Black Label Society (+ Monolord), Den Atelier au Luxembourg (04.04.2018)

Après avoir assisté au concert mémorable de Black Label Society au Bataclan le 8 mars dernier, nous nous sommes rendus à Luxembourg ville à Den Atelier le 4 avril pour une piqure de rappel.

Den Atelier est une petite salle intimiste avec ses lustres et sa boule à facettes au plafond qui dénotent par rapport à son aspect bétonné et sa mezzanine en acier rouge, parfaite pour surplomber le public et avoir une vue d’ensemble sur la scène. Des conditions idéales pour passer un agréable concert. Ce n’est qu’en arrivant sur la mezzanine que l’on remarque la petitesse de la scène. En effet, celle-ci est minuscule et on se demande bien comment elle pourra contenir l’énergie légendaire du groupe !


Monolord


Mais pas le temps de se poser de questions, les Suédois de Monolord prennent place sur l’avant-scène, où du moins tentent de prendre place entre le matériel encombrant de Black Label Society et les retours, et sont prêts à nous distiller leur doom électrisant.

La longue intro de “Where Death Meets The Sea” a un côté spatial, c’est un peu comme si l’on était happé dans le vortex de leur musique. Le sol de la mezzanine vibre au rythme des riffs de Monolord. Le groupe reste dans la pénombre. La fumée leur donne un aspect fantomatique qui colle avec leur statisme sur scène. La salle s’emplit petit à petit, mais le public reste calme. Les gens ont du mal à rentrer dans l’univers du groupe. Les gens vont et viennent, certains bavardent une bière à la main. Ce n’est qu’à partir de l’avant-dernier morceau que le public sort un peu de sa torpeur.

Monolord conclut son set avec ‘’Empress Rising’’. L’intro de la chanson signe un retour au calme avant d’entamer les riffs lourds et agressifs de ce dernier morceau. On sent que les musiciens peinent à s’exprimer, coincés comme ils le sont par la configuration de la scène. L’espace réduit dans lequel ils évoluent entrave leurs mouvements et les force à rester trop statiques alors qu’ils voudraient partager l’énergie de cette chanson avec le public. Mais leur set n’en est pas moins applaudi à la fin de leur prestation.

Setlist Monolord :

Where Death Meets The Sea
Lord of Suffering
Rust
Empress Rising

 


Black Label Society

Monolord quitte la scène et le bal des fourmis en bas de la mezzanine commence entre ceux qui sortent prendre l’air avant de voir Black Label Society se déchaîner, et ceux qui en profitent pour s’agglutiner aux devants de la scène afin d’avoir les meilleures places pour profiter du show. Les techniciens montent l’immense drap avec le logo du groupe afin de cacher ce qui se passe sur les planches. Mais ce drap fait un peu l’effet d’une immense blague tellement il est gigantesque par rapport à la scène. En effet, celle-ci est tellement petite que l’on aperçoit à peine le haut du crâne de la tête de mort du logo de Black Label Society, ainsi qu’une toute petite partie du nom du groupe ! Mais cela n’empêche pas les gens postés au premier rang de le toucher comme si c’était une relique sainte.

 


Derrière le drap, les roadies s’activent afin de tout mettre en place. On se demande comment tout le matériel du groupe va pouvoir tenir sur les planches. Pendant ce temps, le public vient se masser à l’avant de la scène. La salle avait l’air comble pour Monolord, mais le nombre de personnes semble avoir triplé pour assister au show de BLS. On sent l’effervescence monter petit à petit. La salle est bondée. Ça se bouscule au son du mashup ‘’Whole Lotta Sabbath’’ de Wax Audio, mixant ‘’Whole Lotta Love’’ de Led Zeppelin et ‘’War Pigs’’ de Black Sabbath, pour avoir une place dans le pit. Les spectateurs attendent déjà fébriles, les portables en l’air prêts à filmer le tomber de rideau.

Les notes de ‘’Genocide Junkies’’ se font entendrent. Le drap tombe enfin sous les acclamations du public laissant apparaitre un Zakk Wylde survolté sur son estrade. Jeff Fabb surplombe la scène, perché sur le mur son. La scène est minuscule mais bien agencée et l’on peut voir chaque musicien s’éclater au rythme de leur musique.

 


Les musiciens de Black Label Society enchaînent les titres agressifs et donnent tout ce qu’ils ont dans leur tripes pour satisfaire le public luxembourgeois. Mais malgré les riffs percutants de ‘’Funeral Bell’’ ou encore de ‘’Suffering Overdue’’, les spectateurs restent calmes… beaucoup trop calmes. On peut voir quelques headbangs par-ci par-là, mais rien à voir avec l’ambiance plus qu’exaltée du Bataclan où les gens slammaient de tous les côtés et où les circle pits n’avaient de cesse.

A la moitié du set, BLS enchaîne quelques titres de leur dernier album Grimmest Hits, mais là encore, le public reste statique alors que les notes de ‘’Trampled Down Below’’ ou encore ‘’Room of Nightmares’’ font rage. Zakk Wylde se fait même chauffeur de salle, mais le public luxembourgeois profite du concert les yeux rivés sur la scène ne perdant pas une miette du jeu de scène des musiciens.


Puis, vient le moment hommage à Dimebag Darrell. Zakk Wylde troque sa guitare contre un piano et nous joue quelques ballades. On pourrait croire que ces ballades vont conclure le set en douceur mais elles ne sont que le calme avant la tempête finale. Des ballons géants sont lancés dans le public pendant ‘’Fire it up’’, la foule se prête au jeu. Les balles rebondissent de mains en mains. Les sourires illuminent les visages. Mais ce n’est que le début de l’émerveillement.

A la fin du show, Zakk descend de scène, fendant la foule avec sa guitare pour un solo endiablé, accompagné du service de sécurité de la salle. Le câble de sa guitare le suit partout, passant au-dessus des têtes ébahies. Le public en perd la raison. Les gens le suivent, portable à la main. Zakk, s’engage alors sur les escaliers menant à la mezzanine pour se planter au milieu de celle-ci, juste à côté d’un jeune garçon aux anges. Mais ce moment inoubliable pour cet enfant n’est que de courte durée. Il se fait vite piétiner par un mec du public suivant Zakk avec son portable comme possédé. Le mec vit son petit moment de gloire mais n’hésite pas à marcher sur les gens, les bousculer et même piétiner le matériel photo de notre photographe pour avoir son souvenir du concert …


Le concert se finit sur cette petite note amère pour nous, mais ce n’est pas ce que nous retiendrons. Retenons plutôt la prestation incroyable de Black Label Society dont l’énergie a débordé de cette scène minuscule toute la soirée. Retenons les sourires du public tellement envoûté par le show qu’ils n’a pas pu décoller les yeux des musiciens. Et remercions Black Label Society de toujours se donner à 200 % pour son public. Ce détour par le Luxembourg nous aura tout aussi ravi que la date parisienne. Les membres de Black Label Society resteront à jamais «Forts, déterminés et sans pitié».

 

Setlist Black Label Society :

Genocide Junkies
Funeral Bell
Suffering Overdue
Bleed for Me
Heart of Darkness
Suicide Messiah
Trampled Down Below
All That Once Shined
Room of Nightmares
Bridge to Cross
In This River
The Blessed Hellride
A Love Unreal
Fire it Up
Concrete Jungle
Stillborn



 

Photo : © 2018 Nidhal Marzouk
Toute reproduction interdite sans autorisation écrite du photographe.

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