Ne Obliviscaris (+ Allegaeon & Virvum) au Gibus Live (01.05.2018)


Gravissant peu à peu les échelons, Ne Obliviscaris s’offre en 2018 sa première grosse tournée en tête d’affiche en Europe. 40 jours à travers tout le continent et une conclusion française puisque les Australiens jouent ce soir l’avant-dernière date à Paris avant de conclure à Nancy le lendemain. Dans un Gibus Live pas forcément très adapté au style de musique joué, NeO et ses deux groupes invités ont tout de même fait de leur mieux pour marquer le coup.


Virvum


Virvum est le premier à monter sur les planches du Gibus avec une petite surprise puisque Dan Presland de Ne Obliviscaris s’installe derrière les futs pour le set des Suisses. Malgré un jeu de scène plutôt sobre, on va vite rentrer dans le death progressif du groupe grâce notamment au travail très carré de Nic Gruhn à la guitare. On a d’ailleurs un peu peur pour ce dernier lorsqu’il s’avance sur la scène, le plafond étant tellement bas qu’il n’est pas loin de se raccrocher le crâne.

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Le style rappelle les nouveaux leaders de la scène death prog comme Beyond Creation ou Obscura mais Virvum a indéniablement sa patte et les 35 minutes de concert sont très plaisantes pour tout le monde. On se mange des blast beats à tout va et le son n’est pas trop mauvais, ce n’était pas gagné au Gibus. L’énergie du frontman Bryan Berger fait plaisir à voir et il réussira à bien motiver le public présent pour le premier moshpit de la soirée.

Exclusivement issue d’Illuminance, album sorti l’an dernier, la setlist de ce soir nous offre quelques jolis moment malgré le temps de jeu réduit, notamment « II: A Final Warming Shine: Ascension And Trespassing » qui conclut le set avec dix minutes au compteur. Pas le temps de s’ennuyer, Virvum sort de scène pour laisser la place à Allegaeon.

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Sans extravagance, Virvum a fait du bon boulot en ouverture de cette soirée et peut être satisfait de l’accueil du public parisien. Il est probable que l’on revoit les Suisses revenir chez nous sous peu.

Setlist:
Illuminance
Ad Rigorem
Tentacles of the Sun
I: A New Journey Awaits
II: A Final Warming Shine: Ascension And Trespassing

Allegaeon


Place maintenant aux Américains d’Allegaeon qui accompagnent Ne Obliviscaris sur l’ensemble de la tournée mondiale. Autant dire que ça commence à faire un paquet de concert pour le quintet du Colorado mais la fatigue ne semble pas présente le moins du monde.

Tout de suite, on sent que le niveau monte encore d’un cran par rapport à Virvum avec un death metal technique exécuté d’une main de maitre par les musiciens. Le tout est rendu un peu plus accessible par le chant clair de Riley et l’utilisation massive de samples. Des samples qui prennent parfois le pas sur la performance live, c’est bien le seul défaut à reprocher à Allegaeon sur ce set. Pour le reste, les Américains réalisent un sans-faute et parviennent à rallier tout le public du Gibus à leur cause.

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Il faut dire que le son est plutôt bon et permet d’entendre les folies de Michael Stancel à la guitare, avec des plans si techniques et précis qu’on les croirait presque préenregistrés. Brandon Park tabasse sa batterie du côté droit de la scène et forcément les têtes suivent en headbangant frénétiquement et en lançant le moshpit. Les compositions sentent le death mélodique à plein nez mais un élément vient toujours ajouter de l’originalité, notamment au niveau des orchestrations parfois jazz ou flamenco.

Le frontman Riley a le sourire jusqu’aux oreilles pendant les 45 minutes de set et il ne se prive pas de communiquer largement avec ce public si réceptif. On a beau être dans de la communication à l’américaine, on le sent sincère. Allegaeon nous joue majoritairement de son album Proponent for Sentience qui date déjà d’il y a deux ans, mais la suite ne devrait pas tarder à arriver puisque la setlist contient aussi « Extremophiles » à paraitre sur la prochaine sortie.

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Au bout d’environ 45 minutes très convaincantes, Allegaeon laisse sa place aux Australiens en ayant été à la hauteur de son statut de sous-tête d’affiche.

