Squidhead – Cult[ist]

Au sein de la scène metal, nombre de groupes se réclament de l'influence artistique et littéraire d'Howard Phillips Lovecraft et de son mythe de Cthulhu, The Great Old Ones en tête. Pourtant, musicalement Squidhead n'a rien à voir avec le post-black metal des Bordelais, puisque notre trio anonyme de Cultistes propose un death metal moderne aux influences parfois indus et djent. Si ce mélange des genres interpelle et pourrait laisser sceptique au premier abord, Squidhead dose habilement ses nombreuses influences et propose un album maîtrisé et aux compositions bien écrites.

Nous évoquions en préambule le mélange d'influence varié du trio masqué. Avec "Abyssal Worshippers", Squidhead nous fait immédiatement penser à du Meshuggah ou du Fear Factory, le tout mêlé à du death metal aux sonorités modernes. En effet, dès l'ouverture de l'album, les riffs saccadés et les accordages graves des guitares huit-cordes nous sautent aux oreilles, apportant une ambiance étouffante sans négliger la puissance. Ce sentiment est bien entendu renforcé par la voix de The Orator, qui évoque le chant de Jens Kidman, entre growl grave et chant hurlé. Pourtant, là où votre serviteur ressent de la monotonie à l'écoute des morceaux des Suédois, il n'en est rien chez Squidhead qui varie le propos, incluant des soli presque jazz fusion ("Torn Skies") à la Alan Holdworth, ou bien avec une production qui peut parfois évoquer le Morbid Angel d'Heretic ("Awakening", "Lucid Nightmares").

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De même, là où les guitares de The Painter sonnent froides (l'effet est désiré), la production met clairement en avant les parties de basse de The Crawler, ajoutant des sonorités plus organiques à la musique du trio, le pont de "Verbis Diablo" en étant le meilleur exemple. "Mantra of Insanity" donne l'occasion à Squidhead de rendre un premier hommage aux Grands Anciens avec son final en guise de rituel incantatoire à Cthulhu. Effet garanti !

On sent chez le trio une grande maîtrise instrumentale, de par les rythmiques saccadées et les mesures asymétriques régulièrement proposées ("Whispers of the Deep"), mais aussi avec des soli techniques qui ne basculent jamais dans la démonstration stérile ("Awakening"). Avec "Lucid Nightmares", le combo réalise son titre le plus complet, avec des passages très axés death metal old school (sur le riff d'intro qui se répète à 1:12), d'autres plus groovy et syncopés (à 1:48) et un chant particulièrement varié, The Orator oscillant entre hurlements aigus (à 2:40) et parties death plus profondes.

Cette variation au sein des morceaux évite la redondance et la monotonie que l'on peut parfois ressentir à l'écoute des combos qui ont influencé Squidhead. Et si la production froide ainsi que le son de la caisse claire trop sèche sur l'ensemble de l'album peuvent en rebuter certains, les parties mélodiques sont tout de même bien présentes ("Torn Skies", le pont de "Verbis Diablo") notamment sur les soli ("Whisper of the Deep", "Verbis Diablo").

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Au final, ce Cult[ist] est un bon album qui risque de diviser, car le trio propose un univers déstabilisant au premier abord, mais qui ne laissera en aucun cas indifférent. Désormais, il ne reste plus qu'à compléter le line-up (le groupe étant en recherche d'un batteur à l'heure actuelle) pour prendre d'assaut les scènes des clubs underground et donner vie à leur rituel d'incantation en live. 

Déjà sorti
Crédits photographiques : Pol Jassin Art Numérique
Tous droits réservés.

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NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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