Voight-Kampff – Substance Rêve

En un seul album, le très bon More Human Than Human, Voight-Kampff a su se faire un nom sur la scène thrash underground hexagonale. Et pour cause, avec un concept faisant référence aux écrits de Philip K. Dick, une musique fouillée qui s'inspire de Voivod, Coroner ou Death tout en gardant sa personnalité, et rien de moins que la première partie d'Exodus, les Bretons n'ont pas fait les choses à moitié. Substance Rêve, le deuxième album de Voight-Kampff risque bien d'enfoncer le clou.

Avec ce nouvel opus, le quintet s'est une nouvelle fois octroyé les services de Mathieu Pascal (Gorod) pour le mastering. En résulte un album qui sonne diablement bien, avec une production à la fois moderne mais qui reste organique. Mais l'essentiel est ailleurs. Avec dix titres et un peu plus d'une heure de musique, les Bretons réussissent le pari de proposer un thrash technique qui fourmille d'idées et qui voit les choses en grand ("Genetic Genesis", "La dernière rencontre"). Les plans sont certes techniques, mais la mélodie est toujours de mise, comme le solo de "Rebellion", ou les courts interludes "Return to Genesis" et le spatial "Shoulder of Orion". Avec ces deux titres, Voight-Kampff offre une respiration bienvenue, qui permet de dynamiser l'ensemble de l'oeuvre.

En plus des influences sus-mentionnées, ce Substance Rêve rappelle parfois la richesse des albums de Vektor, avec ce côté progressif qui parvient à surprendre au détour de chaque break ("Substance Rêve", le pont de basse ou la discrète guitare hispanique à 1:33 sur "Memories"). Et puisque nous mentionnons les Américains de Vektor, sachez que le chant de Ramon est moins déstabilisant que celui de David DiSanto, restant majoritairement hurlé, à la manière de celui de Chuck Schuldiner. L'ombre de Chuck est d'ailleurs présente ("Robotic Warfare", "Substance Rêve", le thème de "La dernière rencontre"), évoquant la période Individual Thought Patterns ou Symbolic de Death.

Si les titres sont particulièrement longs, ils restent tous intelligemment construits. L'écoute et l'assimilation d'une telle oeuvre demandera certes beaucoup de patience et d'investissement de la part de l'auditeur. Mais la richesse de l'album, la tracklist judicieuse et la qualité de l'exécution ne rendront pas cette tâche fastidieuse, bien au contraire. Au fur et à mesure des écoutes, les morceaux deviennent toujours plus addictifs et séduiront les amateurs de musique à la fois directe et alambiquée.

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Tant de maturité artistique pour un second album, voilà qui est tout simplement bluffant. A l'écoute des dix titres de cet opus, on retrouve une vraie cohésion qui s'exprime dans le jeu de chacun des musiciens, notamment sur les plans de guitare de Gaël et Smats Labroque (écoutez l'introduction de "Fires of Orc" pour vous en convaincre). Avec Substance Rêve, Voight-Kampff s'impose comme l'une des formations les plus prometteuses de la scène hexagonale, faisant montre d'un talent insolent, à la hauteur de ses ambitions.

Déjà sorti chez Sliptrickrecords
Crédit photo : DR

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NOTE DE L'AUTEUR : 9 / 10



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