Setlist:
Proponent for Sentience III - The Extermination
Gray Matter Mechanics - Apassionata Ex Machinea
Extremophiles
From Nothing
1.618
Accelerated Evolution

Ne Obliviscaris
 

Voilà donc la première occasion (mais sûrement pas la dernière) de voir les titres d’Urn, le nouvel album de Ne Obliviscaris en live. La foule est à présent conséquente dans le Gibus Live même si on aurait pu espérer mieux. Et lorsque les Australiens lancent les premières mesures de « Libera (Part I): Saturnine Spheres », les problèmes commencent. C’est simple, les guitares sont absolument inaudibles tout comme la basse et le violon, si bien que l’on se retrouve avec un concert de batterie avec les voix de Xenoyr et Tim Charles audibles de temps en temps.

Le son n’était pourtant pas si catastrophique pour les groupes précédents et NeO est réputé pour le soin donné à cet aspect lors de leurs concerts. Mais loin de s’arranger, ce souci empoisonnera tout le concert et notamment le deuxième titre « And Plagues Flowers The Kaleidoscope » au rendu totalement insipide alors qu’il s’agit d’une des compos les plus efficaces du groupe.

Tim Charles, Ne Obliviscaris, 2018, Paris, Gibus, Garmonbozia


Forcément, le public a bien du mal à rentrer dans le concert mais s’accommodera malgré lui des conditions sonores pour donner un bel accueil aux Australiens. « Intra Venus » s’impose déjà comme un tube incontournable, le refrain en chant clair bien repris par les premiers rangs. Le violon de Tim Charles est évidemment toujours une curiosité, surtout quand le frontman en joue aussi bien.

Sur scène, rien n’a vraiment changé depuis la dernière fois avec des musiciens toujours aussi talentueux. Le nouveau bassiste Martino Garratoni n’a aucun mal à faire oublier Brendan Brown et la paire de guitaristes Benji Baret et Matt Klavins est toujours aussi précise dans son jeu. Seul Dan Presland parait plutôt à la peine et ne semble pas retrouver sa précision habituelle. La faute à la fatigue probablement après avoir joué deux concerts par soir pendant plus d’un mois.

Benjamin Baret, Ne Obliviscaris, 2018, Gibus, Paris,

C’est toujours un plaisir d’entendre la deuxième partie de « Painters of the Tempest » dans son intégralité, avec 17 minutes au compteur. On passe par toutes les émotions devant cette pièce épique avec les interventions du violon, des guitares et de la basse en tapping. Malgré tout cela, elle est toujours gâché par un son médiocre même lorsque l’on se déplace vers le milieu et le fond de la salle, on a l’impression d’entendre un Ne Obliviscaris à 20 ou 30% de son potentiel. Suffisant pour passer un bon concert mais frustrant lorsqu’on se sait devant un des meilleurs groupes live de la nouvelle scène prog metal.

Xenoyr, Ne Obliviscaris, 2018, Paris, Gibus, Live, Garmonbozia


Xenoyr reste dans son monde, s’éclipsant de scène dès qu’il n’a rien à chanter pendant que Tim Charles assure la communication entre les titres, s’essayant même à un français pas mauvais du tout. Toujours aussi drôle, Benji y va lui aussi de son petit speech pour quelques blagues et remerciements sympathiques. Dommage pour les fans de la première heure qui espèrent toujours entendre un « Forget Not » ou « Xenoflux », la setlist ce soir se concentre sur le nouvel album joué en quasi-intégralité. On pardonne aux Australiens ce choix d’autant qu’ils auront bien le loisir de jouer Portal Of I dans son intégralité pour les dix ans de l’album, une date qui approche, mine de rien.


Après les titres de Urn, NeO revient sur scène pour « Devour Me, Colossus (Part I): Blackholes », dont le breakdown finit par achever les nuques des premiers rangs. Le groupe aura joué moins d’une heure trente et on ressort forcément frustré par la qualité sonore. Pour quiconque a déjà expérimenté un vrai concert de Ne Obliviscaris, impossible d’être satisfait ce soir. En espérant que les Australiens reviennent vite pour réparer ce faux-pas et faire parler toute la puissance de leur musique si singulière.

 

Setlist:
Libera (Part I): Saturnine Spheres
And Plague Flowers the Kaleidoscope
Intra Venus
Painters of the Tempest (Part II): Triptych Lux
Eyrie
Urn (Part II): As Embers Dance in Our Eyes

Devour Me, Colossus (Part I): Blackholes

Photos : Justinator / Justine Cadet 2018
Galerie complète ici

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