photos sont la propriété de Arnaud Dionisio, toute reproduction est interdite sans l'accord du photographe. 

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